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« Des noms et des adresses » : l’insoumission.fr nomme les riches, stupeur sur LCI

« Vous alimentez la haine anti-riches ». La scène s’est déroulée ce mercredi 7 septembre sur le plateau de LCI. Les journalistes Élizabeth Martichoux et Paul Larrouturou recevaient le député insoumis Manuel Bompard. La chaîne d’information en continu diffuse une séquence de l’Émission Populaire consacrée aux super-profits dans laquelle Pierre Joigneaux, responsable de l’insoumission.fr, dénonce le gavage d’Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour (8 millions d’euros, l’équivalent de 300 années de travail d’un salarié). Il cite alors le regretté François Delapierre : « ces profiteurs de crise ont des noms, des adresses, mais on ne les voit jamais ». Stupeur sur le plateau de LCI.

« Ce que disait très bien le camarade François Delapierre, les ultra-riches ont des noms, des adresses, et des visages qu’on ne voit jamais : notre but, c’est de les montrer »

« Ça veut dire quoi, ils ont des noms, ils ont des adresses ? » commence par s’interroger Paul Larrouturou. « Ça a une résonnance un peu spéciale » abonde Élizabeth Martichoux. « Vous ne risquez pas d’alimenter la haine des riches là-dessus ? » s’exclame le journaliste, visage écarquillé. Réponse de Manuel Bompard : « l’inégal partage de la richesse se matérialise bien évidemment par les noms et visages d’un petit nombre de gens qui profitent au détriment du très grand nombre ». Des visages qu’on ne voit jamais.

Dans la fin de la séquence, Pierre Joigneaux précise bien l’objectif de l’insoumission.fr : « c‘est ce que disait très bien le camarade François Delapierre, ils ont des noms, des adresses, et des visages qu’on ne voit jamais : notre but, c’est de les montrer ». C’est pour cette raison que l’insoumission.fr a lancé une série de portraits sur les profiteurs de crise. Pour rendre visible les assistés d’en haut, les 5 milliardaires qui détiennent autant que 27 millions de personnes dans ce pays, mais qu’on ne voit jamais.

Le grand capital est invisible

Le grand capital est invisible. Connaissez-vous les noms de ces 5 personnes qui confisquent autant de richesses que 27 millions d’entre nous ? Impossible, par exemple, de trouver une photo libre de droit de Gérard Mulliez pour illustrer notre article « Mulliez, le clan qui pèse plus de 26 milliards d’euros ». Pourquoi ces ultra-riches se cachent-ils ? Les « assistés » d’en bas sont constamment pointés du doigt dans les médias traditionnels, alors que la fraude aux cotisations sociales ne représente que 724 millions d’euros, quand la fraude et l’évasion fiscale représentent… 100 milliards d’euros.

La bataille culturelle de l’insoumission.fr est justement de rendre visible le grand capital qui confisque toutes les richesses, qui détruit et l’humain et la planète. Les 500 familles les plus riches du pays qui ont doublé leur fortune sous Macron, passant de 570 milliards en 2017 à 1000 milliards en 2021. Les 100 multinationales responsables de plus de 70% des émissions de gaz à effet de serre. Les invisibles d’en haut, responsables de tous nos maux. Que l’on arrête de se diviser entre nous, et que l’on relève collectivement la tête vers l’adversaire commun de la planète et des travailleuses et travailleurs.

Les super-profits s’imposent comme le sujet de la rentrée politique : la bataille culturelle avance

L’insoumission a également lancé une autre série de portraits, pour démasquer ces éditorialistes de plateaux, se drapant dans une prétendue neutralité et objectivité journalistique, étant en réalité de véritables militants politiques défendant le capital qui possèdent 90% des médias dans ce pays. Ces journalistes qui s’évanouissent en plateaux quand on nomme l’adversaire : les ultras-riches qui les possèdent.

Bonne nouvelle : la taxe sur les super-profits s’impose comme le sujet de cette rentrée. La taxe sur les « profiteurs de crise », combat de longue date des insoumis, s’est transformée en taxe sur les « super-profits » aux universités d’été de LFI fin août. Bruno Le Maire était catégorique : la France ne taxera pas les profits exceptionnels réalisés, à la faveur de l’inflation, par les grandes sociétés du gaz, du pétrole ou du fret. Droit dans ses bottes. Peu importe que l’Italie, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, l’Espagne et le Royaume-Uni le fassent, que l’OCDE et l’ONU le préconisent, que même sa Première ministre et la Présidente de l’Assemblée nationale y réfléchissent. Circulez.

Mais ce lundi 5 août, une goutte est venue faire déborder le vase : l’Allemagne, par la voix de son chancelier Olaf Scholz, s’est prononcée en faveur d’une contribution obligatoire sur les super-profits. Patatras. Panique en macronie. Le ministre de l’économie s’empresse d’envoyer un communiqué aux journalistes : ce n’est pas une taxe ! La différence entre une contribution obligatoire et une taxe ?

Et, finalement, contraint et forcé, Emmanuel Macron se prononce en catastrophe dans la soirée en faveur d’« un mécanisme de contribution européenne ». Uniquement sur les profits des entreprises énergétiques. Un mécanisme nécessitant l’unanimité des pays membres, repoussant à la Saint-Glinglin la mise en place d’une taxe. Astuce grossière du président pour gagner du temps, face à la pression en train de monter dans le pays sur le partage de la richesse entre le capital et le travail.