Depuis 9h22 ce mercredi, les femmes travaillent gratuitement

Ça y est. Il est 9h22 passé ce mercredi 3 novembre 2021. Les femmes commencent à travailler gratuitement. Ce constat du collectif féministe Les Glorieuses, est basé sur les donnés d’écart de salaires en France entre les hommes et les femmes. Ces inégalités salariales s’élèvent à 16,5% selon Eurostat, l’institut de statistiques européen. Un chiffre en hausse, cet écart de salaire était de 15,5% en 2020.

Les femmes sont les premières de corvées. Aides-soignantes, sage- femmes, assistantes maternelles, agentes d’entretien, caissières, accueil dans les services publics, elles sont sur-représentées dans les métiers du soin et de l’attention à l’autre qui nous sont si indispensables. Et pourtant, leurs métiers restent dévalorisés, tant économiquement que socialement.

Les métiers féminisés sont en effet en bas de l’échelle des salaires. Deux tiers des travailleurs au SMIC sont des travailleuses. Leurs conditions de travail sont précaires avec de nombreux temps partiels contraints. Leurs métiers sont pénibles : une caissière soulève jusqu’à une tonne chaque jour quand une infirmière parcourt 10 à 12 kilomètres. Et leurs compétences et savoir-faire, peu reconnus. Il est nécessaire et urgent de prendre en compte cette inégalité et de revaloriser les métiers féminisés.

La France insoumise propose de porter immédiatement le SMIC mensuel à 1400 euros nets. 60% des smicards sont des smicardes. Une mesure plébiscitée par une large majorité dans le pays : 76% des Français sont pour l’augmentation du SMIC à 1400 euros net par mois (Harris Interactive, juillet 2021).

Le programme l’Avenir en commun prévoit de punir sévèrement le non-respect de l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes, de créer dans l’entreprise une commission de contrôle salarié sur l’égalité entre les femmes et les hommes, d’organiser une conférence sociale pour revaloriser en matière de salaires, de conditions de travail et de parcours professionnels les métiers occupés majoritairement par des femmes dans les secteurs du soin, du lien et du contact, et d’augmenter les sanctions financières et pénales à l’encontre des entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale femmes/hommes (amendes et refus d’attribution de marchés publics).

Par Pierre Joigneaux.