Marine Le Pen a présenté le contre projet écologique du Rassemblement national ce mardi 9 mars à l’Assemblée nationale. Fait très peu commenté dans les médias alors que les prises de parole de Marine le Pen sur l’écologie sont rarissimes. Personne n’a trouvé Marine Le Pen « trop molle » sur l’écologie. Jean-Luc Mélenchon a été le seul à l’attaquer sur le fond, dénonçant l’hypocrisie et « l’écologie d’évitement » de la responsable du Rassemblement national.
Marine Le Pen « trop molle » sur l’écologie
Marine Le Pen à l’Assemblée nationale pour parler d’écologie. Un fait suffisamment rare pour être souligné. L’évènement s’est produit ce mardi 9 mars 2021, la responsable du Rassemblement national y a présenté le « contre-projet du Rassemblement National au référendum du gouvernement sur l’écologie ». Denrées rares, les prises de paroles de Marine Le Pen sur l’écologie méritent qu’on s’y attardent. Elles démontrent à quel point l’écologie du Rassemblement national est vide.
On le sait, le greenwashing a envahi notre société, du champ économique au champ politique. Mais loin des campagnes de communications des champions de la terre, les faits sont là. Et ils sont éloquents dans le cas de Marine le Pen. En 2015, elle était absente lors du vote décisif au sujet du grand marché transatlantique (Tafta). En 2017, toujours absente lorsque la commission “commerce international” dont elle était membre titulaire a dû se prononcer sur l’accord de libre-échange avec le Canada (Ceta). Et sur le Mercosur, le traité de libre échange écocide avec l’Amérique Latine ? On n’entend toujours pas la responsable du Rassemblement national.
Et on n’entend d’ailleurs pas grand monde pour débusquer l’hypocrisie de Marine Le Pen sur l’écologie. Personne pour trouver la responsable du Rassemblement national « trop molle » ? Quand il s’agit d’organiser le concours Lépine des idées d’extrême droite, la course à la stigmatisation des musulmans, les procès en islamo-gauchisme, les marcheurs sont au garde à vous. Pour défendre le maréchal Pétain et l’antisémite Charles Maurras, le Président de la République est présent. Pour reprendre son vocabulaire et draguer (lourdement) son électorat, Macron est là. Ce n’est plus un barrage, c’est un trampoline.
Jean-Luc Mélenchon le seul à attaquer Marine Le Pen sur le fond
Pour attaquer Marine le Pen sur le fond par contre, il n’y a plus grand monde. Heureusement, Jean-Luc Mélenchon est encore et toujours là pour débusquer l’extrême droite. Le leader des insoumis sort la sulfateuse dans les colonnes du HuffPost. Extraits de choix. Sur les pesticides : « Elle fuit le sujet avec constance. En 2018, elle était absente lors des deux votes sur l’interdiction du glyphosate à l’Assemblée nationale. En 2020, elle a voté pour la réautorisation des néonicotinoïdes. D’une manière générale, elle ne se sent pas concernée par les ravages de l’agro-industrie. »
Sur la « loi climat » que les insoumis combattent actuellement en commission à l’Assemblée nationale : « La précarité énergétique? Le manque d’investissement dans le ferroviaire? Le fléau du plastique? L’omniprésence de la publicité? Rien. Absolument rien. 5000 amendements ont été déposés en commission sur le projet de loi Climat. Mais il n’y en a pas un seul de sa part sur ces sujets qu’elle fuit à peu près aussi vite que les macronistes. » Ce qu’on appelle un joli tacle glissé de la part du leader des insoumis. Sur la loi visant à lutter contre la maltraitance animale, Jean-Luc Mélenchon tacle à nouveau : « Le broyage des poussins vivants, la castration à vif des porcelets, la concentration des poules, des vaches: Le Pen absente! Mais aux côtés des députés LREM, elle a repoussé à plus tard l’interdiction des élevages concentrationnaires de visons. Ils sont pourtant directement en cause dans la propagation du Covid-19. Elle ne le sait pas? »
Marine Le Pen était en effet absente des débats lors de l’examen du projet de loi contre la maltraitance animale. Comme la responsable du Rassemblement national est absente quand il s’agit de condamner les traités de libre échange qui détruisent la planète. Absente sur le glyphosate. Absente sur les néonicotinoïdes. Jean-Luc Mélenchon nomme avec brio l’écologie de Marine le Pen : « l’écologie d’évitement ». Être absente. Si il y en a bien un qui n’évite pas Marine le Pen et qui n’est pas absent quand il s’agit de l’attaquer sur le fond, c’est bien Jean-Luc Mélenchon. Les insoumis sortent en kiosque ce jeudi 11 mars le deuxième numéro des « cahiers de l’Avenir en Commun » consacré à la planification de la bifurcation écologique. Le seul programme politique chiffré proposant notamment la création de centaines de milliers d’emplois pour affronter les défis du siècle : 300 000 emplois dans la transition de l’agriculture intensive vers l’agriculture biologique, 600 000 emplois dans les énergies renouvelables, 300 000 emplois maritimes, 460 000 dans la rénovation thermique des bâtiments. Bien loin du greenwashing, de la catastrophique loi climat du gouvernement, des tartuffes et des hypocrites de l’écologie.
Par Pierre Joigneaux.