Bernard Pignerol
Bernard Pignerol, présentation de l'Institut La Boétie

Hommage à Bernard Pignerol, le grand frère des insoumis

Bernard Pignerol nous a quittés. Il s’est éteint ce dimanche 21 mai 2023. La gauche a perdu l’un de ses plus beaux bâtisseurs. Méconnu, volontairement, Bernard Pignerol a pourtant été l’une des pièces les plus importantes de la longue marche. Il suffit de voir l’étendue des hommages rendus depuis dimanche, pour avoir une idée de l’ampleur de son œuvre. L’influence et l’héritage de Bernard Pignerol dépassent largement son CV, aussi impressionnant soit-il.

Fondateur de SOS racisme en 1984, dont il fut co-président jusqu’en 1993, conseiller spécial de Jean-Luc Mélenchon ministre délégué à l’enseignement professionnel dans le gouvernement Jospin, de 2000 à 2002, président de la commission des conflits au parti socialiste (PS), conseiller aux relations internationales de Bertrand Delanoë, maire de Paris, de 2007 à 2014, co-fondateur du Parti de gauche (PG) puis pièce centrale de la maison insoumise, fondateur et premier Président de l’Institut La Boétie, l’école de pensée de La France insoumise (LFI), Bernard Pignerol n’a eu de cesse de construire, de former, de conseiller, de transmettre, de faire monter, d’agréger et de rassembler énormément de monde autour de Jean-Luc Mélenchon et des insoumis.

L’insoumission.fr a décidé de rendre un peu de lumière à un homme qui n’a jamais voulu se mettre en avant. Nous avons contacté une quinzaines de personnes qui l’ont bien connu à différentes époques de sa vie. Énarques, députés, intellectuels, militants, tous ont accepté de témoigner. « Courageux ». « Brillant ». « Constant ». « Loyal ». « Fraternel ». « Gracieux ». « Fidèle ». « Boussole ». « Grand frère ». Au téléphone, les différents témoins ne tarissent pas d’éloges. L’émotion est palpable. Hommage à Bernard Pignerol, le grand frère des insoumis.

« Il était peintre. Je suis allé à sa première exposition de peinture. Je n’y connaissais rien du tout. Il a été extrêmement respectueux de l’avis d’une personne qui n’y connaissait rien. Aucune forme de snobisme ni de pédantisme de la part d’un homme pourtant très cultivé. Bernard Pignerol, c’était un mélange rare d’immenses qualités. Un mélange vraiment rare : à la fois un grand militant, passé par toutes les étapes du militantisme, y compris le service d’ordre, un grand serviteur de l’État, un homme de grande culture et un intellectuel. C’était extrêmement agréable de discuter avec lui. C’était un homme très drôle, avec énormément d’humour, de deuxième degré, ce qui fait du bien dans le champ politique. Et surtout, un homme d’une immense humanité ». L’hommage est signé Arnaud Le Gall, député LFI.

En 2012, celui qui est aujourd’hui député, est au fond du trou après un drame personnel. Arnaud Le Gall est au chômage. Sa thèse avance, mais trouver un poste dans la recherche relève des douze travaux d’Hercule. La campagne présidentielle est terminée, l’adrénaline retombe. Arnaud Legall a un CV « hétéroclite » mais Bernard Pignerol va l’embaucher à la mairie de Paris pour travailler avec lui sur les relations internationales. Pendant deux ans, il va le former. « Il m’a appris à devenir beaucoup plus opérationnel, calibré, affiné en fonction de la demande ». Au-delà de la Mairie de Paris, les deux hommes vont devenir proches. Bernard Pignerol invite donc Arnaud Le Gall à son exposition de peinture, à Sainte-Geneviève-des-Bois. Il va y lire un extrait de la Promesse de l’Aube où Romain Gary parle de sa mère. Bernard Pignerol, un personnage de roman.

