Génération sacrifiée : la réponse des insoumis à l’alerte d’un étudiant

Cher Paul,

Le groupe parlementaire de la France insoumise nous a transmis votre lettre par laquelle vous alertez nos députés sur la situation étudiante. Votre courrier nous a touché et exprime le ressenti de nombreux jeunes en France aujourd’hui. Elle montre aussi que les jeunes sont force de propositions et de solutions.

Vous mentionnez la crise climatique à venir et la dette. Sur ce sujet, la France insoumise porte un message clair : nous ne devons pas payer la dette. Afin de ne pas subir l’austérité à vie, nous proposons que cette dette soit transformée en dette perpétuelle par la Banque Centrale Européenne. Quant au climat, nous sommes pour mettre en œuvre une véritable bifurcation écologique, afin de réduire drastiquement le réchauffement climatique et ses impacts. Notre génération ne doit pas vivre avec une épée de Damoclès écologique et économique sur la tête.

S’il est important de parler des défis à venir, nous n’oublions pas les défis présents et l’appel au secours de la jeunesse exprimé ces derniers mois. Les Jeunes insoumis·es et le groupe parlementaire de la France insoumise se sont mobilisés afin de protéger la jeunesse de la crise sanitaire et sociale en cours. Le groupe parlementaire a proposé en mai 2020 un plan d’urgence pour les étudiants et étudiantes. Parmi les mesures défendues, l’ouverture immédiate du RSA aux moins de 25 ans, la suspension immédiate des loyers CROUS ainsi que la distribution de masques et de gel hydroalcoolique pour les étudiants et étudiantes.

Cette situation est la conséquence d’années d’abandon de la jeunesse par les gouvernements successifs. C’est pour ça qu’en dehors de ces mesures d’urgence auxquelles le gouvernement doit immédiatement donner satisfaction, nous proposons dans l’Avenir en commun l’ouverture d’une allocation d’autonomie pour les étudiantes et étudiants, et la garantie dignité : un système assurant que pas une personne majeure ne vive en dessous du seuil de pauvreté en France, car contrairement au gouvernement, nous n’attendons pas les 25 ans pour aider ceux qui en ont besoin.

Par ces aides, nous voulons éviter aux étudiants et étudiantes de s’endetter, même dans le cadre de prêts à taux zéro que vous évoquez, car nous considérons qu’il n’est pas bon pour un jeune de commencer dans la vie avec des dettes à rembourser. Nous voulons assurer aux jeunes les moyens d’étudier en toute autonomie, ce qui leur permet de ne dépendre ni de leurs familles, ni des banques.

Nous veillerons à ce que les repas au sein de restaurants universitaires à 1 euros ne soient pas simplement une mesure d’urgence. Ils doivent être pérennisés afin de permettre aux étudiants et étudiantes de se nourrir correctement à des prix acceptables. Nous nous sommes également depuis plusieurs mois, avec les jeunes insoumis.es, mobilisés sur un pôle de dépense que vous ne mentionnez pas dans votre lettre mais qui pénalise lourdement le budget des femmes : les protections périodiques. Face à notre mobilisation, et à celle des associations et syndicat, le gouvernement a accepté de mettre des protections périodiques gratuites à disposition dans les universités et cités CROUS. Nous continuerons à nous mobiliser pour que celles-ci soient prises en charge par la sécurité sociale pour l’intégralité de la population.

Nous voulons également assurer la dignité et l’autonomie des étudiantes et étudiants en construisant de nouveaux logement CROUS, et en assurant un plan de rénovation des cités déjà existantes, souvent insalubres.

Vous évoquez également la gratuité des transports en commun. C’est une mesure forte, que nous portons. A Lille, les Jeunes insoumis·es se sont mobilisé·es et ont obtenu le remboursement de leurs abonnements de transports durant la crise. Nous soutiendrons toutes les initiatives de ce genre. Sur le long terme, nous proposons dans l’Avenir en commun la gratuité de tous les transports urbains.

Nous entendons vos revendications quant à la mise en place d’alternatives au confinement. Il est vrai que les jeunes sont ceux qui ont subi le plus durement les mesures sanitaires. Ils étaient les seuls à être intégralement confinés sur la période de novembre et décembre 2020, alors que de nombreux salariés continuaient à travailler. Si nous ne sommes pas, au groupe thématique jeunesse, spécialistes de la situation sanitaire, nous vous invitons malgré tout à regarder les propositions du groupe parlementaire de la France insoumise sur la société par roulement, qui nous permettrait de vivre mieux avec le virus.

En espérant que cette réponse aura permis de vous éclairer sur les propositions de La France insoumise, et de son groupe thématique jeunesse, au sujet de la crise sanitaire et des mesures d’aide en direction de la jeunesse,

Amitiés,

Pour les jeunes insoumis·es

Emma Salley et Aurélien Le Coq, co-animatrice et co-animateurs du groupe thématique Jeunesse de la France Insoumise

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