Le 10 octobre, c’est la journée internationale de lutte contre le sans-abrisme. Le même jour entre en vigueur l’interdiction de distribuer eau et nourriture dans plusieurs rues de Paris. Terrible parallélisme. Est-ce ainsi que le pays de Victor Hugo agit pour “éradiquer la misère” comme disait le poète ?
La méthode Macron contre les fléaux qui frappent la population française est toujours la même : casser le thermomètre. Cette fois-ci, le thermomètre sert en plus d’amortisseur. Parfois, c’est le dernier rempart à la mort. Emmaüs France dénonce “Une des mesures les plus honteuses et inhumaines dans la panoplie des pratiques de harcèlement des sans-abris.” Notre brève.
Selon Emmanuel Macron, la hausse du nombre de sans-abris, c’est la faute de l’Abbé Pierre
Il faut lire les mots du communiqué de la préfecture : “ces distributions engendrent, par leur caractère récurrent, une augmentation de la population bénéficiaire de ces opérations.”
Le Préfet est dépositaire de l’autorité de l’État. Il a la charge des intérêts nationaux. Il est nommé directement par le Président. Cette décision préfectorale engage notre République.
Les causes du sans-abrisme pour l’État Français gouverné par E. Macron : Le manque de logements ? Non. Le manque d’emplois et de structures d’insertion ? Non. Le manque de soins psychiatriques, de structures pour sortir de l’addiction ? Non.
L’augmentation de la population bénéficiaire de l’aide alimentaire serait causée par… les distributions d’aides alimentaires.
Avec de telles analyses, aussi ineptes qu’abjectes, on en a encore pour longtemps à lutter contre le sans-abrisme. En 2012, la France comptait 143 000 sans-abri. En 2022, ils sont 300 000. 42 000 enfants sont SDF. Depuis 2017, E. Macron a diminué la construction annuelle de logements sociaux de 30%. Depuis 15 ans, la France compte un million de logements vacants supplémentaires.
Visiblement, tout cela ne serait qu’une simple coïncidence pour ce chef de l’État englué dans son délire d’un marché tout puissant qui viendrait résoudre tous les problèmes des humains jusqu’à un paradis terrestre où chacun serait son propre patron. Peut-être chacun devrait-il se mettre également à construire sa propre maison ? Étrange vision du progrès que celle du néolibéralisme.
Hier, Abdenour Dadouche, Président de l’association Chorba pour Tous, est venu sur le plateau de l’Émission populaire (émission hebdomadaire de LFI). Il a pu témoigner de ce qu’il observait sur le terrain, lors des distributions alimentaires. « Aujourd’hui, on cuisine 500 repas tous les jours, sauf le dimanche […]. Suite aux dégâts qu’a laissés le Covid derrière lui, il y a pas mal de monde qui ont perdu leur boulot, qui ont divorcé, en majorité des femmes avec des enfants. Ces personnes sont orientées par les services sociaux […]. On essaie de les aider avec les moyens que l’on a, qui sont maintenant limités. Les subventions ne viennent plus. Maintenant, quand vous voulez des sous, il faut vous mettre à genoux ! »
Avec la France insoumise, la fin du sans-abrisme
Faisant siens les mots de Victor Hugo “La misère est une maladie de la société, comme la lèpre est une maladie de l’homme. Elle peut disparaître comme la lèpre, oui.” la France insoumise affirme, dans le premier plan de son programme, qu’il est possible de mettre fin au sans-abrisme.
Ce plan concrétise l’appel de l’auteur des Misérables “la société doit dépenser toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que ces faits ne soient pas”.
Oui, le sans-abrisme peut disparaître. Mais ce n’est certainement pas l’infâme méthode Macron qui consiste à entraver les personnes qui sauvent le peu qui subsiste, à disperser les efforts, qui le permettra. L’Institut Montaigne, à tendance libérale, l’affirme : « Le président de la République a décidé, à marche forcée, de faire des coupes budgétaires dans le secteur du logement, se concentrant en particulier sur le logement social et l’accession sociale à la propriété. Ceci a provoqué une crise importante […] et [a] abouti à un système instable, qui présente le risque d’écarter les plus modestes de l’accès au logement. »
Cette politique abjecte doit prendre fin. Si la France insoumise gouvernait le pays, voici les premières mesures prises pour atteindre l’objectif de zéro sans-abri :
- Mobiliser 60 000 places d’hébergement d’urgence dès l’hiver notamment par la réquisition des logements vides pour mettre fin à la crise humanitaire du sans-abrisme.
- La création de 80 000 nouveaux logements en pension de famille pour créer un cadre qui permette une vraie politique du logement d’abord tout en assurant un dispositif d’accompagnement social.
- Construire 200 000 nouveaux logements publics pour offrir aux classes populaires la possibilité d’accéder à un logement de bonne qualité.
- Interdire les expulsions sans solution de relogement
- Mettre en place la sécurité sociale du logement sous la forme d’une caisse de garantie des loyers, qui sera financée par une cotisation universelle sur l’ensemble des loyers pour mettre fin aux expulsions pour cause de non-paiement du loyer. Ainsi, les Français sortiraient du cercle infernal : perte d’emploi ou accident de la vie donc plus de logement donc misère et désocialisation.
- Mettre fin à la spéculation immobilière, qui ne fait qu’alimenter des bulles susceptibles de déstabiliser toute l’économie comme ce fut le cas en 2008. Pour cela, l’encadrement des loyers sera étendu à tout le territoire (avec une baisse obligatoire dans les zones déjà les plus touchées par ce fléau de la flambée des loyers).
Par Ulysse