Une autre anecdote, racontée par un énarque qui l’a côtoyé au Conseil d’État, semble assez bien esquisser le personnage. « Je le revois sous les ors de la République, dans la grande salle du Conseil d’État, attendre que la séance commence, en train de dessiner. Je le revois comme ça, tranquille, souriant, en train de dessiner un collègue, un détail de la salle. C’était quelqu’un avec beaucoup d’imagination, et beaucoup d’amis. Il avait un côté gentilhomme, romanesque. En un adjectif ? Je dirais : gracieux ». Et derrière l’élégance, une carrière brillante.

Au chômage en 1993 après la déroute du PS, Bernard Pignerol passe le troisième concours de l’ENA, celui réservé aux candidats qui ont eu une carrière dans le privé. Non seulement Bernard Pignerol devient énarque, mais il sort au Conseil d’État. C’est la première fois qu’un élève issu de ce concours là sort aussi bien placé, au Conseil d’État. « Et derrière il va dérouler une carrière impressionnante, respectée, de tous ». Notre témoin qui l’y a côtoyé souligne que Bernard Pignerol était apprécié pour son expertise en droit de la fonction publique aussi bien par ses collègues au Conseil d’État que par les commissaires du gouvernement avec lesquels il examinait les textes de lois.

Reconnu par l’institution, mais courageux. « C’était quelqu’un capable de défendre une position très minoritaire, tant qu’elle était fidèle à ses convictions ». Le poids de l’institution, Bernard Pignerol arrivait à le mettre à distance. Maxime Charpentier, dirigeant insoumis qui l’a beaucoup côtoyé, raconte qu’il répétait souvent :« je suis le premier chômeur à avoir réussi l’ENA, un pied de nez à l’institution, aux normes, il était là où on ne l’attendait pas ».

Autre témoignage précieux, celui de Marie-Pierre Oprandi, qui a côtoyé Bernard Pignerol pendant plus de 30 ans de militantisme, depuis l’époque de la gauche socialiste (dite GS), courant du Parti socialiste français fondé en 1988 par Jean-Luc Mélenchon et Julien Dray en réaction à « l’ouverture » du gouvernement de Michel Rocard à des personnalités politiques centristes comme Jean-Marie Rausch ou Jean-Pierre Soisson. « Un compagnon de route de longue date depuis le début de nos années militantes. Ce que tout le monde appréciait chez lui : son expérience, sa gentillesse, sa fidélité dans son engagement, son courage depuis toujours. Il ne se mettait pas en avant tout le temps, mais il a toujours joué un rôle important au sein de notre mouvement au sens large depuis 30 ans. Je pense à lui presque tous les jours. C’est quelqu’un qui donnait de la force et du courage pour les combats. C’est une chance de l’avoir côtoyé. Le chagrin est immense. Une fidélité à toute épreuve. Il participait à la réflexion politique de JLM. Il n’a jamais failli ». En un mot ? « Courage et constance ». Constance dans ses convictions, et constance dans l’amitié.

Quand combien ont trahi, quand le PS a trahi les classes populaires, a même théorisé cet abandon en 2011, a trahi le socialisme, le monde du travail au service du capital, a enfanté Macron, Bernard Pignerol, lui, a été constant. « Il mettait beaucoup de distance avec l’institution. Il a toujours été clairvoyant sur les convictions. Il n’a pas cédé. J’en connais beaucoup des petits jeunes qui ont fait l’ENA, les grandes écoles, et qui ont perdu leurs âmes ». Pourtant, Bernard Pignerol a été à la Commission nationale des conflits au PS. Une expérience à dégoûter, à devenir aigri au milieu « des gros éléphants ». Mais non, Bernard Pignerol a su rester insoumis, ne pas changer et peut-être même renforcer ses convictions face aux trahisons du PS. L’un des témoins confie qu’il dessinait pendant les réunions interminables du PS. Luc Léandri et Pascale Le Néouannic qui l’ont connu à cette époque là, racontent.

