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200 gendarmes pour abattre 200 arbres centenaires : la course folle du capitalisme

Jeudi 31 août, plus de 200 personnes se sont rassemblées à Vendine (31) pour s’opposer pacifiquement à la reprise des coupes d’arbres centenaires prévues le lendemain, le 1er septembre, marquant la fin de la période de nidification des oiseaux. Ce rassemblement, en présence des députées insoumises Karen Erodi (Tarn) et Anne Stambach-Terrenoir (Haute-Garonne), s’inscrit dans la continuité d’une mobilisation réussie en mai dernier qui avait réuni 8000 personnes, toutes unies par une profonde volonté de protéger le vivant.

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Deux jours plus tôt, profitant de la conférence de presse de présentation du projet « Une autre voie », qui propose une alternative positive à ce projet écocide d’autoroute, les forces de l’ordre se sont mises en place le long des zones d’abattages. Un dispositif disproportionné est alors déployé avec 200 gendarmes et CRS, une trentaine de véhicules, des brigades canines, un hélicoptère et des drones. Un déploiement massif qui démontre clairement le soutien des autorités aux concessionnaires autoroutiers…

En face, les manifestant.e.s restent fidèles à leur habitude, calmes et pacifiques, partageant un moment convivial sur un air d’accordéon. Une bonne nouvelle arrive, plusieurs « écureuils » (des grimpeurs) ont réussi à se percher sur d’autres arbres devant être abattus.

Petit à petit, la nuit tombe quand un bruit circule et rompt la quiétude du moment : l’abatteuse vient d’arriver. Thomas Brail (président du Groupe National de Surveillance des Arbres) prévient une nouvelle fois les forces de l’ordre, si l’abatteuse touche un arbre, il rentrera instamment en grève de la faim. Sans même une réponse côté gendarmes et policiers, dès minuit passée de 2 minutes, l’abattage commence. Un bruit de moteur violent et froid, face à des cris et des larmes.

Un premier arbre tombe

Les manifestant.e.s approchent dans le calme, quelques jets de lacrymogènes leur sont opposés. L’abattage continu ignorant même les règles les plus élémentaires de sécurités inscrites sur le bras de l’engin mécanique « Risk Zone 70m ». Les gendarmes et policiers sont à peine à 3m du bras mécanique, les manifestant.e.s à une petite dizaine de mètres.

Le Tarn a déjà connu un drame sur le projet contesté du barrage de Sivens, ce qui est rappelé une nouvelle fois aux forces de l’ordre, la coupe continue, quoi qu’il en coûte. Nombreux sont les manifestants à les appeler à désobéir, à leur rappeler qu’ils ne se sont pas engagés pour ça, que cette lutte est collective et que leurs enfants partageront la même planète. Côté gendarmes, si personne ne bouge dans les rangs, on ressent un malaise sur plusieurs visages, peut-être une graine est-elle plantée pour plus tard…

Une grève de la faim, plusieurs recours sur le fond de déposés et en attente de jugement dont certain au Conseil d’État, une écrasante majorité d’avis opposés sur les 6200 contributions de l’enquête publique environnementale, plus de 400 hectares de terres artificialisés, tout ça pour un aller-retour à 15/20€ sur une autoroute parallèle à la nationale. Tout ça pour que moins de 8 000 usagers par jour gagne une petite quinzaine de minutes…

No Macadam !

Le prochain rassemblement d’ampleur se tiendra le weekend des 21 et 22 octobre avec une « manif’action » le samedi à 12h, à l’appel de plusieurs collectifs et associations dont La voie est libre, Extinction rébellion Toulouse, la déroute des routes, la confédération paysanne et Attac Tarn.