Israël-Palestine. Ce matin, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, était invité sur France Inter. Du fait de la tragédie en cours au Proche-Orient, sa parole était très attendue dans la classe politique française. Remise en contexte du conflit israélo-palestinien, opposition à une vengeance indiscriminée, appel à une solution à deux États… L’ancien locataire du Quai d’Orsay a pu exprimer ses positions, pas si éloignées de celles des insoumis.
Va-t-on dire de lui qu’il est « ambigu » ? « Complaisant » ? « Complice » d’on ne sait quoi, comme il est d’usage de le dire pour diffamer les militants de La France insoumise ? Non. Son statut d’ancien ministre respecté des Affaires étrangères le protège de l’infamie. Quoi qu’il en soit, dans ces moments, il est des voix qu’il faut écouter avec attention. La voix de celui qui a porté celle de la France pour s’opposer à la guerre d’Irak, doit être écoutée. Notre brève.
Israël-Palestine : « Le droit à la légitime défense n’est pas un droit à une vengeance indiscriminée », Dominique de Villepin
Au début de l’interview, Dominique de Villepin fait part de son émotion, vis-à-vis de la situation au Proche-Orient. L’attaque gravissime du Hamas samedi 7 octobre 2023 était-elle prévisible, lui demande Léa Salamé. « Je le dis avec une peine infinie : je ne suis pas surpris par cette haine qui s’est exprimée, quand on se souvient de ce que nous avons tous dit, comme témoins sur place, de cette prison à ciel ouvert », qu’est la bande à Gaza. « Quelque chose a été raté, par nous tous, par l’ensemble communauté internationale », poursuit-il. L’ancien ministre des Affaires étrangères déplore « l’amnésie qui a été la nôtre, l’oubli qui a consisté à imaginer que cette question de Gaza, cette question palestinienne, allait pouvoir s’effacer ».
Après l’horreur de samedi 7 octobre, Israël s’est immédiatement mis en ordre de bataille pour répliquer. Comment ? Des tapis de bombes sur des populations civiles dans la bande de Gaza. Un siège complet pour mater, assoiffer, affamer et massacrer les 2,3 millions d’« animaux humains » décrit par le ministre de la Défense israélien. Une situation que déplore profondément Dominique de Villepin, tout comme les insoumis : « Le droit à la légitime défense n’est pas un droit à une vengeance indiscriminée ». « Il faut évidemment éviter que la riposte indiscriminée ne conduise à enflammer un peu plus la région, mais aussi le monde ! », implore-t-il.
Dans son interview, Dominique de Villepin rappelle aussi ce qui doit l’être dès que ce sujet est évoqué. La seule solution possible pour mettre un terme à ce conflit vieux de 70 ans est la solution à deux États. « Il faut faire émerger des responsables capables de porter un processus de paix », précise-t-il.
Malgré un discours pas si éloigné de celui de Dominique de Villepin, les insoumis sont la cible d’attaques ignobles et mensongères
Dans ces périodes troublées, où adviennent de tragiques évènements à l’international, la voix de Dominique de Villepin est à la fois utile et précieuse. Tout comme celle d’Hubert Védrine, qui parle bien de « crimes de guerre » et non de « terrorisme » pour qualifier les actes ignobles perpétrés par le Hamas en Israël. Dans l’espace médiatique, ces deux anciens ministres des Affaires étrangères ont cet avantage d’être reconnus pour la pertinence de leurs analyses internationales. Leur statut les préserve de nombreuses attaques, contrairement aux insoumis.
Pour aller plus loin : « Éradiquer Gaza mais aussi LFI » : l’arc des faiseurs de guerre contre les défenseurs de la paix
En tenant un discours pas si éloigné, à la fois d’Hubert Védrine et de Dominique de Villepin, La France insoumise et ses membres subissent pourtant un torrent de boue, de toutes parts. Cherchez l’erreur. Mais qu’importe. Les attaques incessantes contre les insoumis ne les empêcheront jamais de rester ce qu’ils sont, quoi qu’il arrive. À savoir, des défenseurs acharnés de la paix et d’une solution à deux États, seul moyen pour que les Israéliens et les Palestiniens puissent vivre côte à côte en sécurité.
