Ravages de l’inflation : les Caravanes populaires des insoumis à la rencontre des Français

France insoumise. Cet été, pendant deux semaines, deux Caravanes populaires ont sillonné le pays comme elles le font depuis 2016. L’objectif ? Battre campagne contre la vie chère, et aider les familles, les informer sur leurs droits, à chacune des 26 étapes du parcours. 26 étapes, 26 communes. Elles ont été choisies en fonction des remontées effectuées par les insoumis lors des Assemblées représentatives de décembre et juin. Elles répondent à une mission essentielle : aller à la rencontre des Français dans les départements ruraux et/ou l’extrême droite a réalisé des scores importants aux dernières élections. Partout, les témoignages se suivent et se ressemblent : l’inflation ravage le pays et asphyxie les familles.

Les caravanes sont un point de contact puissant pour s’en rendre compte et prendre le pouls du pays. À chaque étape, malgré tout, malgré les mauvais jours et les fins de mois difficiles, les Caravanes ont reçu un accueil chaleureux. Les militants frappent aux portes, et le sourire apparait sur les visages de celles et ceux qui comptent sur les insoumis pour courir devant et les défendre coûte que coûte. Les caravanes et ses cohortes de volontaires incarnent une particularité de la France insoumise : le seul mouvement à organiser la solidarité concrète avec le peuple. Leurs vacances, les caravaniers insoumis les ont passé aux côtés des Français, pour partager leur quotidien et leur apporter aide, conseils et propositions. Notre article.

6000 personnes rencontrées et un même récit : linflation ravage le pays

Depuis plus d’un an, les familles sont prises à la gorge de partout. L’augmentation des prix des produits alimentaires et des produits d’hygiène, de l’énergie (électricité, gaz et des carburants), des loyers et des charges locatives, asphyxie les familles sans que les salaires ne suivent.

Durant cette campagne, les insoumis ont toqué à plus de 6 000 portes et les réactions sont unanimes : il faut mettre en place des mesures fortes pour répondre à l’urgence sociale et permettre à chacun de vivre dignement. Aujourd’hui, de nombreuses personnes sont obligés faire des choix que personne ne devrait avoir à faire. Quelle est la nature d’une société qui oblige ses citoyens à choisir entre se nourrir, se chauffer ou se déplacer ? Une société capitaliste et l’ordre injuste du monde qui l’entretient. De nombreux échanges et de nombreux témoignages glaçants :

« Avec mon salaire, je ne m’en sors plus. Je suis obligé d’aller aux Restos du Cœur si je veux manger tous les jours », Pierre de La Souterraine

« On veut pouvoir vivre correctement, pas survivre ! Ça m’écœure que certains multiplient les bénéfices, juste en étant actionnaires, alors que j’ai travaillé toute ma vie et je dois choisir entre acheter du fromage ou des yaourts quand je fais les courses ! » Isabella de Carpentras

« Cela fait deux fois que je suis obligé de reposer des articles à la caisse du supermarché. Je n’ose pas aller à la banque alimentaire, par honte, mais je ne mange plus à ma faim », Salah de Figeac

« Aujourd’hui, mon seul revenu c’est ma pension d’invalidité. Avec les charges et tous les prix qui ont augmenté, je suis à découvert avant le 15 du mois, je me prive de tout… », Jean-Claude Le Brioude

« Mon seul revenu c’est l’AAH, avec moins de 1000 euros par mois j’ai du mal à payer toutes les factures et faire les courses. Heureusement mes voisins m’aident souvent », Brigitte de La Réole

 « La vie est de plus en plus dure. On a commencé par supprimer les loisirs et les vacances. Puis on a retiré les confiseries et les gâteaux du caddie. Puis on a acheté de moins en moins de viande. Maintenant on regarde les prix des légumes et des fruits avant d’en prendre… Si ça continue comme ça, je ne sais pas ce qu’on va finir par pouvoir manger… », Maria de Saint-Gaudens

« Le loyer et les charges ont augmenté d’une centaine d’euros cette année. Mon salaire n’augmente pas. Il m’arrive de sauter des repas pour pouvoir payer toutes les factures », Olivia de Chambéry

« Avec la nouvelle augmentation de l’électricité, cet hiver, je ne pourrais sûrement pas chauffer mon appartement. Déjà l’hiver dernier, on a du couper les radiateurs dans certaines pièces », Kevin de Castres

À une autre porte, un jeune homme demande à un militant insoumis « Vous pouvez emmener ma mère au supermarché ? » et précise « Là, on a plus de couches pour le bébé et on ne sait pas comment faire. » L’insoumis accepte sans hésiter. La conclusion est sans appel : l’inflation est LE sujet qui revient dans toutes les bouches. Pas l’abaya. Pas le burkini. Pas le voile.

