Gilet Jaune

« J’ai ressenti à ces moments-là un sentiment profond de liberté » : témoignage de Fabrice, Gilet Jaune

Gilet Jaunes. Il y a 4 ans jour pour jour, le 17 novembre 2018, commençait le plus long mouvement social en France depuis des décennies. On célèbre aujourd’hui le 4ème anniversaire de la naissance des Gilets Jaunes. Tout le ras-le-bol accumulé depuis des années par le peuple éclatait enfin. Les revendications de ce mouvement historique ? Pouvoir vivre dignement, enfin, de son travail et sortir de la survie permanente. Les Gilets Jaunes ont fait entrer dans la lutte de nombreuses personnes qui n’étaient pas politisées. Cette mobilisation a façonné des liens indéfectibles et a soulevé un immense espoir. Pour cette journée spéciale, nous publions sur l’insoumission des témoignages de Gilets Jaunes. Témoignage de Fabrice.

Fabrice, 60 ans, retraité.

Je vous transmets mon témoignage sur le mouvement des Gilets Jaunes.

J’ai participé aux Gilets Jaunes dès le 17 novembre 2018, acte I. J’ai participé depuis à une centaine de manifestations à Paris et Amiens.

Je me suis rendu le 17 novembre 2018 à plusieurs points de blocage sur le boulevard périphérique à Paris. J’y ai rencontré des gens que je ne connaissais pas et avec lesquels j’ai trouvé nombre de points communs. Je me retrouvais dans les premières revendications, mais qui me semblaient devoir être élargies vers les domaines sociaux et démocratiques, ce qui fut fait dès le samedi suivant. J’ai été sur quelques ronds-points mais, citadin, c’est vers les manifestations urbaines que je me suis principalement tourné.

Difficile de déterminer le plus beau souvenir mais je dirais que ce fut, de l’acte 1 à l’acte 8 inclus, la liberté de manifester dans la capitale où l’on voulait, car les Champs Elysées n’étaient pas le seul lieu pendant cette période. Il y a eu la place de la Bastille, de la République, la rue de Rivoli, le boulevard Saint Germain et alentours et bien d’autres endroits, sans aucune déclaration en préfecture, et sans dégradations non plus. J’ai ressenti à ces moments-là un sentiment profond de liberté que je n’ai jamais retrouvé depuis.

Ma plus grande frayeur fut à Amiens lorsqu’un van noir vitres fumées fit irruption. En jaillirent des policiers qui braquèrent leurs armes sur nous presque à bout portant. On se demandait vraiment ce qu’ils allaient faire…

Je pense que les Gilets Jaunes est l’apparition spontanée d’un mouvement revendicatif à caractère insurrectionnel et visées révolutionnaires, mais qui a avorté … pour l’instant.

Merci à vous.

Fabrice