Royal. « Anne Hidalgo a envie de se retirer, elle ne sait pas trop comment mais ce n’est pas respectueux des autres. Jean-Luc Mélenchon a fait le travail, il a été excellent dans son meeting, ses équipes ont travaillé, il est lancé dans sa campagne. Yannick Jadot a fait une primaire. Ils ont fait le job. Si on veut positiver les choses : elle a fait la moitié du chemin, maintenant il faut qu’elle se désiste pour un des deux candidats devant elle, c’est ça la dynamique d’union ». Ces mots sont ceux de Ségolène Royal ce vendredi 10 décembre 2021 sur LCI. L’ancienne candidate socialiste a dénoncé un manque de « respect » d’Anne Hidalgo pour les électeurs.
« Il faut respecter les électeurs » : le tacle appuyé de Ségolène Royal à Anne Hidalgo
Ce dimanche 10 décembre 2021 sur le plateau de LCI, Ségolène Royal a fait passer un message clair à Anne Hidalgo : arrête les frais et retire toi. Estimée entre 3 et 5%, la candidate du Parti socialiste (PS) est en effet décrochée, loin derrière Jean-Luc Mélenchon (entre 11 et 13%). En perdition, la Maire de Paris tente de préserver les apparences et de sauver sa sortie par une primaire dont personne ne veut à gauche.
Après le tacle de François Hollande, c’est au tour de Ségolène Royal de porter l’estocade : Une candidate à la présidentielle qui a demandé à l’être, après avoir dit qu’elle ne le serait jamais, elle a demandé à l’être, elle fait changer les statuts du parti, elle refuse les primaires, et aujourd’hui elle rétro-pédale en disant je retire ma candidature à la présidentielle et je redemande à passer dans une primaire ? Mais il faut respecter les électeurs à un moment vous voyez ! ». Ça pique.
La dynamique à gauche est du côté de Jean-Luc Mélenchon
Ségolène Royale a donc appelé Anne Hidalgo à se retirer au profit d’un des deux candidats les mieux placés à gauche. Et la dynamique de l’Union populaire autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon est en train de dessiner un rapport de force clair à gauche. Estimé entre 11 et 13% dans les deux derniers sondages, Jean-Luc Mélenchon distance un Yannick Jadot qui ne parvient toujours pas à décoller (entre 7 et 5%), plombé par les divisions internes et l’affaire Hulot, et l’absence de ligne économique tranchée entre libéralisme et anti-capitalisme chez les verts.
Du côté des insoumis, le constat est limpide depuis de longs mois déjà : l’union ne se fera pas par le sommet des appareils politiques, mais par le base autour d’un programme et de mesures plébiscitées par une (très) large majorité de Français. Et la stratégie d’«Union populaire » des insoumis semble porter ses fruits. Outre les sondages, la dynamique de l’Union populaire se traduit concrètement par l’arrivée de 200 personnalités du champ associatif, syndical, artistique, intellectuel et politique ce week-end dans la campagne.
Le rapport de force se précise à gauche. Alors que le Titanic social-démocrate continue à sombrer chaque jour sous nos yeux après avoir pourtant déjà tapé le fond sous le quinquennat Hollande, la dynamique est bien du côté de l’Union populaire. Pour rappel, en 2017 Jean-Luc Mélenchon était passé de 11% à 20% en l’espace de trois semaines, bénéficiant de l’effondrement du PS terminant à 6%. Le PS continue encore à creuser.
Par Pierre Joigneaux.