Alors, la question se pose pour toutes et tous : que faire ? C’est la question politique centrale. Il faut travailler à des propositions fortes pour tout le pays mais aussi apporter des réponses concrètes aux gens, les écouter et améliorer leur quotidien dans l’immédiat.

Rappelons-le, le camp présidentiel a voté contre, comme le RN, toutes les propositions insoumises pour répondre à l’urgence sociale :

Le SMIC à 1600 euros ? Ils sont contre.

L’indexation des salaires sur l’inflation ? Ils contre.

Revaloriser les salaires des fonctionnaires ? Ils sont contre.

Augmenter les minimas sociaux au dessus du seuil de pauvreté ? Ils sont contre.

Créer une allocation d’autonomie pour les jeunes ? Ils sont contre.

Bloquer les prix des produits de première nécessité et geler les loyers ? Ils sont contre.

Instaurer le repas à 1 euro pour tous les étudiants ? Ils sont contre.

Rétablir l’Impôt sur la Fortune (ISF) ? Ils sont contre.

Rendre gratuit les premiers mètres cube d’eau ? Ils sont contre.

La liste est longue. Autant d’actes manquées du camp présidentiel et du RN qui n’ont que faire du quotidien des Français. Toutes ces propositions sont pourtant majoritaires dans le pays comme le démontre parfaitement le sondage Cluster 17 du 22 aout 2023. Au total, l’attente et l’inertie ne font qu’accroître le chaos.

ENFANTS CARAVANES POPULAIRES
Distribution de gouters aux enfants du quartier lors d’une des étapes des caravanes.

Dénoncer l’hypocrisie du RN, aide de camp d’Emmanuel Macron

Lors de plusieurs étapes, les Caravanes populaires ont fait halte dans des villes où le RN avait réalisé des scores favorables (Castres, Carpentras, Moissac, Istres). Faire halte dans ces villes est cruciale. Cela permet de rétablir la vérité sur l’arnaque sociale du RN et ses halots de mensonges. Qui suit les votes de l’Assemblée à part nous, militants investis et quelques autres ? Les insoumis rappellent à chaque porte que le RN vote main dans la main avec le camp présidentiel contre l’intérêt du peuple.

C’est un travail de fourmi mais un travail qui doit être accompli. Les insoumis le font, porte après porte. A plusieurs étapes, les députés insoumis du coin se joignent aux militants et prêtent mains fortes. Une porte ouverte ? Ouvrons-en une autre, et une autre, encore et encore. C’est un travail colossal qu’il importe de continuer, d’augmenter, partout. Nous devons montrer aux yeux de tous la supercherie sociale du RN, qui se voit dans ses actes qui, dans un exercice de double langage dont ils ont le secret, sont le contraire de leurs déclarations.

PORTE A PORTE CARAVANES POPULAIRES
Porte-à-porte lors de l’une des étapes des caravanes populaires

L’alternative populaire et les jours heureux : c’est possible 

À chaque étape, les insoumis ont prêté l’oreille. Ils ont écouté les préoccupations des habitants des quartiers populaires, qu’ils soient dans les villes ou en zone plus rurale. Ce furent aussi des instants de belle fraternité. A l’heure où des familles se privent de tout, dont les vacances, parler à des insoumis chaleureux permet de décrocher un sourire.

CONVIVIALITE CARAVANES
Moment de convivialité lors de l’une des étapes des caravanes populaires

Les Caravanes populaires sont une arme de politisation massive et de puissante solidarité concrète. Elles travaillent contre la résignation, donnent à voir aux gens la vraie politique, celle qui se soucie des autres et non de son nombril, elles incarnent la philosophie insoumise : montrer qu’un autre monde est toujours possible !

Le dernier mot doit revenir à celles et ceux qui permettent la réussite des caravanes : les caravaniers et les caravanières et les groupes d’action qui les accueillent. Merci à ces groupes et aux plus de 500 militants insoumis qui se sont mobilisés sans la moindre hésitation cet été. À Juliette, Adrien, Sarah, Léo, Younès, Paco, Axel, Arthur, Mathéo, Alexandra, Simon et tous les autres, merci pour leur engagement sans faille. Le succès des caravanes est le leur.

Clarence Mac Dougall