Hier aura été une journée de grande clarification sur la scène politique. À l’exception des insoumis, l’ensemble des partis politiques (Renaissance, RN, LR, PS, EELV, PCF) a voté pour une hausse de 300 euros des frais de mandat des députés. Alors que la masse des agriculteurs se mobilise dans tout le pays pour vivre dignement de leur travail, et que l’inflation poursuit ses ravages, la décision fait polémique, à juste titre.
Seuls les insoumis ont fait preuve de cohérence entre leurs propositions et ce vote, refusant d’acter une hausse complètement en décalage avec la réalité sociale du pays. Depuis que l’information est publique, les rétropédalages et les excuses confuses s’enchaînent les unes après les autres. Marine Le Pen a parlé d’un « raté » ce matin et demandé le « report » de la hausse. Comprendre : acter la hausse, mais attendre que l’actualité passe à autre chose pour la valider. Fabien Roussel lui a emboîté le pas, demandant lui aussi un « report » et ce, à peine 24 heures après avoir voté la mesure.
Comme le PCF, le PS et EELV sont aussi dans l’embarras après ce vote qui met en lumière leur « deux poids, deux mesures ». D’un côté, LFI et sa cohérence. De l’autre, ces partis de la gauche d’avant et leur double discours, défendant le pouvoir d’achat le matin et votant l’après-midi des rallonges pour les frais de députés qui sont indécentes dans la période actuelle. Notre brève.
Hausse des frais de mandat de députés : les tentatives ratées de rétropédalage des partis
Hier, l’information tombe : tous les groupes parlementaires de l’Assemblée nationale, à l’exception des insoumis, ont voté pour une augmentation des frais de mandat des députés. En pleine mobilisation des agriculteurs dans tout le pays, alors que l’inflation continue de prendre les Français à la gorge, un tel vote ne passe pas.
Depuis que l’information est publique et voyant la polémique enfler, les rétropédalages des partis ayant voté pour se multiplient. Marine Le Pen prétexte aujourd’hui un « raté » en guise d’excuse et demande un « report ». La leçon est claire : c’est un vote de classe par lequel le RN a démontré une nouvelle fois son arnaque sociale et sa véritable nature. Sur Twitter, Manuel Bompard dénonce « un parti bourgeois au service des puissants ».
Pour aller plus loin : L’embarras de Marine Le Pen après son vote pour augmenter les frais de mandat des députés
Fabien Roussel n’a pas tardé à emboiter le pas à Marine Le Pen, demandant, comme elle, un « report » de la hausse. Comprendre : acter la hausse mais simplement la décaler dans le temps en attendant que la pression retombe.
Chose amusante : la Présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet dénonce ces rétropédalages : « Des députés qui, dans le secret de la délibération du Bureau votent « pour » et qui se fendent d’un communiqué pour regretter leur vote (…), ces donneurs de leçons, je leur dis d’être cohérents ». La championne des sanctions des oppositions à l’Assemblée nationale sous la 5ème République justifie cette hausse pour la « proximité » nécessaire avec la circonscription, comme si les enveloppes budgétaires actuelles ne le permettaient pas. Une énième hypocrisie.