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Systovi : l’UE et Macron ont tué l’un des derniers producteurs français de panneaux solaires

L’un des derniers producteurs français panneaux solaires a mis la clé sous la porte le 17 avril 2024. Les responsables ? Emmanuel Macron et l’Union européenne néolibérale qui l’ont laissé mourir. À l’heure de la crise climatique, le secteur photovoltaïque est un secteur stratégique que chaque pays doit protéger en son sein. « Trop petite » pour être sauvée, dit le ministre de l’Industrie. Pas un geste envers Systovi de la part Bruno Le Maire, alors qu’il annonce en grande pompe un grand plan pour l’industrie solaire en France.

L’euro-députée insoumise Marina Mesure ne cesse pourtant d’interpeller le ministre de l’Économie depuis des mois. Matthias Tavel, député insoumis de Loire-Atlantique, s’est joint à elle pour défendre l’entreprise Systovi à l’Assemblée nationale. Le 17 avril, Systovi a fermé ses portes, 81 familles sont désormais sur le carreau. Un savoir-faire de haute qualité va se perdre. Qu’importe pour Emmanuel Macron et ses ministres, qui vont pouvoir continuer à parler de « souveraineté » sans savoir de quoi ils parlent. Notre brève.

Panneaux solaires : LFI en première ligne pendant plusieurs mois pour assurer la survie de Systovi

LFI a tout fait pour interpeller le gouvernement de la situation de l’entreprise Systovi. Revenons en arrière. En janvier, Marina Mesure rencontre représentants de l’entreprise au Parlement européen. Depuis l’été 2023, des panneaux solaires chinois sont arrivés sur le marché européen : ils sont vendus à perte. En Chine, ce secteur est puissant parce que le gouvernement subventionne les fabricants pour casser la concurrence européenne. « Nous allons perdre ces savoirs-faire essentiels à la transition écologique et au déploiement des énergies renouvelables », dénonce déjà l’euro-députée insoumise.

Elle demande alors à l’Europe d’activer une clause de sauvegarde pour qu’il y ait des quotas sur les importations chinois. Marina Mesure interpelle Bruno Le Maire par une lettre ouverte le 15 janvier. Avec Matthias Tavel, Marina Mesure se rend auprès des salariés de Systovi pour leur apporter tout leur soutien. « Il s’agit là de savoirs-faire déterminant pour notre transition énergétique. Mais Macron préfère des gigafactories à capitaux étrangers que des PME locales comme Systovi », cingle-t-elle.

Le 13 février, l’euro-députée insoumise se fait la défenseuse de la filière européenne des panneaux solaires « face à la concurrence déloyale des entreprises chinoises ». La forte demande mondiale de panneaux solaires ne profite en effet pas aux économies européennes. « L’industrie européenne des panneaux photovoltaïques est à l’agonie. Pourtant, sous l’impulsion des énergies renouvelables, le marché des panneaux photovoltaïques est en plein essor. Nos usines européennes ferment les unes après les autres », déplore Marina Mesure. À ce rythme, 2000 emplois vont disparaître, selon le syndicat européen de l’industrie solaire, laissant le champ libre à la Chine pour assurer son monopole.

« Tout le monde protège stratégique, sauf nous ! Sauver notre industrie solaire, c’est créer un demi-million d’emploi pour 2025 et garantir notre souveraineté énergétique. Qu’attend-nous pour agir ? », a-t-elle asséné en conclusion de sa parole. L’UE, le gouvernement français, personne ne réagit. En mars, la nouvelle tombe : Systovi cherche un repreneur. Marina Mesure reprend sa plume pour alerter Bruno Le Maire. Pas de réponse. Le 17 avril, l’un des derniers producteurs de panneaux solaires de notre pays ferme.

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Pour le gouvernement, une entreprise « trop petite » pour être sauvée : la quintessence du macronisme

L’affaire Systovi est une illustration de l’hypocrisie et de l’idéologie du camp présidentiel. « Souveraineté » : Macron et Bruno Le Maire n’ont que ce mot à la bouche. Française ? Européenne ? Par rapport à qui ? Ce n’est jamais clair, mais c’est pratique. Chacun y entend ce qu’il veut. Comment peuvent-ils défendre une quelconque souveraineté, alors qu’ils ont laissé tombé l’un des fleurs de la filière photovoltaïque, un secteur éminemment stratégique dans les années à venir ? Marina Mesure a régulièrement interpellé le gouvernement au sujet de Systovi, tandis que l’épée de Damoclès menaçait chaque jour un peu plus de s’abattre sur l’entreprise. L’euro-députée LFI a dû faire face… à un silence assourdissant.

Début avril, Bruno Le Maire se targuait de faire un grand plan pour l’industrie solaire en France. Il affirmait que l’objectif de la France était « d’ici à 2030 », de produire « 40 % des panneaux photovoltaïques que nous utilisons ». C’est donc tout à fait logiquement que le gouvernement a laissé mourir l’un de deux derniers producteurs de panneaux solaires français. Cherchez l’erreur. Interpellé par le député LFI Matthias Tavel le 26 mars à l’Assemblée nationale sur la situation de Systovi, le ministre l’Industrie, Roland Lescure, lui répond : cette entreprise est « trop petite pour le marché dans lequel elle évolue ».

Trop petit pour être sauvée, si l’on traduit. Protéger les gros, laisser les petits plus bas que terre, ou la quintessence du macronisme. 15 jours après les annonces de Bruno Le Maire, l’entreprise met la clé sous la porte. « Les entreprises ferment, victimes de la concurrence déloyale et de l’absence de protectionnisme. L’un des derniers fabricants de panneaux solaires, Systovi, vient d’en faire les frais », dénonçait Manon Aubry, cheffe de file de LFI aux élections européennes du 9 juin, au lendemain de cette fermeture. Merci qui ? Merci Bruno !

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