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72% d’augmentation pour le PDG du groupe Casino : le partage des richesses version grand capital

Le PDG de Casino a vu valider l’augmentation de son salaire de 72% lors de la dernière Assemblée générale du groupe. Pendant ce temps, des milliers de familles se posent les mêmes questions face à des arbitrages toujours plus injustes : comment payer la cantine des enfants, comment payer l’essence nécessaire pour aller travailler, comment nourrir sa famille, comment se vêtir, comment se soigner ? Cette accumulation de richesses montre qu’une guerre sociale féroce est toujours en cours dans notre pays. Des millions pour quelques-uns, tandis que d’autres s’enfoncent dans la misère. Notre article.

Les ultra-riches sont déconnectés d’un système qu’ils chérissent

Ces arbitrages injustes, d’autres n’y pensent pas. Pire : ils ne les imaginent pas. Ils sont déconnectés d’un système qu’ils chérissent tant. Les grands patrons, les ultra-riches sont la lie de notre système et continuent de se gaver sur le dos des salariés. L’inflation et la difficulté grandissante à vivre décemment pour une majorité de Français ne sont un secret pour personne. Pourtant, pas un jour ne passe sans que l’on apprenne l’augmentation de salaire d’un grand patron ou un accaparement des richesses par les puissants. 

Il y a quelques jours, nous vous présentions le dernier rapport Oxfam. Celui-ci mettait en lumière l’écart de plus en plus important entre la fortune des milliardaires et le nombre de pauvres. « La pandémie a vu émerger 573 nouveaux milliardaires, au rythme d’un milliardaire toutes les 30 heures », tandis que 263 millions de personnes « pourraient basculer dans la pauvreté extrême cette année, au rythme d’un million de personnes toutes les 33 heures. »

+72% pour le salaire du PDG de Casino

Ces augmentations passent auprès de certains comme des éléments logiques d’une démarche capitaliste et marchande. Pourtant, celles-ci résultent une fois encore d’un mépris pour les personnes les plus précaires. Jean-Charles Naouri, 73 ans, et président actionnaire principal du groupe Casino a récemment pris la décision, quasi seul, d’augmenter son salaire de près de 72%. En effet, celui-ci est actionnaire majoritaire du groupe à hauteur de 51%.

Le problème, c’est qu’il touchait déjà près de 480 000 euros annuels. Cette augmentation va donc porter sa rémunération annuelle à plus de 825 000 euros brut. À titre de comparaison, une supposée augmentation du SMIC de même niveau le porterait à plus de 2 800 euros brut. 825 000 euros, c’est près de 41 fois le montant du SMIC brut annuel en 2022. Un beau chiffre, n’est ce pas ?

Le PDG de Casino, Jean-Charles Naouri, est à la tête d’un groupe qui compte plus de 200 000 salariés dont une majorité touche le SMIC pour des conditions de travail loin d’être simples. « Les premiers de cordée », selon les mots de la macronie. Ils sont hôtes de caisse, personnels d’entretien, femmes de ménage, agents polyvalents. Ils ont tenu bon pendant des mois, parfois au péril de leur vie. Ils et elles ont fait face au manque constant de moyens de protection et de gestion du stress que pouvait entraîner cette crise de COVID-19, et cela seulement pour continuer d’approvisionner la France.

Ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent des miettes !

Passés les remerciements chaleureux adressés par le PDG de Casino à ses collaborateurs, qu’ont-ils vraiment récolté ? Sans grande surprise, pas grand chose. Une micro-augmentation : moins de 4% en moyenne, alors que l’inflation est à 5,2%. Ce, après des mois de lutte syndicale dans plusieurs dizaines de magasins du groupe. 

Dans le contexte d’une telle inflation, et donc de perte de pouvoir d’achat pour l’ensemble des salariés, une pareille augmentation du PDG est simplement synonyme d’indécence. Mais la blague va bien plus loin. Dans le document d’enregistrement déposé le 31 mars auprès de l’Autorité des marchés financiers, on peut lire que cette augmentation n’est qu’un petit rattrapage puisque sa rémunération fixe d’origine est indexée sur l’inflation depuis 2013. 

Et les salariés dans tout ça ?

Les salariés produisent déjà toutes les richesses. Ils en sont maintenant à produire des riches. Ces gens ne se débrouillent jamais par eux mêmes. La question est donc la suivante : de quels droits et pendant combien de temps vont s’éterniser de de telles situations d’injustices sans que rien ne soit fait ? Les pouvoirs publics sont complices de ce modèle économique qui ne profite qu’aux plus riches.

Seule la NUPES propose de changer de direction, pour mettre fin à l’accaparement des richesse par une minorité et à la crise sociale qui fracasse des millions de Français. Rétablissement de l’ISF, taxe sur les profiteurs de crise, blocage des prix à la baisse, SMIC à 1500 euros, garantie d’autonomie de 1063 euros pour chaque jeune. Il suffit de glisser le bulletin de vote avec un grand V dans l’urne les 12 et 19 juin prochains.

Par Guillaume R.