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« Achats, Entreprise, Commerce de détail », Alexas_Fotos, Pixabay

Crise alimentaire : les chiffres chocs de l’explosion de la pauvreté en France

Pauvreté. 79% des Français doivent se « serrer la ceinture ». 82% des Français ne sont pas en capacité d’épargner à la fin du mois. 45% des Français ne partent pas en vacances. La pauvreté explose en France. Ces chiffres chocs sont issus d’une enquête de l’institut Elabe intitulée « Les Français, l’inflation et le pouvoir d’achat ». L’étude pose des chiffres sur la crise alimentaire en lieu dans le pays. Une crise alimentaire, dans la 7ᵉ puissance mondiale. 55% des Français se privent de nourriture. 43% des Français n’achètent plus de viande, ou en plus petite quantité, 34% pour le poisson, 26% pour la charcuterie, 26% pour les produits bios, 25% pour les plats préparés, 23% pour le fromage, 20% pour les fruits,16% des légumes. Et ainsi de suite. Ces chiffres sont terribles, ils viennent confirmer la quart-mondisation du pays.

À qui la faute ? Relevez la tête. Les parasites d’en haut se gavent dans un océan de misère. Les mastodontes de l’agroalimentaire sont des profiteurs de crise immondes. Entre les quatrièmes trimestres 2021 et 2022, les profits du secteur agroalimentaire ont doublé, passant de 3 à 6 milliards d’euros. Au second semestre 2022, « la contribution des profits de l’agroalimentaire à la hausse des prix de production monte même à 51 % » selon l’Institut La Boétie. Le problème, c’est toujours celui de ceux qui se gavent. Mais Bruno Le Maire ne semble toujours pas savoir prononcer le mot « super-profit ». Sûrement trop occupé par sa carrière d’écrivain, notre ministre de l’Économie se contente d’envoyer des courriers pour supplier le capital.

Pour le gouvernement, tout va bien. « Les prix ont effectivement baissé de 13% en moyenne », selon le ministre de l’Économie, invité de BFMTV-RMC ce 15 mai 2023. Une affirmation contredite par l’association de consommateurs UFC-Que choisir : par rapport aux prix de décembre, « les prix ont augmenté de 8,5% en mai 2023 ». La méthode de l’association est « malhonnête », selon le ministre. Bruno Le Maire va-t-il dissoudre UFC-Que choisir ? Le ruissellement a bien lieu : du travail vers les poches du capital. Notre article.

Pauvreté : près de 8 Français doivent « se serrer la ceinture », les super-profits de l’agroalimentaire mis en cause

Conséquences de la hausse générale des prix : près de 8 Français sur 10 déclarent devoir « se serrer la ceinture ». Un chiffre explosif, sortie de l’étude de l’institut Elabe « Les Français, l’inflation et le pouvoir d’achat ». En avril 2023, 42% des Français précaires se privaient d’un repas par jour (Ifop pour « La Tablée des chefs »). Bienvenue dans la 7ᵉ puissance économique du monde.

« La viande et le poisson sont les deux produits auxquels les Français ont le plus renoncé », selon Elabe. Ainsi, 43% des Français n’achètent plus ou en plus petite quantité seulement de la viande, 34% du poisson, 26% de la charcuterie et des produits bios, 25% des plats préparés, 23% du fromage, 20% des fruits et des boissons/jus, 16% des légumes.

Les changements de comportements d’achat vis-à-vis des produits alimentaires ne sont pas les seules conséquences. Toujours selon Elabe, près de la moitié des Français ne partent pas en vacances (45%) pour raisons financières. Par ailleurs, 82% d’entre eux ne sont pas en capacité d’épargner à la fin du mois.

Pour aller plus loin : « Les prix alimentaires, ça va être dur jusqu’à l’été » : Macron, le président inutile

À l’inverse, les capitalistes, nourris au super profits, percent encore de nouveaux trous à leur ceinture. Entre les quatrièmes trimestres 2021 et 2022, « les profits du secteur ont doublé (passant de 3 à 6 milliards) », selon l’Institut La Boétie. Ainsi, au second semestre 2022, « la contribution des profits de l’agroalimentaire à la hausse des prix de production monte même à 51 % ». Ce secteur se gave sur le dos des Français.

Après « Bruno demande », Bruno Le Maire va-t-il dissoudre UFC-Que choisir ?

Invité sur la matinale de RMC-BFM TV ce 15 mai 2023, le ministre de l’Économie est interrogé sur le soi-disant « trimestre anti-inflation ». Ce dispositif est censé protéger les Français de l’inflation. Selon Bruno Le Maire, « les prix des produits qui sont dans ce trimestre anti-inflation ont effectivement baissé de 13% en moyenne, certains un peu plus, certains un peu moins », entre avant et après le 15 mars.

Problème : le « trimestre anti-inflation » ne fonctionne pas. Selon les calculs de l’association UFC-Que choisir « les prix ont augmenté de 8,5% (par rapport aux prix de décembre) » en mai 2023. « La mise en place des paniers anti-inflation n’a en rien permis de juguler l’inflation qui a débuté début 2022 », ajoute-t-elle (BFMTV). Réponse du ministre : la méthode de l’association est… « malhonnête ». Le dialogue du gouvernement avec les associations de ce pays est toujours constructif.

Pour aller plus loin : Crise alimentaire : explosion des prix due aux super-profits, Bruno Le Maire supplie les multinationales

Après les menaces de Gérald Darmanin contre la Ligue des Droits de l’Homme, Bruno Le Maire va-t-il demander la dissolution d’UFC-Que choisir ? Le décalage de ton employé pour s’adresser à une association de consommateurs et aux industriels de l’agroalimentaire est frappant. Le locataire de Bercy donne à ces profiteurs d’inflation « jusqu’à fin mai » pour baisser les prix. Sinon les noms de ceux qui ne joueront pas le feu seront… rendus publics. En somme, l’industrie agroalimentaire peut dormir tranquille, et « en même temps » toujours pas de nouvelle d’une taxe sur les super-profits ou d’une loi pour bloquer les biens de première nécessité. Faible avec les forts, fort avec les faibles. Face l’inflation, Bruno Le Maire est inutile et protège le capital.

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