Ce lundi 10 février, les députés du Parti socialiste et du Rassemblement national ont sauvé (encore) François Bayrou de la censure. Au-delà d’avoir permis la survie d’un Gouvernement illégitime battu aux trois dernières élections, ces députés ont acté une série de mesures aux conséquences dévastatrices pour la vie des Français. En deux semaines, ils ont actualisé leur programme politique à la vitesse grand V. Taxe de 30 euros pour près d’un million d’alternants du pays, hausse des tarifs d’électricité pour 11 millions de Français, hausse des prix des mutuelles, baisse des APL et de la prime d’activité, entre autres. L’Insoumission publie les mesures du programme actualisé du Rassemblement national et du Parti socialiste. Notre article.
Une taxe de 30 euros pour les alternants
Par la non-censure de François Bayrou, a été validée une mesure injuste pour les apprentis de plus de 18 ans : leur taxation avec la CGS et la CRDS. Concrètement, ceux qui seront payés à 51 % du SMIC (le minimum légal) seront taxés de 24 euros par mois, soit 288 euros par an. En prenant en compte tous les apprentis, ceux-ci seront taxés en moyenne… de 400 euros par an !
« Vous allez faire payer les jeunes en formation qui nous nourrissent, qui nous soignent, nous coiffent ? C’est à elles et eux que vous allez demander de rembourser vos excès budgétaires ?! », dénonçait le député LFI Hadrien Clouet. « Vous avez inventé un système où les salariés paient les frais de leurs patrons. Rien que d’avoir cette idée, ça mérite de vous renvoyer ! », résumait-il. Une pétition a été lancée par le député insoumis Antoine Léaument le 7 février 2025. Elle est déjà à près de 60 000 signatures.

Pour aller plus loin : La liste des coupables. Retrouvez les noms des députés PS et RN qui ont sauvé (encore une fois) Bayrou de la censure
Une taxe de 2 000 euros par an pour l’ensemble des micro-entrepreneurs et indépendants du pays
Voilà une taxe qui a fait couler beaucoup d’encre : la fameuse taxe des micro-entrepreneurs et indépendants du pays. Essayons d’y voir bien clair : à ce stade, les micro-entrepreneurs n’ont pas à facturer et à reverser la TVA en dessous de 85 000 euros de chiffre d’affaires dans la vente et 37 000 euros dans les services. Dans le budget de François Bayrou, non-censuré par le PS et le RN, il est prévu d’abaisser ce seuil à 25 000 euros de chiffres d’affaires. Résultat : ils devront soit augmenter leurs prix au risque de perdre leur clientèle ou baisser leurs marges au risque de manquer de bénéfices.
En somme, le gouvernement veut réaliser 400 millions d’économies sur le dos des 200 000 micro-entrepreneurs concernés, soit une taxe de 2 000 par an en moyenne sur les micro-entrepreneurs gagnant entre 2 000 et 3 000 mensuels. L’irruption de cette taxe sur les micro-entrepreneurs a démontré l’arnaque représente le Rassemblement national. En 2024, lors des débats sur le budget présenté par Michel Barnier, le parti de Marine Le Pen proposait l’abaissement de ce fameux seuil de TVA à… 18 750 euros ! Soit bien moins que ce que le gouvernement Bayrou avait prévu.
Si la mesure a été annoncé comme « suspendue » par le Gouvernement, elle n’en reste pas moins dans les tuyaux. Une suspension n’est pas une abrogation.
Une hausse des tarifs d’électricité pour 11 millions de ménages, une baisse des APL et de la prime d’activité
Les prix de l’électricité vont augmenter pour 10 millions de foyers, soit 1 sur 3, suite au passage en force du budget de François Bayrou. Le RN, qui se dit si prompt à défendre le peuple qui galère, a donc laissé passer ça, mettant en grande difficulté les personnes qui ne sont pas aux tarifs réglementés de l’électricité.
Le budget Bayrou passé en force par 49.3 contient une attaque sans règle contre les Aides Personnelles au Logement (APL), que Macron avait baisées dès son arrivée à l’Élysée en 2017, en même temps que la suppression de l’ISF. Baisse prévue du budget des APL ? 300 millions d’euros. Une telle mesure frappera en premier les étudiants et les locataires. « La censure n’est pas un jeu. L’adoption du budget n’est pas un répit. Pour les gens, la baisse des moyens de l’enseignement, la diminution du budget des APL et le rabot sur la prime d’activité ne sont pas des répits », dénonçait Manuel Bompard sur BFM TV.

Également, la prime d’activité va se retrouver en baisse. Essentielle pour certains afin de pouvoir finir le mois, les crédits qui lui sont consacrés passent de 10,5 milliards d’euros à 10,3 milliards d’euros
Une hausse des prix des mutuelles de santé
Pour réaliser un milliard d’euros d’économies, les prix des mutuelles de santé vont de nouveau augmenter. Les tarifs ont déjà flambé ces dernières années : +8 % en 2024 ; +5 % en 2023 ; +4 % en 2022, soit près de 40 % d’augmentation depuis 2018 ! Les mutuelles ont déjà pris acte de cette nouvelle taxation en annonçant une hausse des tarifs de 6 % pour 2025. La conclusion est claire : le gouvernement prend un milliard d’euros de plus dans le portefeuille de tous les Français plutôt que de faire contribuer les grandes fortunes et les grandes entreprises.
Une aide médicale d’État en baisse de 111 millions d’euros !
Les macronistes, la droite et les socialistes l’ont acté en CMP. Ils ont voté la baisse de 111 millions d’euros de l’aide médicale d’État. Le budget ayant été passé en force à coup de 49.3, la baisse du budget l’AME a été actée. Les députés du RN et du PS l’ont validée en refusant la censure de Bayrou. Concrètement, cette baisse revient à priver 40 000 personnes de l’aide médicale d’État ! Les députés du RN et du PS oublient une chose simple : les virus ne font pas la différence entre la nationalité ! Ne pas soigner des malades en fonction de leur nationalité est non seulement inhumain, cruelle, mais aussi absurde.