« Je l’ai connu dans le cadre de SOS racisme. Il m’a énormément appris. Comment on va à la rencontre des gens, comment on monte des actions ». À cette époque là, Bernard Pignerol est l’un des principaux formateurs des universités d’été de la gauche socialiste avec Julien Dray et Jean-Luc Mélenchon. Luc Léandri, aujourd’hui cadre dans le social dans le Var, se rappelle de ses formations sur la République sociale, la laïcité, le droit. « La gentillesse incarnée, toujours le mot pour rire ». Gentil sur la forme, radical sur le fond. À cette époque là, Bernard Pignerol s’oppose au MacDo de Millaud, un autre monde est possible, déjà à l’époque. C’est la gauche du parti socialiste, celle qui défend les luttes altermondialistes, celle qui est partie avant de trahir.

Autre témoignage, celui de Pascale Le Néouannic, qui le connaît également depuis l’époque SOS racisme et qui travaille aujourd’hui à la régie des eaux de Montpellier. « J’ai croisé pour la première fois Bernard dans les locaux de SOS comme toute jeune militante, et depuis il a toujours été présent. D’aucuns diront que c’était un homme de l’ombre, je dirais qu’il était flamboyant de culture. Je garde de lui sa générosité, son attachement à l’écrit, les pages noircies de ses cahiers comme autant de moment de vie, d’exigence d’organisation et tous ces moments militants, collectifs et personnels, notamment nos quelques échanges sur ses aquarelles. Il manque terriblement ».

Un énarque souligne la très grande importance pour les hauts fonctionnaires de gauche que Bernard Pignerol ait assumé ouvertement ses convictions politiques. « L’image que j’ai de Bernard, celle du grand frère des hauts fonctionnaires de LFI. Avant lui, c’était beaucoup plus difficile de s’afficher quand on était haut fonctionnaire et de gauche radicale, et ça l’est toujours, mais il nous a permis de franchir le pas. C’est un grand frère qui a énormément agrégé autour de lui ». Un autre haut fonctionnaire confirme : « En montrant via son exemple que c’était possible, il a pu déclencher un déclic chez certains. En encourageant ensuite certains militants à passer des concours de la fonction publique, et en les aidant à les préparer, il a œuvré également à la diversification d’une haute fonction publique souvent conformiste ».

Plusieurs énarques insoumis, dont les noms sont ici protégés, soulignent à quel point c’est plus dur d’être haut fonctionnaire et (vraiment) de gauche. Quand on est haut fonctionnaire et de droite, la question ne se pose pas, l’engagement politique peut même être un atout pour faire carrière. « Haut fonctionnaire n’ayant jamais caché son engagement auprès de JLM et son implication au sein de LFI, alors même qu’un tel engagement à gauche est malheureusement souvent coûteux en termes de carrière [quand il est valorisé dans d’autres cas (LREM, LR, PS, etc.)], Bernard Pignerol a joué un rôle important dans la constitution et l’élargissement d’un pôle de hauts fonctionnaires proches de LFI ». Pendant très longtemps, les rares hauts fonctionnaires de la vraie gauche qui sortaient du bois, étaient placardisés, ou avaient déjà mis leurs carrières de côté au moment de s’afficher politiquement. Désormais, il y a la jurisprudence Pignerol.

Dès la campagne de 2017, Bernard Pignerol rassemble des hauts fonctionnaires insoumis dans l’association Article 15, puis au sein d’Intérêt général, et enfin autour de l’Institut La Boétie. Mais Bernard Pignerol ne fait pas qu’agréger, il forme. « Il a aidé plein de gens à préparer les oraux de l’ENA ». Luc Léandri, témoigne  :« il a toujours encouragé les militants à faire des études, à tenter les concours, à casser le moule de l’ENA, à essayer d’y faire entrer les copains issus de milieux populaires. Il prenait le temps d’écouter, de recevoir. Il avait une logique de passeur. Si l’ENA c’est la République, alors elle doit accueillir des gens issus du peuple ». Bernard Pignerol, un n°10, un altruiste, un accélérateur de particules : « un très bon organisateur ».

