Retraites. Marine Le Pen était l’invitée ce matin de BFMTV, à quelques heures du vote décisif à l’Assemblée nationale sur la retraite à 64. Apolline de Malherbe pique d’entrée : « Marine Le Pen, vous étiez où depuis 2 mois ? ». C’est la plus forte mobilisation sociale du 21e siècle selon le ministère de l’intérieur, mais on a perdu la soi-disante candidate du peuple. Contre la retraite à 64 ans, mais pas trop. Antisystème, mais pas trop : contre le blocage du pays, pour les réquisitions. Marine Le Pen est l’ennemi du mouvement social.
« Les syndicalistes et LFI ont mené la bataille, ils ont mené la mobilisation, et vous raflez la mise » lui assène Apolline de Malherbe. Les équipes de l’insoumission.fr ont pu mettre la main sur un document exceptionnel : sur cette carte de France, tous les points rouges sont des manifestations organisées par Marine Le Pen et le RN pour s’opposer à la retraite à 64 ans. Le parti d’extrême droite est transparent dans la séquence politique et pour cause : il a toujours défendu, et défendra toujours les intérêts du capital contre ceux du travail. Il vote contre la hausse du SMIC, contre le blocage des prix, contre le gel des loyers, et en même temps contre le rétablissement de l’ISF.
Quand Marine Le Pen appelle les éboueurs à reprendre le travail
La fin de l’interview est à cet égard particulièrement révélatrice, pour ceux qui auraient encore un doute sur le camp pour lequel joue Marine Le Pen. Apolline de Malherbe lui demande si elle est pour ou contre la réquisition des éboueurs. La candidate du RN commence par botter en touche : « à partir du moment où des problèmes sanitaires commencent à se poser, alors oui évidemment il faut régler le problème ». Mais Apolline de Malherbe insiste.
Marine Le Pen bafouille et fini par lâcher le morceau : « Oui j’appelle les éboueurs à reprendre le travail ». Quelques jours plus tôt sur France Inter, Marine Le Pen avait déjà déclaré : « on fait débloquer les blocages par les forces de l’ordre, il y a eu des réquisitions et c’est parfaitement naturel ». Entre le travail et le capital, Marine Le Pen a choisi son camp.
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