Morts au travail. Chaque année, plus de 550 personnes meurent au travail dans notre pays. Entre une et deux personnes meurent du travail chaque jour en France. Parmi elles, deux tiers d’ouvriers. Un chiffre impressionnant que peu de gens connaissent, tant il est invisibilisé. Ce sujet est parfois même dénigré, voir moqué, nous y étions revenus dans nos colonnes. Un sujet que l’on doit amener dans cette campagne présidentielle. Notre article.
« Accident du travail : silence des ouvriers meurent » : l’incroyable travail de recension des morts au travail par un professeur d’Histoire
Depuis 2016, Mathieu Lépine, professeur d’histoire-géographie en Seine-Saint-Denis, a ouvert le compte Twitter « Accident du travail : silence des ouvriers meurent ». Selon ses mots, il « recense les accidents du travail mortels en France et lutte contre l’invisibilisation des victimes dans les médias et plus largement dans la société« . Un travail indispensable pour saisir l’ampleur du scandale des morts au travail en France.
« L’accident de travail est rarement accidentel« . En effet, il est la conséquence de « négligences, défaillances – mécaniques mais aussi humaines – inexpériences et oublis des normes« . De plus, tous les travailleurs ne sont pas touchés de la même façon. Ouvriers, chauffeurs routiers, agriculteurs, bûcherons, marins-pêcheurs et livreurs-coursiers… Ils sont parmi les plus impactés et la liste est tristement longue.
Ce samedi un conducteur de poids lourds meurt au travail
Dernier mort au travail : samedi 12 février, à Orléans. Un conducteur de poids lourds est décédé sur l’autoroute A10. Sur les voies au nord de la ville, direction Paris, son camion s’est couché sur le flanc pour une raison inconnue. Il est mort sur le coup. Dès le premier jour de l’année 2022, c’est un salarié de Point P (Geneston, Loire-Atlantique), âgé de 51 ans qui est décédé des suites de ses blessures. Il avait été retrouvé coincé sous une machine.
Dans le journal l’Opinion en octobre 2021, Jean-Luc Mélenchon appelait à « un plan et une loi sur l’insécurité au travail« . Il dénonce dans cette interview le nombre de morts au travail, ainsi que le silence gouvernemental à ce sujet. Il fustige le régime macroniste qui ne fait « qu’aggraver la situation« . Les propositions de l’Union Populaire sont sur la table : reconstituer les comités hygiène et sécurité (CHSCT )qui ont été supprimés, ainsi que le compte pénibilité ; doubler le nombre des inspecteurs du travail ; limiter la sous-traitance qui invisibilise cette mortalité. Pour que le travail ne soit plus synonyme de mort.