En plus de former, Bernard Pignerol a beaucoup aidé, et a beaucoup conseillé dans les choix de carrières des uns et des autres. « Il était de très bon conseil ». L’expression « grand frère » revient beaucoup dans les témoignages. C’est le premier mot qu’utilise Luc Léandri pour définir Bernard Pignerol. Les deux hommes ont combattu ensemble le FN à Toulon en 1995. « Bernard Pignerol a toujours eu l’antifascisme et l’antiracisme chevillés au corps ». En 1995, l’énarque descend à Toulon donner le coup de main, et n’a « pas peur de mettre les mains dans le cambouis ». La quatorzième ville de France, 167 000 habitants, vient d’être enlevée par l’extrême droite. « Il y avait la dimension intellectuelle, mais la lutte antifasciste le prenait aux tripes, c’était très fort. Moi j’avais 18 ans en 1995, quand t’as des grands frères comme ça forcément ça crée des liens. Il avait toujours à cœur de savoir comment on peut être utile. Un énarque au service du peuple ». Pour Jean-Luc Mélenchon, Bernard Pignerol est un « 100% militant ». Un militant sur le terrain, un militant dans l’institution, un militant intellectuel, mais peut-être surtout un militant de l’amitié.

Tous les témoignages sont unanimes, ce qui caractérisait Bernard Pignerol : sa qualité immense dans son rapport aux autres. Un militant de la fraternité, de la chaleur humaine. Tous les témoignages récoltés soulignent la très grande rareté de voir toutes ces qualités humaines rassemblées dans un seul être humain. Ce n’est pas pour rien que Bernard Pignerol a « gardé de très nombreux amis, au-delà des divergences politiques ». Toujours selon le même témoin : « Bernard était tellement talentueux, il n’avait pas grand chose à se prouver et à prouver, il pouvait donc faire preuve, au très bon sens du terme, de « légèreté » dans son rapport aux autres, dans sa carrière. Quelqu’un de tellement bon organisateur, efficace, qu’il était toujours agréable, jamais autoritaire, plein de délicatesse. En un mot : il était gracieux ». Ce n’était pas Dieu non plus, ça lui arrivait de s’énerver, mais « je n’aijamais vu Bernard rembarrer des copains ».

Témoignage d’un compagnon de route beaucoup plus récent, celui de Maxime Charpentier, né en 1995, formé par Bernard Pignerol dans le cadre de la France insoumise. « Bernard Pignerol était quelqu’un qui avait un grand sens de la justice. Très structuré dans sa façon de penser le droit. J’aurais envie de lui dire merci. J’avais peur de lui faire un message d’adieu. Il a été très combatif, courageux, tout du long. Il avait envie de pouvoir encore servir la cause d’une manière différente.

C’était quelqu’un d’épicurien : quelqu’un qui aimait la vie, du bon vin, de la bonne bouffe, et surtout qui aimait partager avec les autres, c’était super agréable de passer du temps avec lui, quelqu’un de très droit dans sa construction. Il avait une boussole, c’était quelqu’un de déterminé qui savait où il allait ».

Cette boussole, Bernard Pignerol l’utilisait pour former la nouvelle génération, dont Maxime. Et ça lui tenait beaucoup à cœur. « Le combat que l’on mène est un combat de longue haleine. De par son engagement et toute son expérience, il était en capacité de montrer le chemin. De par sa bienveillance, toute l’envie de partager qu’il avait, il faisait en sorte que tu sois de plus en plus utile au combat qu’il a porté toute sa vie. On peut tirer des leçons de lui de ce point de vue là : il a réussi à faire monter un certain nombre de gens, à les faire grandir dans leur utilité pour le combat de sa vie. On lui doit beaucoup sur le plan collectif et individuel. C’est une grosse perte. Ce sont les meilleurs qui partent les premiers. Tout ce qu’on a à faire, c’est concrétiser ce pour quoi il s’est battu depuis tant d’années ».

