Hier se tenaient les élections sénatoriales. Tous les trois ans, la chambre haute du Parlement est renouvelée au tiers. Premier bilan : le refus de l’union autour de la NUPES coûte 10 sièges à la gauche. Les partis traditionnels (Parti Socialiste, EELV, PCF) ont décidé d’exclure La France insoumise de tout accord et ont refusé les appels à la discussion par LFI. Les insoumis défendaient pourtant la constitution de listes NUPES pour tout le pays : une proposition cohérente avec leur défense bec et ongles de cette alliance. Le tout, en défendant le programme de la NUPES, ce que les autres organisations n’ont visiblement pas fait.
Hier, sur France 3, le député insoumis Paul Vannier déplorait les conséquences du refus de l’union autour de la NUPES : « C’est la ligne de la vieille gauche, celle de la division qui s’est imposée ce soir. Elle coûte environ 10 sièges au Sénat. Unis, comme nous le proposions, nous aurions fait mieux ! ». Les départements concernés sont les suivants : Isère, Loire-Atlantique, Moselle, Nord, Pas-de-Calais, Pyrénées-Orientales, Paris, Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Français de l’étranger.
La France insoumise n’a pas à rougir de son bilan pour ses premières élections sénatoriales. À La Réunion et dans le Val-d’Oise, une sénatrice, Evelyne Corbière et un sénateur, Pierre Barros, issus de la gauche de rupture, sont élus grâce au soutien des insoumis et sur la base d’un accord programmatique clair. Des grands électeurs n’étant pas membres de LFI ont soutenu des candidats insoumis. Autre nouvelle dont il faut se réjouir : le camp présidentiel et Les Républicains perdent des sièges.
Retenir les leçons des sénatoriales en vue des élections européennes : l’union fait la force
Une fois les sénatoriales passées, quelles leçons en tirer ? La principale est la suivante : l’union est une condition indispensable à la victoire de la gauche face au camp présidentiel et aux partis d’extrême droite. Autre leçon qui démontre l’importance de l’union : sans elle, l’extrême droite progresse. Elle a gagné trois sénateurs.
Certes, les élections sénatoriales ont leurs caractéristiques propres, entre un vote indirect réalisé par « Grands électeurs » et la prime donnée à l’ancrage territorial. Sauf que les membres de la NUPES ne peuvent pas faire comme si La France insoumise n’existait pas. Il est impossible pour eux de se passer du premier parti de gauche du pays. Les mêmes qui ont exclu La France insoumise de tout possible accord aux sénatoriales viennent aujourd’hui donner des leçons de responsabilité politique. Cherchez l’erreur.
Pour aller plus loin : Sondage : unie aux élections européennes, la NUPES peut l’emporter face à Macron et Le Pen
En 2022, un accord a été signé entre tous les partis de gauche, sur un programme de rupture : la NUPES. En effet, un programme de cet acabit a obtenu 22% des suffrages à l’élection présidentielle. Unie aux élections européennes de juin 2024, la NUPES peut l’emporter face aux blocs macroniste et d’extrême droite, que cette liste soit portée par EELV, le PS ou LFI. Les arrangements boutiquiers n’ont plus lieu d’être, le sectarisme de certains non plus.