Xavier Niel : un milliardaire mis à la porte par des salariés
Les oligarques comme Xavier Niel n’ont pas l’habitude qu’on leur résiste. C’est pourtant ce qui s’est déroulé dans les locaux du journal La Provence le 2 mars 2022. Le milliardaire est aujourd’hui actionnaire minoritaire du quotidien marseillais, à hauteur de 11%. Il tente d’en devenir l’actionnaire majoritaire. En effet, une procédure de rachat du journal est actuellement en cours. Mais les salariés du quotidien l’ont mis à la porte.
Xavier Niel s’est donc présenté mercredi dernier à une rencontre avec des salariés dans les locaux du quotidien, en qualité d’actionnaire minoritaire seulement, selon ses dires. Mais le milliardaire est aussi l’un des 4 candidats à la reprise du quotidien La Provence. Dès lors, certains salariés lui ont demandé d’exposer clairement les motifs de sa visite : « Vous débarquez au moment où, dans le cadre de la procédure, votre offre est exclue du jeu. »
L’atmosphère s’est tendue avec les salariés présents. Ils ont dénoncé le « mépris » dont a fait preuve, selon eux, Xavier Niel et ont fortement critiqué la raison de sa venue : « Il vient maintenant parce qu’il est inquiet. » Certains lui reprochent même de perturber le « processus légal » de la procédure de rachat en cours. Mais c’est avec le directeur du quotidien marseillais, Jean-Christophe Serfati, que le ton est véritablement monté. Après un échange houleux, où Xavier Niel l’accuse d’être un salarié de l’entreprise CMA CGM, autre candidate à la reprise du journal, ce dernier lui a demandé de quitter les locaux : « Sortez Monsieur !«
Pour une révolution citoyenne dans les médias
Xavier Niel est un des 9 milliardaires qui possèdent 90% de la presse de ce pays. Un oligarque qui se croit tout permis, qui pense que tout lui est dû, qui a un nom et une adresse. Il faut saluer le courage des salariés qui l’ont mis à la porte. Cette scène nous rappelle la réalité d’un véritable défi démocratique de notre pays : celui du combat à mener contre la concentration des médias dans les mains d’une minorité de milliardaires. Avec les conséquences que l’on connaît : pressions, intimidations, censures, et aussi zemmourisation médiatique.
La révolution citoyenne dans les médias est un des objectifs majeurs de l’Union Populaire. Parce que l’information doit être libre et pluraliste, et que les monopoles ne peuvent dominer le monde des médias, les insoumis ont comme mesure-clé l’adoption d’une loi anti-concentration dans les médias. Plus largement, ils souhaitent engager leur démocratisation, notamment en transformant le « Conseil de déontologie des médias » en véritable contre-pouvoir citoyen. Dans moins de 40 jours, tout cela pourra advenir.