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Rachel Kéké dénonce la déconnexion d’Emmanuel Macron, dans un vibrant discours à l’Université de Créteil

Rachel Kéké, députée LFI-NUPES, était présente à l’Université Paris-Est Créteil (UPEC) avec les députés Mathilde Panot et Louis Boyard ce 2 novembre 2022. C’était la première étape de la tournée des facs organisée par les insoumis. En effet, une quinzaine de villes universitaires vont accueillir des députés LFI-NUPES durant le mois de novembre. L’objectif ? La mise en lumière de la misère étudiante et de ses ravages, ainsi que la mobilisations des étudiants face au rouleau compresseur macroniste.

Dans l’un des amphithéâtres de l’UPEC, Rachel Kéké a fait une intervention des plus vibrantes, comme à son habitude. Nous avions publié dans nos colonnes un portrait de cette première de corvée. Elle est le symbole de la lutte victorieuse après 22 mois de grève avec ses collègues femmes de chambres de l’Hôtel Ibis Batignolles. Aujourd’hui députée, elle fait partie de ces nouveaux visages dont l’Assemblée nationale manque cruellement. Vie chère, effondrement de l’École, déconnexion complète de la macronie avec la crise sociale dans le pays, appel à la lutte… Rachel Kéké sait de quoi elle parle. Cela s’entend. Une intervention puissante conclue par de longs applaudissements du public. Notre article.

« Le pilier d’un pays, c’est l’École : s’il n’y en a pas, on peut rien faire »

Une agonie lente, un manque d’enseignants payés au lance-pierre, des locaux parfois insalubres ? Voilà ce que vit l’École publique de notre pays. « On ne sait plus où nous en sommes. C’est très très difficile pour les étudiants. Cela commence dès l’école primaire. Souvent, il n’y a pas d’enseignants. Cela monte jusqu’au collège, parfois au lycée. Moi, ma fille n’a pas de professeur de Français. Quand on en parle dans l’hémicycle, c’est comme si ça n’existait pas ! », s’exclame la député LFI-NUPES.

Rachel Kéké n’hésite pas à utiliser un exemple personnel pour illustrer la détresse des étudiants. « Ma fille qui a eu le bac, elle est à la maison : elle n’a pas d’Université. Elle fera quoi demain ? Elle sera dans la rue ? Pour qu’après on dise que les enfants d’immigrés c’est des voyous ? Il n’y a pas de boulot, y a rien. Qu’est ce qu’elle devient ? »

De l’École publique à l’université, la situation n’est guère mieux. Amphis et salles de cours surchargés, professeurs sous-payés, pas assez de places pour accueillir tout le monde. Qui souffre le plus de cette situation ? « Les parents dans les quartiers populaires qui travaillent pour gagner 800 ou 900 euros par mois, comment peuvent-ils payer des écoles privées ? Cette crise tue les enfants qui sont dans les quartiers populaires, ça les humilie, ils ne savent plus comment faire ! », s’indigne Rachel Kéké.

« Après 22 mois de lutte, on a gagné ! », Rachel Kéké, un exemple pour la lutte

Au-delà des universités en elles-mêmes, la misère des étudiantes fait des ravages. En France, 7ème puissance économique du monde, 1 étudiant sur deux saute des repas, 40% d’entre eux renoncent à se soigner par manque d’argent et 3 sur 4 sont en situation de mal-être. Une situation qui révolte la députée Rachel Kéké. « Les étudiants n’ont rien aujourd’hui. À cause du Covid, il n’y a plus de boulot. Ils sont obligés de faire la queue aux restos du Cœur pour pouvoir manger. Mais vous n’allez pas accepter ça, parce que le monde appartient à la jeunesse. Vous êtes jeunes, vous n’allez pas accepter ça, et c’est dans la lutte qu’on peut s’en sortir. Sinon, ils ne comprennent pas. »

Rachel Kéké est abasourdie face à la déconnexion de la macronie face à la crise socaiel que traverse notre pays. « Ils ne comprennent pas. Quand je suis à l’Assemblée nationale, je suis dépassée quand je vois le gouvernement. Je me dis : « mais ce sont des extraterrestres ou quoi ? ». C’est comme si on les amenait depuis une planète pour les déposer dans l’hémicycle et pour les ramener après. Je me pose souvent des questions. Tout ce qu’on dit, nous les gens de la NUPES, c’est comme si on parlait à un mur. Rien ne bouge. »

« Les enfants souffrent, les parents souffrent, les travailleurs souffrent. Les gens n’en peuvent plus, il y a des luttes partout ! Les prix augmentent : tout est cher. » « On était payé 700, 800, 900, 1200 euros à l’Hôtel Ibis Batignolles À un moment donné on a dit stop. En 22 mois de lutte, on a gagné ! Cela n’est pas tombé du ciel. », rappelle la députée. Symbole de la grève victorieuse à l’Hôtel Ibis Batignolles, Rachel Kéké est un exemple dans la lutte pour les militants et militants qui se battent. Grâce à un combat acharné, ses conditions matérielles d’existences et celles de ses collègues se sont améliorées : leur mobilisation est la preuve même que la lutte paye.

« Vous êtes jeunes ! Il faut aller dans la rue pour dire qu’on n’en peut plus ! »

Pour termine son intervention, la députée LFI-NUPES a appelé les étudiants à entrer dans la lutte. « Vous êtes jeunes. Il vous reste encore beaucoup d’années devant vous. Vous n’allez pas accepter ça. Il faut dire au gouvernement : « on n’en peut plus, on n’a pas de boulot, c’est dur pour nous, qu’est ce qu’on fait ?! » ». Contre la vie chère, la misère étudiante, l’inaction climatique… Il reste encore tant de combats à mener.

« Si nous, on a lutté pendant 22 mois et on a gagné, c’est pas vous qui avez moins de 30 ans qui allez vous asseoir sur vos bancs pour aller pleurer. Il faut aller dans la rue pour dire qu’on n’en peut plus ». Tonnerre d’applaudissements dans l’amphithéâtre.