Retraites

Retraites : ce syndicaliste explose un député macroniste

Retraite. « Vous êtes coupés des réalités, coupés des réalités, systématiquement. Le travail est pénible, mais vous avez retiré les critères de pénibilité. Vous savez ce que c’est que de se lever le matin et faire les trois-huit, cabossés ? Qui c’est qui a tenu le pays ? C’est les salariés, les plus précaires, les infirmières, les femmes de ménages, les caissières.

Aujourd’hui tout le monde a fait ses courses. On a été dans les supermarchés à regarder les prix. Il y a rien qui est solutionné. Et vous venez encore baratiner sur les plateaux ? Écoutez, quand vous parlez, c’est pas l’envie qui nous manque de vous couper. Et je ne suis pas tout seul. On est des millions. Des millions à avoir envie de vous couper. On est digne, parce qu’on est des travailleurs. On défend les travailleurs. Vous nous écoutez jamais. Et vous venez faire la leçon ?

Vous venez répéter vos éléments de communication ? S’il vous plaît, vous venez répéter vos éléments de communication systématiquement. Nous on vous répond. On a proposé, insisté. Les gens meurent au boulot. Et pendant 3 mois, où était le président de la République ? Pas de son, pas d’image. Aucune réponse aux organisations syndicales. Et vous nous racontez quoi ? La même sérénade. La même salade. Trois mois après. Avec des millions de gens dans la rue ?

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Les policiers n’en peuvent plus, les pompiers n’en peuvent plus, les infirmières n’en peuvent plus, vous croyez qu’on va vous dire quoi ? Vous croyez qu’on va discuter tranquille avec vous ? On n’en peut plus. Pendant 2 mois et demi, tout s’est bien passé, on est digne, on est des travailleurs, on a perdu du salaire. On vous demande d’arrêter de mentir. Les 1200 euros, on sait que c’est faux. La pénibilité, c’est pas vrai. Sur les seniors, vous mentez encore.

Que voulez-vous qu’on vous dise aujourd’hui ? On vous dit une seule chose : la seule façon d’apaiser, c’est de retirer, de ne pas appliquer ce projet ».

Thomas Vacheron, membre de la direction confédérale de la CGT, face à Benjamin Haddad, député de la 14e circonscription de Paris.