Jean-Luc Mélenchon est venu soutenir les salariés de Gaz Réseau Distribution France (GRDF) ce lundi 5 décembre 2022. En grève depuis un mois, ils demandent à être augmentés de 4,6%, alors que la flambée des prix continue d’étrangler le peuple. Une augmentation qui coûterait seulement 18 millions d’euros à GRDF, alors que les actionnaires se sont gavés de 518 millions d’euros en 2022. Mais la direction refuse de partager la richesse.
Dans une prise de parole devant les grévistes, le leader des insoumis a rappelé qui sont les essentiels : les travailleuses et les travailleurs, invisibles pour les têtes de nœud dans les bureaux, qui créent la richesse et qui font tourner le pays. Jean-Luc Mélenchon a souligné les profits historiques du capital réalisés sur un océan de misère tout autant historique. Alors que des coupures d’électricité pourraient avoir lieu cet hier, les travailleurs de GRDF résistent face à la destructrice concurrence libre et non faussée qui a fracassé le service public de l’énergie dans notre pays. Quand est-ce qu’on collectivise l’énergie comme un bien commun ? Notre article.
Grève à GRDF : des miettes pour les salariés, des millions pour les actionnaires
Les salariés de Gaz Réseau Distribution France (GRDF) sont en grève depuis un mois : celle-ci a été prolongée la semaine dernière, jusqu’au 3 février. Un mouvement social visible partout dans le pays : Toulouse, Saint-Étienne, Saint-Brieuc, Marseille, Villeneuve-la-Garenne… La CGT, syndicat majoritaire dans l’entreprise, demande une hausse de 4,6% des salaires. Pas des primes de fin d’année ou des primes classiques, des S.A.L.A.I.R.E.S. De quoi vivre dignement alors que les prix continuent de flamber.
518 millions d’euros pour les actionnaires, même pas 18 millions pour les salariés : voilà le crédo adopté par la direction de GRDF, filiale du groupe Engie. 18 millions sur 518 millions, cela ne devrait pas être trop insupportable pour Engie. En effet, le groupe a réalisé… 5 milliards de bénéfices au premier semestre 2022, en pleine crise de l’énergie. « On est un grand pays avec plein d’argent. Mais rien de tout cela ne va au peuple… », déplore Jean-Luc Mélenchon.
« S’il n’y a pas les réseaux de gaz ou d’électricité, il n’y a pas d’activité productive possible dans le pays »
« Tout le monde a besoin d’énergie dans le pays ! » s’est exclamé le tribun insoumis devant les grévistes de GRDF. En effet, comment se nourrir, comment faire tourner les machines, les usines, nos ordinateurs, sans électricité et sans gaz ? Les salariés de GRDF sont des travailleurs essentiels, invisibles « pour les têtes de nœud dans les bureaux », qui créent la richesse et qui font tourner le pays. Leur activité est indispensable à notre vie, mais elle n’est pas reconnue à sa juste valeur. Ces travailleurs sont payés des clopinettes pour le travail qu’ils fournissent. Pourtant, leurs chefs leur refusent une augmentation raisonnable de leurs salaires, tout en se gavant des richesses produites par ces mêmes salariés.
En parallèle, les travailleurs des réseaux font tout pour résister au délabrement du service public de l’énergie. Abasourdis, ils entendent depuis quelques jours les ministres macronistes parler de potentielles coupures d’électricité cet hiver, alors que 12 millions de personnes vivent dans des passoires thermiques. « Ce qui crée le chaos dans notre pays, c’est le marché. Ce qui crée la pagaille et désordre, c’est la soi disant concurrence libre et non faussée ! », a dénoncé Jean-Luc Mélenchon.
Crise de l’énergie : sus aux capitalistes
Face à la crise énergétique que connaît le pays, Jean-Luc Mélenchon a pointé du doigt le capitalisme et ses défenseurs invétérés : « Je ne crois pas que le système capitaliste soit capable de régler nos problèmes. C’est au nom de ce système que vous avez baissé les salaires, cassé les statuts, laisser tout pourrir. Montrez-nous où sont les résultats de votre blabla ? ». La main invisible du marché n’a fait qu’aggraver la situation, alors que les libéraux avaient promis que la concurrence libre et non faussée allait tirer les prix vers le bas. Bravo !
« Tout le monde a vu la facture de gaz augmenter depuis que c’est privatisé. Le jour où on gouvernera, on s’occupera des parasites dans la chaine de production. On peut vivre autrement qu’en tirant la langue à la fin du mois, même au milieu du mois. » Et Jean-Luc Mélenchon de conclure : « Quoi que vous fassiez, il faut rester solidaires, même quand on n’est pas d’accord. […] Je vous remercie pour votre boulot et pour la grève que vous faites ». Applaudissements.