La Guadeloupe se soulève

Alors que de nombreux barrages sont érigés en Guadeloupe depuis le début de semaine, notamment au niveau du CHU, où les soignants et les pompiers ont tenu à marquer leur opposition au pass sanitaire et à l’obligation vaccinale, le gouvernement a décidé de hausser le ton.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ainsi que le ministre des Outre-mers, Sébastien Lecornu, ont annoncé conjointement ce vendredi, via un communiqué, le déploiement de 200 policiers et gendarmes supplémentaires sur l’île dans les prochains jours, afin de « rétablir l’ordre républicain ». Ils ont également apporté leur soutien aux forces de l’ordre et services de l’Etat mobilisés sur place.


Comme souvent depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron, le gouvernement espère éteindre la colère sociale à travers le tout-répressif. Il semblerait pourtant que cette fois, le déploiement de forces de l’ordre ne suffise pas à apaiser la contestation des guadeloupéens mobilisés, tant l’ampleur des manifestations et de la colère ne cesse de s’accroître depuis lundi. De vives tensions ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre à de nombreuses reprises.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, quatre immeubles à Pointe-à-Pitre sont partis en fumée. Plus tôt dans la journée, un barrage de pneus érigé devant le CHU par des manifestants a été plusieurs fois démonté par les forces de l’ordre, puis remonté par les manifestants et finalement incendié. Les pompiers, massivement mobilisés au sein de ce mouvement de contestation, ont évoqué un « contexte de guérilla urbaine ayant fortement entravé l’acheminement des secours. »


Comme le stipule Jean-Luc Mélenchon, ce déploiement massif de force de l’ordre n’intervient que dans un seul but, celui de réprimer les manifestants qui clament au grand jour leur sentiment d’abandon. Pourquoi la Guadeloupe se soulève ? Voici la question que devrait se poser le gouvernement, alors que les prix explosent et que la crise sociale fracasse le territoire, plutôt que d’envoyer comme unique réponse les blindés.