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Élisabeth Borne à Matignon : en marche pour une guerre sociale sans borne

Élisabeth Borne a été nommée Première ministre par Emmanuel Macron. La passation va avoir lieu, quelques heures après que Jean Castex ait remit sa démission au président. Celle qui a porté la destruction de la SNCF, la trahison de la Convention Citoyenne pour le Climat ou encore la sanglante réforme de l’assurance chômage, qui défend la réforme du RSA et la retraite à 65 ans, va avoir une mission limpide : mener à bien une guerre sociale féroce, sans borne. Notre article.

Destruction de la SNCF et de la Convention Citoyenne pour le Climat : un piètre bilan pour la nouvelle Première Ministre

Élisabeth Borne est responsable du détricotage de la SNCF, du fait de son ouverture à la concurrence. Une réforme qu’elle a porté en tant que ministre des transports et passé en force en 2018, piétinant l’une des plus longues grèves de la SNCF en France depuis plusieurs décennies. Élisabeth Borne est responsable de la fermeture de nombreuses petites lignes, détruisant le maillage territoriale du pays. Elle a fermé les trains de nuit. Fermeture sur laquelle le gouvernement revient aujourd’hui. Un désaveu ? Élisabeth Borne a également mis fin à la ligne de train Perpignan-Rungis, causant le retour sur les routes de 25 000 camions. Une casse sociale doublée d’une aberration écologique sur laquelle le gouvernement revient donc aujourd’hui.

Emmanuel Macron a promis un mandat « qui serait écologique ou qui ne le serait pas ». Et pourtant, il a décidé de nommer Élisabeth Borne à Matignon. On se souvient qu’elle a trahi sa parole lorsqu’elle avait promis, en tant que Ministre de la Transitions Écologique, que « les 146 propositions retenues par Emmanuel Macron (sur 149) seront mises en œuvre ». Au final, seulement 10% des propositions ont été retenues par le gouvernement. Vous avez dit ambition écologiste ?

Enfin, comment ne pas parler de la sanglante réforme de l’assurance-chômage ? En pleine crise économique, Emmanuel Macron annonçait une bombe sociale. Alors ministre du travail, c’est Élisabeth Borne qui a piloté cette attaque sociale sans précédent envers les plus fragiles de notre pays. Avec cette réforme, 40% des chômeurs ont perdu jusqu’à 43% de leurs indemnités. Punir les pauvres, les chômeurs, une marque de fabrique en macronie. Une vision du « dialogue social » à la sauce Élisabeth Borne, piétinant et contournant syndicats et opposition parlementaire, qui promet une fois à Matignon.

Trous de mémoire : quand Elisabeth Borne oubliait de mentionner six mandats dans sa déclaration d’intérêts

Élisabeth Borne aurait-elle eu quelques trous de mémoire ? Le 3 janvier 2021, l’hebdomadaire Marianne révélait qu’elle avait oublié de mentionner sa participation passée au conseil d’administration d’un lobby de constructeurs (de mai 2015 à mai 2017), l’Institut de la Gestion Déléguée (IGD). Elle était à l’époque à la tête de la RATP. À la même époque, elle appartenait aux conseils d’administration « de l’Atelier Parisien d’urbanisme (APUR), de la fédération d’entreprises Paris Ile-de-France Capitale Economique, de la Fondation Groupe RATP et du Comité stratégique de Fer de France. » 6 mandats oubliés, rien que ça.

Enfin, Élisabeth Borne a été membre du conseil d’administration de l’École nationale des Ponts et chaussées. Elle ne fait alors pas aussi bien que Jean-Paul Delevoye, commissaire chargé de mettre en place la réforme des retraites en 2019, qui a déclenché le plus long mouvement social depuis 50 ans en France. Celui-ci avait oublié de déclarer à la Haute Autorité Pour la Transparence de la Vie Publique… 14 mandats. En macronie, la phobie administrative et les arrangements avec la vérité sur les déclarations d’intérêt sont définitivement de mise.

Attaques contre les retraites et le RSA : Élisabeth Borne dans les starting-blocks pour piloter la guerre sociale de Macron

Élisabeth Borne est maintenant installée dans le fauteuil de Première ministre. Elle est prête à appliquer le programme de casse sociale annoncé par Emmanuel Macron en mars dernier. Ainsi, elle était allée défendre sur les plateaux l’attaque du RSA voulu par Emmanuel Macron. Ce dernier avait annoncé une « obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine » à une « activité permettant d’aller vers l’insertion ». Il avait osé prétexter la « dignité » des bénéficiaires du RSA. Être pauvre deviendrait une infraction désormais ?

De même, Élisabeth Borne se fait une ardente défenseuse du passage de l’âge de départ à la retraite à 65 ans. En avril sur RMC, elle se cachait derrière des arguments technocratiques comme « On veut équilibrer le système de retraite. » Ce, alors même que le Conseil d’Orientation des Retraites, organe rattaché au Premier ministre explique que « les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon 2070. » Premier désaccord à venir dans les services du Premier ministre ?

Affaires à suivre. Dans tous les cas, son séjour à Matignon pourrait être écourté si Jean-Luc Mélenchon venait à être propulsé à Matignon. En votant pour une majorité de députés de la Nouvelle Union Populaire les 12 et 19 juin, un autre monde est encore possible. Sans guerre sociale, sans borne.