Jean-Luc Mélenchon était l’invité de l’émission « L’évènement » sur France 2 ce jeudi 12 janvier 2023. Lors de son déplacement en Guyane, il a répondu aux questions de la journaliste Caroline Roux.
« La France est une Nation amazonienne », a déclaré Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de France 2. Il a ainsi rappelé à la France son importance dans la lutte contre le dérèglement climatique et dans l’urgence de la préservation de la forêt amazonienne, « poumon de la terre ». Le tribun insoumis a aussi salué l’élection de Lula au Brésil, succédant au climatosceptique d’extrême droite, Jair Bolsonaro. Il fait le vœu que cette élection change la donne dans les rapports France-Brésil pour la protection de la forêt amazonienne et la lutte pour le dérèglement climatique. Notre article.
Déforestation, populations autochtones et dérèglement climatique : de l’urgence de préserver l’Amazonie
Il y a urgence à préserver la forêt amazonienne, « poumon de la terre ». Pourquoi ce surnom ? Elle produit environ 20% de l’oxygène que nous respirons. 26% de cette dernière a été déforesté ou fortement dégradé. Problème : les scientifiques estiment que le point de bascule de la forêt se situe entre 20 et 25% de déforestation. L’Amazonie risque de se transformer en savane d’ici la fin du siècle. Cela signifie une baisse de la biodiversité et de l’absorption de carbone. Il faut non seulement arrêter la déforestation, mais aussi restaurer 6% de forêt soit 54 millions d’hectares. Soit autant que… l’Hexagone.
Les Européens sont responsables d’une déforestation importée de l’Amazonie. À ce titre, ils n’ont aucune leçon à donner. 16% de la déforestation amazonienne est causée par des importations européennes. 60% du soja importé en France pour nourrir le bétail vient du Brésil. La réduction de notre consommation de viande et l’utilisation d’alternatives végétariennes participent à leur niveau à une réduction de la déforestation.
La forêt amazoneinne n’est pas une simple plantation d’arbres, mais un mileu de vie à part entière. Au-delà de la biodiversité, elle est habitée par des peuples autochtones devant être protégés. Le seul instrument juridique contraignant, reconnaissant les droits de ces peuples est la convention n°169 de l’Organisation international du Travail de 1989. Jean-Luc Mélenchon appelle de ses voeux la France à la ratifier.
L’élection de Lula, une bonne nouvelle dans la lutte pour la protection de l’Amazonie et la lutte contre le dérèglement climatique
Élu président du Brésil, Lula a succédé au climatosceptique d’extrême droite, Jair Bolsonaro. Ce dernier a activement contribué à la déforestation de l’Amazonie pendant son mandat. Entre 2019 et 2021, « plus de 34 000 km2 de l’Amazonie brésilienne ont été touchés par la déforestation, soit l’équivalent d’une superficie plus vaste que la Belgique », détaille Ouest-France. Pour cette raison, l’ONG autrichienne AllRise avait porté plainte contre Bolsonaro en 2021 pour « crime contre l’Humanité ». « Quotidiennement et délibérément, il promeut la destruction de l’environnement et attaque les droits des populations traditionnelles. Bolsonaro doit payer pour les crimes qu’il commet », avait dénoncé Marcio Astrini, secrétaire exécutif de l’Observatoire du climat.
Pour aller plus loin : « J’ai vu le rêve d’une Patrie où la solidarité est plus forte que l’individualisme aveugle » : le discours magistral de Lula pour son investiture au Brésil
Le projet de Lula est tout autre. « Notre objectif est de parvenir à zéro déforestation en Amazonie et à zéro émission de gaz à effet de serre dans la production électrique, tout en stimulant la réutilisation des pâturages dégradés », a-t-il déclaré dans son discours d’investiture. Avec le retour de Lula, la France doit prendre conscience qu’elle est une Nation amazonienne. En effet, le parc amazonien de Guyane est le plus grand parc national français (33 900 kilomètres carrés). La France a une grande responsabilité dans la protection de l’Amazonie, le « poumon de la terre ».
L’élection de Lula à la tête du Brésil est une très bonne nouvelle pour la protection de l’Amazonie. À ce titre, la Guyane et le Brésil peuvent coopérer grâce à une instance : la commission mixe de coopération transfrontalière franco-brésilienne. Cette instance privilégiée de dialogue bilatérale ne s’est pas réunie en 4 ans. Affaire à suivre.