Robert Ménard

« J’ai honte » : le spectaculaire revirement de Robert Ménard (RN) sur les réfugiés syriens

Sur le plateau de 24h Pujadas hier, Robert Ménard a exprimé sa « honte » vis-à-vis de ses positions passées sur les réfugiés syriens et irakiens. Un revirement sur lequel personne n’aurait parié. En effet, celui-ci est le maire de Béziers depuis 2014, soutien de Marine Le Pen et ardent défenseur d’une union des deux candidats d’extrême-droite à la présidentielle. « Ce n’est pas une erreur, c’est une faute« , explique Robert Ménard, dans une forme de mea culpa.

Robert Ménard était interrogé sur la guerre russe en Ukraine et sur ses conséquences pour le peuple ukrainien, vivant aujourd’hui sous les bombes. En effet, la situation est dramatique. Il y a deux jours, le Haut-commissaire de l’ONU aux réfugiés, Filippo Grandi, a annoncé que le nombre de réfugiés ukrainiens avait dépassé les 2 millions. Jean-Luc Mélenchon, de son côté, a appelé dès le début du conflit à ce que la France accueille des réfugiés. « On doit prendre notre part de réfugiés, accueillir ces pauvres gens qui subissent un sort auquel ils ne s’attendaient pas« , avait-il déclaré.

Face à une situation aussi dramatique, il était plutôt attendu que la majorité de la classe politique s’accorde pour accueillir des réfugiés ukrainiens dans notre pays. Mais on a quand même du mal à croire que Marine Le Pen y est également favorable. « La France s’honore » à accueillir des réfugiés ukrainiens, a déclaré la candidate d’extrême-droite. Deux poids, deux mesures : les Ukrainiens sont chrétiens et de civilisation européenne. On comprend mieux. De son côté, Éric Zemmour, qui en ce moment est à la peine dans les sondages, a changé sa position. Convaincu par son entourage, il s’est dit favorable à accueillir certains réfugiés ukrainiens.

Électoralisme ? Sûrement. Mais personne ne s’attendait à un revirement aussi spectaculaire que celui de Robert Ménard. En 2016, le maire de Béziers avait été vilipendé pour deux odieuses publications. Sur la première photo, on voyait « des hommes de dos devant la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers, avec marqué : « Ils arrivent… Les migrants« . Plus tôt, il avait affiché en une « du bulletin municipal une photo de trains bondés de réfugiés avec l’inscription « Béziers 3 865 km. Ils arrivent. » Des propos d’une indécence crasse, dignes des pires déclarations de l’extrême-droite, dont l’ADN n’est rien de plus que la haine des autres.

Hier, le discours de Robert Ménard était tout autre : « Aujourd’hui, moi, j’accueille tous les réfugiés qui le demandent, mais il y a trois ans, quatre ans, non ce n’était pas bien. Les bombes ne sont pas différentes quand elles tombent sur mes amis de Kiev que quand elles tombent sur mes amis d’Alep« . Pincez-nous, on croit rêver. Robert Ménard va-t-il être suivi par d’autres représentants de l’extrême-droite dans ce Mea culpa, dont l’avenir nous dira si ce n’étaient que des propos hypocrites et électoralistes ?