Selon Greenpeace, Total mentirait sur son bilan sur son carbone. Les révélations de l’ONG sont accablantes. La multinationale pétrolière « émettrait près de 4 fois plus de CO2 que ce qu’elle prétend ». En 2019, Total déclarait émettre 455 millions de tonnes de CO2 équivalent (CO2e). Selon les calculs de Greenpeace, ses émissions « se seraient élevées à 1 milliard 637 millions 648 mille tonnes de CO2e » : l’écart est considérable.
Ces révélations mettent la multinationale pétrolière au pied du mur et jettent le doute sur sa stratégie climat qui laisse a minima sceptiques les experts écologistes. Total, la multinationale aux super-profits historiques, polluerait encore plus qu’on le pensait. Elle mérite bien sa place dans le classement des 100 multinationales responsables de 70% des émissions de gaz à effet de serre. Notre article.
Total (super) super-pollueur ?
Super-pollueur ou super super-pollueur ? Quelle qualificatif attribuer à la multinationale pétrolière ? Grâce à un travail d’investigation fastidieux, Greenpeace a publié des révélations accablantes. Total mentirait sur son bilan carbone : en 2019, elle aurait émis « 4 fois plus de CO2 que ce qu’elle prétend ». 1 637 648 000 tonnes de CO2e au lieu de… 455 millions de tonnes. Une énorme différence qui interroge.
Les chiffres de l’ONG écologiste « font voler en éclats la stratégie climat du groupe » et « ses ambitions de neutralité carbone d’ici 2050 ». Total mentirait sur son bilan carbone en plus de continuer à financer des mégaprojets climaticides. Grâce au projet EACOP, la multinationale pétrolière prépare le plus long oléoduc de pétrole du monde. Il émettrait 34 millions de tonnes par an et mesurerait 1445 kilomètres de long.
Greenpeace : d’une enquête fastidieuse au signalement à l’Autorité des Marchés Financiers
Le travail d’investigation de Greenpeace a commencé par des suspicions générées en épluchant les bilans carbone des différentes multinationales pétro-gazières. « Alors qu’elle produit et vend 1,2 fois plus et 1,6 fois plus que TotalEnergies, sa concurrente britannique [Shell] déclare émettre 3 à 4 fois plus de CO2 », selon l’ONG. Total mentirait sur ses émissions de carbone ? Selon Greepeace, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Pour rappel, trois chercheurs ont fait des révélations accablantes il y a un an. Dès 1971, la multinationale a eu connaissance de la réalité du dérèglement climatique et du lien avec ses produits polluants. Elle a alors « fabriqué » du doute pendant des années sur l’impact des activités humains vis-à-vis du changement climatique.
L’ONG s’est alors lancée dans une fastidieuse enquête sur le véritable bilan carbone de Total. S’en sont suivis huit mois d’investigation durant lesquels « on se retrouve vite à naviguer dans un brouillard épais et opaque », selon Greenpeace. Les révélations sont accablantes, l’écart entre les chiffres annoncés par la multinationale et ceux issus des calculs de l’ONG est considérable.
Face à cette situation, Greenpeace a saisi l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) à 3 jours de la COP27 se déroulant en Égypte. Toujours selon l’ONG écologiste « Ces nouvelles estimations sur l’impact climatique réel de TotalEnergies et sa communication trompeuse sur ses engagements net zéro 2050 (qui fait déjà l’objet d’un recours) sont susceptibles de révéler des contradictions, inexactitudes et omissions sanctionnables. » Une affaire à suivre.
Quoi qu’il en soit, Total fait déjà partie du classement des 100 multinationales responsables de plus de 70% des émissions de gaz à effet de serre. Sans parler des super-profits qu’elle ne compte toujours pas partager (17,3 milliards de dollards sur les neuf premiers mois de 2022), alors que les Français continuent de subir l’inflation galopante. Super-profiteur, la multinationale Total serait-elle maintenant un (super) super-polleur ?