Gueux, Macron vous trouve désobligeants

« On est le gouvernement qui a le plus payé, et personne ne nous dit merci » : cette phrase est signée… Emmanuel Macron. Elle date du 27 mars 2023, lors d’une réunion à l’Élysée, en plein mouvement social historique contre sa brutale réforme des retraites. Des membres du camp présidentiel faisaient alors le bilan du fameux « quoi qu’il en coûte » du temps de la crise du Covid-19. Une indiscrétion relevée par la newsletter politique ChezPol de Libération.

Gueux, le chef de l’État vous trouve ingrats ! Il y a eu beaucoup d’argent déversé sur le peuple par le gouvernement… Tellement, qu’en 5 ans de macronisme, la France a compté 400 000 pauvres de plus et « en même temps », les 500 familles les plus riches du pays ont vu leur fortune passer de 571 milliards à 1000 milliards. Chaque année, 157 milliards d’euros sont déversés sur les (grandes) entreprises sans aucune contrepartie, mais impossible de trouver 10 à 12 petits milliards pour financer nos retraites. Les très riches, eux, peuvent chaleureusement remercier Emmanuel Macron et ne sauraient être désobligeants. Comment le chef de l’État peut-il être aussi hors-sol ? Notre article.

« Personne ne nous dit merci » : Macron vous trouve des plus ingrats

« On est le gouvernement qui a le plus payé, et personne ne nous dit merci », dixit Emmanuel Macron. Vous avez bien lu : le chef de l’État vous trouve ingrats. Il s’est décidément fait une spécialité de verser de l’huile sur le brasier qu’il a lui-même créé. Des propos indignes, en plein mouvement social historique contre sa violente réforme des retraites. De qui attend il un « merci » ? Des futurs retraités qui vont devoir travailler deux ans de plus, pour financer les cadeaux aux assistés d’en haut ?

Comment remercier un président qui n’a jamais voulu augmenter le SMIC, bloquer les prix et geler les loyers, main dans la main avec l’extrême droite, alors que l’inflation crève toujours le plafond ? Comment remercier un chef de l’État qui n’a jamais voulu taxer les super-profits des profiteurs de crise ? Comment remercier un monarque républicain qui a décidé de passer en force sa retraite à 64 ans dont 93% des actifs et 80% des Français ne veulent pas ? Les propos d’Emmanuel Macron sont complètement hors-sol.

Les plus riches, eux, disent « merci Macron ! »

Les plus riches, eux, peuvent dire merci au chef de l’État. Grâce au macronisme, ce sont eux qui se sont enrichis, tandis que les pauvres se sont appauvris. Privilégier les gros plutôt que les petits, les puissants contre les faibles. Emmanuel Macron, président des riches ? Même l’INSEE, loin d’être une officine de gauchiste, l’a déjà dit.

Dans son Portrait social, l’INSEE est revenu notamment sur l’impact des mesures de soutien de l’État en 2020 et 2021 selon le niveau de revenu des Français. Sans surprise, les assistés d’en haut en ont profité pour s’enrichir. Les 30% des Français les plus riches ont gagné entre 430 et 490 euros par an. Pendant ce temps, on note une hausse de seulement 90 euros, en moyenne, pour les 50% des foyers les plus modestes. Ces chiffres sont les conséquences d’une politique économique de classe.

Des inégalités d’autant plus insupportables que dans l’ensemble, les mesures dont ont bénéficié ou bénéficient les plus pauvres sont uniquement des mesures exceptionnelles et ponctuelles pour pallier la hausse des prix énergétiques ou le coût de la crise sanitaire – à l’instar des aides exceptionnelles de solidarité ou autre indemnité inflation. A contrario, les plus aisés ont profité d’exonérations et de baisses d’impôts ou encore de la fin de la taxe d’habitation – ces mesures fiscales représentant 90% du budget des mesures de soutien de l’État sur la période, soit 11,1 milliards d’euros.

Enfin, parce ces chiffre doivent être rappelés : en 5 ans de macronisme, la France a compté 400 000 pauvres de plus et « en même temps », les 500 familles les plus riches du pays ont vu leur fortune passer de 571 milliards à 1000 milliards. Et aujourd’hui, impossible de trouver 10 à 12 petits milliards pour financer nos retraites alors que 157 milliards sont déversés chaque année sur les (grandes) entreprises. Alors les riches, vous avez bien chaleureusement remercié le chef de l’État ? Et vous, gueux, pourquoi ne dites-vous pas « merci Macron ! » ?

Par Nadim Février