LOI IMMIGRATION DARMANIN LE PEN MANIFESTATION

Retrait de la loi immigration Darmanin – Le Pen : des manifestations dans tout le pays ce 21 janvier

Loi Immigration. Ce vendredi a donné le ton. Du matin à cet après-midi, des lycées ont été bloqués à plusieurs endroits de la capitale et ont conduit à des manifestations spontanées. Dans les cortèges, les crédos se sont enchaînés : « Solidarité avec les sans papiers » « Egalité pour tous » avec une même revendication : que la loi raciste surnommée « Darmanin-LePen » en ce qu’elle est fruit d’un vote commun de la droite et l’extrême droite, soit retirée sans délais.

Désignée comme « victoire idéologique » par le Rassemblement national (RN), cette loi puise ses mesures et son inspiration dans le programme du parti d’extrême droite. Fin de l’automaticité du droit du sol, préférence nationale pour les aides sociales, remise en cause de l’Aide Médicale d’État à venir… Un texte lepéniste.

Parce qu’elle défigure la patrie commune en brutalisant les immigrés, nombreuses sont les voix exigeant son retrait par sa non-promulgation. 400 collectifs, associations, syndicats et partis politiques, dont la France insoumise, appellent à une journée nationale de manifestations ce dimanche 21 janvier. À Paris, le rendez-vous est à 14 heures place du Trocadéro. Notre brève.

Contre la loi Immigration Darmanin – Le Pen, un large éventail de personnalités et d’organisations syndicales ou politiques

De Manuel Bompard, coordinateur national de la France insoumise, à Jacques Toubon ancien Défenseur des droits et ex-ministre de Jacques Chirac, en passant par Sophie Binet (CGT), Henry Masson (La Cimade), Kim Reuflet (président du Syndicat de la Magistrature), l’écrivaine Fatou Diome… Plus de 200 personnalités ont signé une tribune publiée dans Mediapart et l’Humanité, intitulée « Marchons pour la Liberté, l’égalité, la fraternité », contre la loi Immigration votée à la fin de l’année 2023, inspirée des idées du Rassemblement National.

Un texte au vitriol. Les 201 personnalités dénoncent une loi rédigée « sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de ‘préférence nationale’ ». Selon leurs mots, cette loi Darmanin Le Pen « torpille les piliers porteurs de notre pacte républicain, hérité du Conseil national de la Résistance. Elle s’attaque ainsi au droit du sol autant qu’aux droits fondamentaux proclamés par la Constitution : au travail, à l’éducation, au logement, à la santé… Ce faisant, tous et toutes, Français autant qu’étrangers, nous nous trouvons menacés ». Leur demande est simple : que le président de la République ne promulgue pas cette loi Immigration. Le rendez-vous est donné, partout en France, dimanche 21 janvier 2024.

Se mobiliser contre une loi reprenant les idées du RN, descendre dans la rue pour défendre la République

À la suite du vote de la loi immigration, le RN a salué une « victoire idéologique ». 75% des députés macronistes ont voté pour ce texte, adopté grâce aux voix du Rassemblement national. Avec cette loi, Emmanuel Macron s’acharne à faire tomber les dernières digues contre l’extrême droite. Les députés d’extrême droite parlent même d’un « alignement sur les conditions posées par le RN ». Quelques rappels sur le contenu de cette loi scélérate s’imposent :

La déchéance de nationalité pour les binationaux auteurs d’homicides sur les personnes dépositaires de l’autorité publique est dans le programme présidentiel du RN ; la remise en cause de l’automaticité du droit du sol (il faudra manifester sa volonté d’acquérir la nationalité française entre 16 et 18 ans) ; l’allongement de la durée avant de pouvoir bénéficier du regroupement familial (2 ans au lieu de 18 mois / revenu stable et régulier) ; la préférence nationale pour les allocations familles et APL, la remise en cause de l’AME (prévue au cours d’un prochain projet de loi en 2024, ndlr).

En somme, le programme de Jean-Marie Le Pen constitue le socle et la matrice de ce texte. Son adoption marque un tournant, et démontre une nouvelle fois la coquille vide des déclarations d’Emmanuel Macron, lequel déclarait le 24 avril 2022 « À celles et ceux qui ont voté pour moi, non pour soutenir mes idées, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite, votre vote m’oblige ».

Et après le 21 janvier ? La prochaine étape sera la décision du Conseil Constitutionnel, attendue 4 jours plus tard. Lors de la bataille historique contre la réforme des retraites, cette institution censée défendre les textes fondamentaux de la République s’est fourvoyée dans sa servitude vis-à-vis du camp présidentiel. Dès lors, difficile d’en attendre quoi que ce soit. Néanmoins, le tacle par derrière du président du Conseil Constitutionnel au chef de l’État, n’est pas passé inaperçu début janvier.

Après la décision de l’institution, le Président disposera d’un délai de quinze jours pour promulguer ce texte et le faire entrer véritablement en vigueur. Il reste du temps pour continuer à consolider le rapport de force entre le bloc et la grande bourgeoisie qui, sous Macron, se sera extrême-droitisée. La République et ses valeurs fondamentales doit être défendue contre les assauts répétés du camp présidentiel.

Pour aller plus loin : La France grâce à l’Immigration – l’Institut La Boétie démonte les argumentaires racistes