Clémence Guetté et Bastien Lachaud, députés LFI et dirigeants du mouvement insoumis, témoignent dans le même sens. Bastien Lachaud souligne la « constance aux idées, le fait d’avoir accepté de les défendre dans l’ombre durant toute sa carrière, d’avoir été un rouage essentiel tout en restant dans l’ombre ». Clémence Guetté insiste sur son rôle crucial dans l’agrégation d’un réseau d’intellectuels et d’universitaires autour de la France insoumise « il a entrevu dès 2017 la nécessité de faire venir des universitaires et intellectuels, ce qui doit beaucoup à son énergie et sa vision, il faisait partie des gens qu’on ne voyait pas mais qui contribuait de manière très régulière à la production idéologique de la maison. Quand on a lancé l’Institut La Boétie, c’est lui qui nous a aidés à constituer le conseil scientifique. Il avait ce côté très fort d’entretenir des liens politiques réguliers ». La députée du Val-de-Marne était Secrétaire Générale du groupe LFI lors de la précédente mandature, et elle se souvient de l’aide précieuse de Bernard Pignerol : « on vivait une crise de croissance positive à l’Assemblée, on a dû embaucher une centaine de personnes entre cabinets et groupe parlementaire, et il fait partie des gens qui m’ont accompagné en tant que Secrétaire Générale, il a œuvré toujours très discrètement mais avec une grande présence ».

Arnaud I, énarque ayant travaillé pour La France insoumise, complète : « Bernard était un alchimiste, ayant forgé des synthèses rares et précieuses. Il alliait virtuosité de l’esprit et profondeur de son engagement. L’incarnation parfaite de la théorie du fonctionnaire-citoyen, conquête sociale de la Libération et de 1983. Un même costume toujours impeccable, à la fois Conseiller d’État, à la fois citoyen dévoué au bien commun, toujours défenseur acharné de l’intérêt général. Un pied dans les hautes sphères de la République, l’autre qui battait le pavé à nos côtés. Notre programme politique, par sa finesse technique qui le rend applicable dès demain, lui doit notamment beaucoup. Gardons toujours en mémoire toutes ces pierres de taille de notre construction commune qui portent son empreinte, et à nous de garder nos manches retroussées pour les compléter une à une ».

La diversité et la force des témoignages reçus, en disent long sur Bernard Pignerol. Et ce n’est pas une réécriture hagiographique de l’histoire après coup, ça fait plusieurs années que j’entends des témoignages similaires. Les éloges vont bien au-delà des insoumis. Socialistes, communistes, et même la droite, honorent sa mémoire. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, salue un « camarade de promotion avec qui j’avais gardé une relation amicale. Nos positions politiques nous opposaient. Nos liens anciens nous rapprochaient ». Pierre Moscovici, le premier Président de la cour des comptes : « Avec Bernard Pignerol, la gauche, toute la gauche, perd un militant d’exception. Remarquable juriste, homme de réflexion et de culture, respecté bien au delà de son camp, il était à la fois ferme et pondéré, engagé et ouvert au dialogue ». Harlem Désir, ancien président de SOS racisme : « Immense tristesse d’apprendre la disparition de Bernard Pignerol, fondateur de SOS Racisme, homme d’engagement, de culture, au cœur de tous les combats de la gauche. Il avait la passion de transmettre, de former des générations de militants, de servir la justice sociale et l’État ». Sans oublier son ami, celui pour qui Bernard Pignerol a travaillé 7 ans, l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë : « Infinie tristesse. Bernard Pignerol homme de conviction et de culture. Brillant et généreux. Ami fidèle ».

Et enfin, Jean-Luc Mélenchon : « ce matin, Bernard Pignerol, notre camarade, est passé dans la mort. Le cancer l’a tué. La détresse nous frappe. Il était un dirigeant et un militant essentiel du mouvement insoumis, dont il a été un des plus brillants et actifs fondateurs et le compagnon désintéressé de notre longue marche. D’une fidélité et d’une loyauté sans faille, il a été tout entier voué au succès collectif. Son départ est une éclipse. Sa famille, son couple souffre et nous tous aussi sa famille élargie, celle des militants. Il était un compagnon et un ami essentiel pour moi et pour beaucoup d’entre nous. L’affection pure qu’il a nous a porté a été un cadeau magnifique de la vie. Et il nous a aidé à avoir le goût d’en donner aux autres ».

Dans notre longue marche, Sisyphe a soulevé de sacrés rochers, à nous de soulever des montagnes en sa mémoire.

Par Pierre Joigneaux.

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