Emmanuel Macron et la néofasciste Giorgia Meloni à la tête de l’Italie, alliés à Bruxelles ? La Commission européenne a publié une proposition législative cruciale pour tenir les multinationales responsables des atteintes aux droits humains et à l’environnement dont elles tirent profit. Mais derrière les portes closes du Conseil européen, le gouvernement français s’allie à l’extrême droite italienne pour détricoter le « devoir de vigilance européen » et protéger les profiteurs de crimes. Comment ? En excluant les établissements financiers du champ d’application de la législation. Notre article.
Sanctionner les multinationales responsables d’atteinte aux droits humains et de l’environnement
Pas un jour ne passe sans qu’une nouvelle entreprise ne soit mouillée dans un nouveau scandale de violation des droits humains et de l’environnement. En Ouganda, TotalEnergies fore dans les réserves naturelles et exproprie des dizaines de milliers d’habitants pour construire ses pipelines. En Biélorussie, le groupe IKEA s’approvisionne auprès de centres de détention qui soumettent les prisonniers politiques au travail forcé.
Depuis 2019, la députée européenne Manon Aubry se bat au Parlement européen pour faire adopter une directive sur le devoir de vigilance des entreprises avec un objectif simple : les multinationales qui sont complices de violations des droits humains doivent être tenues responsables et les victimes doivent obtenir justice.
Grâce à ce travail de longue haleine avec les associations et contre les lobbys, le Parlement européen a adopté en mars 2021 une proposition ambitieuse de devoir de vigilance européen. La justice contre les multinationales véreuses est à portée de main, mais le gouvernement français tente de saboter le projet de loi.
L’alliance de Macron et Meloni pour défaire une directive européenne
Le gouvernement de Macron profite de l’opacité du Conseil européen pour faire alliance avec le gouvernement postfasciste de Georgia Meloni et exclure les établissements financiers du champ d’application de la directive. Pourtant, les banques françaises sont les premières à profiter des violations des droits fondamentaux et du saccage de l’environnement. A l’image de BNP Paribas, accusée de complicité de crime contre l’humanité pour avoir financé le régime meurtrier d’Omar Al-Bachir au Soudan et mise en cause en tant que 1er soutien financier des énergies fossiles en Europe.
Le gouvernement français et le gouvernement italien se retrouvent aussi pour limiter la responsabilité des entreprises aux atteintes à l’environnement et aux droits fondamentaux commises en amont de la commercialisation des biens et services. Une fois le service ou le bien fourni, les entreprises peuvent s’en laver les mains. TotalEnergies ne serait donc pas responsable pour les gaz à effet de serre causés par la combustion de son pétrole, Bayer n’aurait pas de souci à se faire pour la pollution due à ses pesticides et Dassault peut dormir sur ses deux oreilles si ses armes servent à commettre des crimes.
Les mots durs échangés entre Macron et Meloni alors qu’aucune des capitales ne voulaient secourir les 234 rescapés de l’Ocean Viking ont été vite oubliés. Pour protéger les banques et défendre les patrons profiteurs de crimes, la droite macroniste et les postfascistes italiens s’entendent à merveille.