Violences policières. Sulivan, 19 ans, a été tué dimanche 9 juin par un tir de police. Alors qu’il tentait de fuir à pied un contrôle à Cherbourg, il a été abattu par l’arme à feu d’une des deux policières, le touchant mortellement au niveau de la poitrine. Sa mère a porté plainte pour « homicide volontaire » contre la policière qui l’a tué. Mise en examen, cette dernière n’a pas été placée en détention.
Ce mercredi 12 juin, une grande marche blanche a été organisée en son hommage à Cherbourg, regroupant plus de 800 personnes. Alors que l’on s’approche tristement des 1 an de la mort du jeune Nahel, le fléau des violences policières n’a toujours pas été endigué. Face à cette situation, la France insoumise demande l’abrogation de la loi « permis de tuer » mise en place par Bernard Cazeneuve en 2017, et le nouveau Front populaire s’engage à rétablir le lien de confiance entre les citoyens et une police refondée, de proximité et mieux formée. Notre brève.
Un nouveau cas de violences policières
Un énième cas de violences policières. Un énième mort pour refus d’obtempérer. La scène s’est déroulée le dimanche 9 juin vers 23 heures 40, sous les yeux de plusieurs témoins. Sulivan tentait de s’échapper à pied du contrôle routier du véhicule (volé) dans lequel il circulait en tant que passager, aux côtés de deux autres jeunes. Alors qu’il tentait de s’échapper à pied du véhicule pour échapper au contrôle, il a été abattu d’une balle dans la poitrine. La policière affirme avoir tiré, car elle aurait « confondu son téléphone avec une arme ».
Sulivan décèdera quelques minutes après le tir, « des suites de ses blessures » affirme l’avocat de la famille, Yassine Bouzrou. La mère de la victime a décidé de saisir la justice et de porter plainte pour « homicide volontaire » envers son fils. La policière qui a tué le jeune Sulivan a été mise en examen pour meurtre mardi 11 juin. Elle est pour l’instant placée sous contrôle judiciaire strict. L’enquête se poursuit pour « déterminer les circonstances exactes du déroulement des faits ». Pour l’heure, la famille réclame le placement en détention provisoire de la policière.
Invitée par Assa Traoré pour s’exprimer en direct sur Instagram, la sœur de Sulivan a déclaré ne pas comprendre pourquoi la policière n’était pas davantage surveillée. « Si c’était arrivé à quelqu’un d’autre et qu’elle n’était pas policière, elle serait restée enfermée. Là, elle va faire sa vie quand même, ce n’est pas assez strict ». Pour l’avocat, laisser la policière en liberté sous contrôle judiciaire représenterait « un scandale judiciaire ». « 100% des personnes qui viennent de commettre un crime vont en prison, au moins les premiers jours de l’enquête » a-t-il déclaré dans un communiqué.
À l’image de Nahel, tué il y a bientôt un an en juin 2023, et de tant d’autres, Sulivan vient rejoindre la longue liste de victimes policières pour un refus d’obtempérer. La députée LFI Nadège Abomangoli a réagi sur Twitter, dénonçant la loi « permis de tuer » qui a facilité les tirs mortels des policiers.
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Hommage pour le jeune Sulivan : plus de 800 personnes présentes à Cherbourg
Une marche blanche a été organisée quelques jours plus tard, le mercredi 12 juin à 14 heures à Octeville, un quartier de Cherbourg. Elle a réuni plus de 800 personnes selon la Préfecture. 800 personnes réunies pour demander « Justice pour Suli » comme on peut le lire sur les banderoles et les pancartes.
« Repose en paix mon frère », « On t’aime Susu » ont écrit les habitants du quartier, défilant dans les rues de Cherbourg, jusqu’à atteindre la rue où le jeune Sulivan a été tué pour y déposer des gerbes. Les centaines de personnes, dans l’émotion, ont terminé par une minute d’applaudissements en l’honneur de Sulivan.
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