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Retraites : LIOT retire son texte, la démocratie humiliée

Retraites. « En responsabilité, nous retirons notre texte », a déclaré Bertrand Pancher, président du groupe parlementaire LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires). Dans le cadre de leur niche parlementaire ce 8 juin 2023, les députés LIOT avaient co-signé avec ceux de la NUPES une proposition de loi visant à abroger la retraite à 64 ans. Vidée de sa substance à cause des multiples manœuvres du camp présidentiel, le groupe LIOT n’a eu d’autre choix que de la retirer.

Pour la première fois, un vote sur la réforme des retraites pouvait avoir lieu à l’Assemblée nationale. Par peur de perdre, la minorité présidentielle a préféré piétiner le Parlement en empêchant sa tenue. Un véritable coup de force contre la démocratie. Le chef de l’État, défenseur seul contre tous d’une retraite à 64 ans, a profondément fracturé le pays. Notre brève.

Un vote pour abroger la retraite à 64 ans empêché : un coup de force démocratique du camp présidentiel

Quelques rappels chronologiques. La proposition de loi LIOT-NUPES visant à abroger la retraite à 64 ans a été déclarée recevable par une délégation du Bureau de l’Assemblée nationale le 26 avril 2023, sans que cela pose un problème. Mais, petit à petit, la pression est montée au sein du camp présidentiel : la peur que ce texte soit voté par l’Assemblée nationale existait bel et bien. Pendant quelques jours, les soutiens du chef de l’État ont affirmé sur tous les tons qu’un tel texte de loi était soi-disant inconstitutionnel, contre l’avis de plusieurs constitutionnalistes et du président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel (LFI).

Pour aller plus loin : Retraites : coup de force contre la démocratie, le Parlement humilié, l’opposition prépare la riposte dans la rue

Puis, en commission des affaires sociales, le 31 mai dernier, le Parlement a été humilié. Le camp présidentiel s’est livré à de basses manœuvres institutionnelles. Suppression de sous-amendements déposés par l’opposition, substitution de députés Les Républicains « macron-compatibles », suppression d’un article de la loi LIOT-NUPES visant à rétablir l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans, pourtant validé par les instances de l’Assemblée nationale : tous les moyens ont été bons pour empêcher la proposition de loi LIOT-NUPES d’être votée en hémicycle.

Le groupe LIOT, pris sous la menace de la présidente de l’Assemblée nationale de déclarer irrecevable sans fondement de nouveaux amendements sur leur texte de loi, s’est vu contraint de retirer son texte. Par peur de perdre, la minorité présidentielle a préféré piétiner le Parlement pour empêcher la tenue d’un vote sur l’abrogation de sa réforme brutale. Seul contre tous, Emmanuel Macron a profondément fracturé le pays.

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