Kamel Guemari est bien connu à Marseille. Et on ne pourrait l’être pour plus noble raison. Quand la République a délaissé certains de ses enfants pendant le confinement, lui était bien là. Avec toute l’équipe du MacDo de Saint Barthélémy en lutte : 10 000 repas distribués par semaine aux ménages marseillais les plus précaires, c’était leur rythme de croisière durant le confinement. L’État macroniste et la municipalité étaient aux abonnés absents, aujourd’hui ils arrêtent et placent en garde à vue cette figure emblématique de la solidarité marseillaise. Libérez Kamel !
À Marseille, tout le monde connait Kamel. Cela fait plus de 20 ans qu’il travaille pour McDo. Il en est aujourd’hui la figure syndicale régionale et peut-être nationale principale. Le restaurant McDonald’s de Saint Barthélémy, dans les quartiers nord de Marseille, est devenu un lieu de lutte emblématique. Pendant de longs mois ses salariés se sont battu contre sa fermeture, comme raconté ici dès 2018 dans l’émission Les pieds sur terre de France culture. En janvier, le restaurant a fait l’objet d' »une réquisition citoyenne ». Une initiative magnifique, solidaire et républicaine, pour faire face à la faim qui gronde chez les ménages marseillais les plus pauvres. « Coronavirus – Ils aident ceux qui ont faim » : est d’ailleurs le titre d’un entretien fraternel entre Kamel Guemari et Jean-Luc Mélenchon durant le confinement.
Le député de Marseille s’est d’ailleurs empressé de prendre la défense de Kamel à la nouvelle de son arrestation mardi 23 juin à Marseille. Sur les réseaux sociaux, le tribun a rappelé les : « 10 000 repas par semaine distribués par le collectif aux personnes les plus précaires dans les quartiers populaires, complètement oubliées et délaissées par l’Etat et les services de la Mairie. » Jean-Luc Mélenchon a appelé à un rassemblement à 18 heures devant le commissariat de Noailles pour demander la libération de Kamel.
Par Pierre Joigneaux.
