Retraites

Législatives : ces macronistes qui n’assument pas Macron sur leurs affiches

Législatives. De nombreux candidats « Renaissance » (ex-LREM) n’ont pas mis la photo ni le nom d’Emmanuel Macron sur leurs affiches de campagne. Un éclair de lucidité au vu du niveau de détestation du chef de l’État dans le pays. Une nouvelle qui rend Richard Ferrand furibond. Le président de l’Assemblée aurait passé un savon aux candidats macronistes. Une information qui ne manque pas de sel. Notre article.

Macron absent des affiches, Richard Ferrand furibond

« Je vous écris mon étonnement, en découvrant sur les réseaux sociaux que de nombreux candidats omettent de faire figurer le visage et/ou le nom du Président de la République sur leurs affiches de campagne ». C’est ce qu’aurait envoyé Richard Ferrand aux candidats « Renaissance » (ex-LREM) via la messagerie Telegram, selon Mediapart.

Visiblement, le président de l’Assemblée n’apprécie pas qu’Emmanuel Macron ne soit pas davantage mis en avant pour les élections législatives. Selon Richard Ferrand : « Il est essentiel que nos candidatures soient identifiées comme celles qui se situent en soutien du président de la République et de la majorité présidentielle. C’est une question d’efficacité électorale évidente ». Et d’ajouter : « omettre cette identification est à cet égard une erreur qui peut mettre en péril chaque candidature et donc la constitution d’une majorité solide ».

Gilets Jaunes fracassés, lits fermés en plein Covid, mépris… Macron, une image bien moins vendeuse qu’en 2017

Et si au contraire Emmanuel Macron était devenu un repoussoir pour les électeurs et électrices ? Après 5 ans de politiques extrêmement violentes envers le peuple, particulièrement à l’égard des plus précaires, nous sommes nombreuses et nombreux à l’avoir assez vu.

Gilets jaunes éborgnés, manifs interdites, soignants et enseignants méprisés et réprimés, fermetures de lits même pendant la pandémie de covid, politique fiscale dans l’intérêt des riches au détriment des pauvres, corruption à tous les étages… La liste est longue. Trop longue pour certains pour assumer pleinement d’être associés à leur président.

Sans oublier les innombrables sorties méprisantes du monarque présidentiel. Les Français ? « Des Gaulois réfractaires au changement ». 29 août 2018. Une gare ? « Un lieu où l’on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien ». 29 juin 2017. « Les fainéants ». 8 septembre 2017. «  Le meilleur moyen de se payer un costard, c’est de travailler  ». 27 mai 2016. « Les illettrés ». 17 décembre 2014. Les « 66 millions de procureurs » 21 janvier 2021. Et ainsi de suite.

Nouveau nom, nouveau look, vieilles rengaines

Changer de nom ne suffit pas pour faire oublier le bilan du quinquennat qui vient de se refermer. Pour brouiller les pistes, la macronie n’est pas emballée à l’idée d’afficher le nom et la photo du président.

Cette situation rappelle les habituelles techniques des droites de gouvernement, qui préfèrent repeindre les façades plutôt qu’assumer leurs bilans politiques (à l’instar de l’UDR/RPR/UMP/LR…). Tout comme les sarkozystes en leur temps, les macronistes savent que Macron a été trop mal réélu pour leur assurer un siège à l’Assemblée.

Là où Richard Ferrand n’a peut-être pas tort, c’est que ces candidats macronistes-mais-pas-trop risquent de sombrer dans l’anonymat s’ils ne sont pas associés à Macron. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? À part pour obéir en votant les lois décidées par le président, et répéter les éléments de langage appris par cœur, un.e député.e macroniste n’a en effet que peu de moyens d’exister. Et de renaître.

Natacha Lefèvre