Emmanuel Macron et Alexandre Benalla mêlés à la vente de logiciels espions à l’Arabie Saoudite ? Les dernières révélations de Mediapart font l’effet d’une bombe. Accrochez-vous, cela va secouer dans les couloirs de l’Élysée ! Le nom du deuxième protagoniste nous est familier : Alexandre Benalla. Encore lui. Souvenez-vous, l’ex-chargé de mission au palais de l’Élysée avait été licencié en juillet 2018 après avoir été identifié sur des vidéos en train de tabasser violemment des manifestants à Paris le 1er mai de la même année.
Qu’est-il reproché par Mediapart au duo Macron/Benalla ? Tout est parti d’une enquête menée sur la société Nexa, soupçonnée de « complicité de torture » pour avoir livré des systèmes de surveillance à la Libye et à l’Égypte. Après un contact direct avec le chef de l’État, la société française de cybersurveillance a utilisé Alexandre Benalla comme intermédiaire pour tenter de vendre des logiciels espions à l’Arabie Saoudite. Aucun état d’âme du côté de Nexa à faire du business avec un tel régime sanguinaire.
Aujourd’hui, l’enquête judiciaire, menée par les juges d’instruction Stéphanie Tacheau et Ariane Amson, est bloquée. « Les magistrates n’ont pas la permission de mener de nouveaux actes d’enquête sur l’Arabie saoudite, ni pour vérifier si Nexa lui a vendu un logiciel espion ni au sujet du rôle d’Alexandre Benalla », détaille Mediapart. Pourquoi ?
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La réhabilitation du prince sanguinaire d’Arabie Saoudite en échange d’une vente de logiciels espions ?
Suite aux révélations de Mediapart, les députés insoumis font part de leur indignation. Sur Twitter, Bastien Lachaud dénonce un « nouveau scandale d’État ». Il pointe « l’extrême gravité » d’une « histoire macabre sur fond de torture et d’assassinat ». De son côté, Hadrien Clouet a trouvé la réponse à sa question posée le 2 août 2022 à la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères : « Qu’avez-vous obtenu en échange de cette réhabilitation de Mohammed ben Salmane, le Prince héritier saoudien ? ». « Mediapart répond : en échange d’une vente de logiciels espion. Scandale d’État absolu », écrit le député insoumis sur Twitter.
En effet, le 28 juillet 2022, Emmanuel Macron a dîné avec Mohammed Ben Salmane (MBS) à l’Élysée. Ce faisant, le chef de l’État a participé à la réhabilitation d’un dirigeant sanguinaire, à la tête d’une pétromonarchie réactionnaire. Un « bourreau qui a approuvé le démembrement du journaliste Jamal Khashoggi dans l’ambassade saoudienne à Istanbul », rappelle Hadrien Clouet. Assassin aussi du peuple yéménite : près de 400 000 d’entre eux sont morts par la guerre menée par l’Arabie saoudite, et appuyée par les armes françaises. Pour l’ONU, ce conflit fut l’une des « pires crises humanitaire au monde », avec près de 10 000 enfants tués, et des millions d’autres en état de malnutrition.
Les interrogations soulevées par ces révélations sont les suivantes : pourquoi Emmanuel Macron a-t-il mené si rapidement une réhabilitation de MBS, malgré tout ce qui est reproché au régime saoudien ? Cette réhabilitation si rapide est-elle liée à la vente d’un logiciel espion, dans laquelle Alexandre Benalla a joué le rôle d’intermédiaire ? Affaire à suivre de très près.
