« Refroidissement climatique ? », Pascal Praud ironisait sur le réchauffement climatique le 6 mai dernier sur CNEWS : « Le réchauffement climatique alors qu’il fait moins 3 ce matin dans les Yvelines. Donc bon hein ». Loin de la diversion identitaire et sécuritaire des plateaux des chaînes en continu, les conséquences du réchauffement climatique sont déjà palpables.
Alors que les conclusions du futur rapport du GIEC, qui sortira début 2022, ont fuité en ce début de ce semaine tirant une nouvelle fois la sonnette d’alarme, le Canada est déjà dans le rouge. Une canicule historique s’abat sur le pays. Le mercure s’est ainsi envolé pour atteindre… 49,6°C à Lytton, village de Colombie britannique. La température la plus élevée jamais enregistrée dans le pays était auparavant de 45°C dans deux villes de la province du Saskatchewan le 5 juillet 1937.
134 personnes sont mortes au Canada depuis le début de cette canicule historique ce vendredi 25 juin 2021.
De l’autre côté de la frontière, les services météorologiques états-uniens ont également lancé des alertes concernant une « dangereuse vague de chaleur », affectant particulièrement les États de la côte nord-ouest, Washington et l’Oregon. De l’autre côté de l’Arctique, la Sibérie, et en particulier la République de Sakha, connaît, elle aussi, une canicule persistante. Selon Copernicus, le programme d’observation de la Terre de l’Union européenne, le 21 juin dernier, la température de la surface terrestre a largement dépassé les 35°C dans toute la Sibérie, avec des pics de 48°C près de Verkhojansk.
Sur le plan mondial, la décennie qui s’est achevée en 2019 a été la plus chaude jamais enregistrée et les cinq années les plus chaudes l’ont été au cours des… cinq dernières années. Le voici le « refroidissement climatique » si bien décrit par Pascal Praud. Loin de la surenchère identitaire et sécuritaire qui monopolise les antennes, loin des débats sur le séparatisme et le voile imposés à l’Assemblée nationale, le réchauffement climatique s’avance, dans un silence assourdissant.
Par Pierre Joigneaux.