« Le 22 mars, je serai dans la rue » – Après l’agression d’un militant LFI à Bordeaux, les appels à manifester contre le fascisme et le racisme se multiplient

LFI. Dans le cadre de la forte mobilisation étudiante contre l’austérité et l’extrême droite, les étudiants de Science Po et de l’Université Bordeaux Montaigne ont bloqué leurs campus. Plusieurs militants des jeunes insoumis de Bordeaux participant au mouvement ont alors décidé d’aider à maintenir le blocage, notamment face à la menace d’extrême droite, qui a […]

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LFI. Dans le cadre de la forte mobilisation étudiante contre l’austérité et l’extrême droite, les étudiants de Science Po et de l’Université Bordeaux Montaigne ont bloqué leurs campus. Plusieurs militants des jeunes insoumis de Bordeaux participant au mouvement ont alors décidé d’aider à maintenir le blocage, notamment face à la menace d’extrême droite, qui a frappé… « J’adresse tout mon soutien au jeune homme roué de coups. Qu’ils se remette vite sur pied. Toute ma solidarité et ma force aux militants insoumis bordelais », a déclaré la députée insoumise Clémence Guetté.

Cette attaque s’ajoute à toutes les autres commises par des milices fascistes d’un bout à l’autre du pays. Dimanche 16 février, des jeunes kurdes et des militants de la CGT ont été attaqués à Paris lors d’une projection de film. L’un d’eux, un militant CGT, a été poignardé. A Angers, des étudiants ont été passés à tabac par un groupe fasciste dans la nuit du 17 et 18 janvier sur fond de saluts nazis. Dopée par un gouvernement complice de l’extrême droite, et des médias aux ordres, l’extrême droite et ses groupuscules multiplient les agressions. « Le 22 mars, plus de 220 organisations, dont LFI, appelle à marcher partout en France contre le racisme et le fascisme. Retour sur l’agression d’un militant LFI à Bordeaux. Notre article.

À Bordeaux, un contexte de lutte 

Comme partout dans le pays, de nombreuses assemblées générales ont fleuri dans les universités Bordelaises, inspirées notamment par le blocage des universités rennaises contre l’austérité budgétaire imposée aux universités par le gouvernement Bayrou. En plus de cette lutte contre les attaques sur les budgets de l’enseignement supérieur, les étudiants mobilisés ont rapidement souhaité placer la lutte contre l’extrême droite au centre de leur combat.

Cette décision s’explique notamment par le récent succès du CACED (Comité d’Action Contre l’Extrême Droite), composé d’étudiants et de militants de l’Université Bordeaux Montaigne. Ils ont en effet réussi à organiser le « Village antifa » réunissant 45 organisations signataires dans un moment festif et solidaire.

Cet événement avait eu lieu en réponse à la violence du groupuscule d’extrême droite « La Bastide Bordelaise » qui avait multiplié les intimidations de militants de gauche sur le campus, jusqu’à être dégagé et humilié par les étudiants. Suite à plusieurs AG, le blocage du campus de Siences Po a été voté par les étudiants. Ce dernier a été mis en place le 18 février sans problème jusqu’au soir.

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https://x.com/Clemence_Guette/status/1892914431018905830

L’agression d’un militant LFI : que s’est-il passé ?

Une fois la nuit tombée et l’obscurité devenue pratiquement totale (presque aucune des lumières de Science po n’ayant été maintenues par la direction) les bloqueurs se sont mis à remarquer la présence de plusieurs groupes d’individus et de véhicules suspects rodant autour du campus.

C’est donc aux alentours de minuit et demi qu’un militant des jeunes insoumis présent durant le blocage s’est éloigné brièvement et a été brutalement pris à partie par trois individus cagoulés sortis de l’ombre. Sentant le danger arriver, le militant a d’abord tenté de parler avec eux, mais les hommes cagoulés n’ont rien voulu entendre et l’ont rapidement mis à terre et roué de coup tout en filmant la scène.

Avant de partir, les agresseurs ont dit « on lui vole rien, on prend rien » montrant bien qu’il s’agit d’un acte politique. Ils se sont ensuite enfuis dans une voiture conduite par un complice à quelques mètres de là. Ces méthodes correspondent précisément à celles de la Bastide Bordelaise et des militants nationalistes révolutionnaires, adeptes d’agressions filmées de militants de gauche diffusées dans des groupes telegram d’extrême droite.

Une vague de soutien

Suite à cette agression, les camarades présents sont naturellement venus en aide au militant. Les jeunes insoumis de Bordeaux ont alors dénoncé cet acte par des communiqués publiés sur les réseaux sociaux, bientot repris par de nombreuses personnalités de la France insoumise et d’autres organisations : Clémence Guetté, Raphaël Arnault, Aurélien Le Coq ou encore Olivier Besancenot.

Le militant qui s’en est sorti blessé mais pas abattu a annoncé déposer plainte aux côtés de ses camarades de LFI. Mais l’acte dont il a été victime quelques jours à peine après qu’un syndicaliste de la CGT ait été poignardé par un néonazi en plein Paris rappelle cobmien l’extrême droite est et sera toujours l’ennemi des luttes d’émancipation sociale. Peu importent les piètres tentatives de Bruno Retailleau de créer une équivalence avec « l’ultra gauche ».

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Tweet de Jean-Luc Mélenchon du 28 février, alertant sur la multiplication des attaques racistes et fascistes, notamment contre Rima Hassan et Aly Diouara

Finalement, un autre militant des Jeunes insoumis de Bordeaux a été à nouveau blessé, cette fois-ci par un agent de sécurité d’un des campus qui l’a frappé à terre à coup de pied ! Mais le blocage a pu s’étendre à l’Université Bordeaux Montaigne le 20 février avec succès, montrant bien que malgré la violence à laquelle il s’expose, le mouvement étudiant progresse. Sur place, de nombreux militants organisent déjà la riposte : « Le 22 mars, je serai dans la rue contre le fascisme et le racisme » témoignent-ils.

Par Lucina T.

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