Usul/Duval : le clash

Ambiance tendue sur Internet entre l’éditorialiste Guillaume Duval et le chroniqueur pour Médiapart, Usul.

Lundi 25 mai, le youtubeur Usul a posté un épisode de son émission « Ouvrez les Guillemets », intitulé « Le grand retour de la gauche bourgeoise ». Dans cette chronique de 12 minutes, il revient sur une tribune signée par 150 personnalités comme Olivier Faure ou Yannick Jadot, intitulée Au cœur de la crise, construisons l’avenir et visant à poser les bases d’une potentielle « union de la gauche » pour briguer l’élection présidentielle de 2022. Usul y explique pourquoi il estime que le but principal de cette tribune est de réhabiliter une « gauche bourgeoise » rassemblant plusieurs partis de gauche (PS, EELV…) mais excluant la France insoumise et Jean-Luc Mélenchon.

La chronique n’a vraisemblablement pas plû à Guillaume Duval, co-initiateur de la-dite tribune avec l’ex-député socialiste Christian Paul, qui a décidé de répliquer dans un texte publié sur sur sa page Facebook. Par souci de faire vivre le débat public sur ce sujet, nous publions ci-dessus la vidéo d’Usul et ci-dessous la réponse de Guillaume Duval au YouTubeur. À chacun de se faire son opinion sur le sujet !

« Usul, chroniqueur pour Mediapart, a choisi de se payer la tribune « au coeur de la crise, construisons l’avenir » que j’ai initiée avec Christian Paul. J’avais commencé ma vie politique il y a 47 ans en m’engageant chez les réformistes parce que je ne supportais pas les gauchistes velleitaires, alors largement dominants dans la jeunesse, et que je voulais vraiment changer la vie. Je sens qu’il va falloir que je la termine aussi de la même façon…

Usul n’était pas encore né quand j’ai commencé à dénoncer le poids de l’énarchie et la dérive social-libérale du Parti socialiste. Et je ne l’ai vraiment pas attendu non plus pour combattre la loi travail et les autres horreurs mises en oeuvre par le hollando-macrono-vallsisme du quinquennat précédent. Celles et ceux qui me suivent ici depuis un certain temps peuvent en témoigner abondamment.

Mais la gauche « bourgeoise » que dénonce Usul c’est quand même celle qui en France et en Europe a partout établi l’état social et renforcé les droits des salariés pendant que la gauche « prolétarienne » qu’il encense, sabotait la résistance face au nazisme en Allemagne, faisait échouer la République espagnole, détruisait la Russie, la Chine, l’Europe centrale, le Venezuela… et massacrait leurs peuples, le tout avec un bilan écologique pire que celui des États unis d’Amérique.

L’ultra gauche petite bourgeoise à la Lordon ou à la Usul est aujourd’hui la maladie infantile de la social-écologie comme elle avait été naguère celle de la social démocratie lorsqu’elle préférait glorifier Lénine, Staline, Trotsky, Mao ou encore Che Guevara plutôt que ceux qui comme Jaurès, Blum ou encore plus récemment Jospin préféraient se coltiner avec le réel…

Quant à la capacité de ces petits bourgeois prétentieux à rassembler mieux que d’autres les classes populaires qui aujourd’hui se reconnaissent (malheureusement) plutôt dans l’extrême droite ou encore dans l’islamisme parce qu’ils gueuleront plus fort et seront plus radicaux dans leurs revendications et leurs modes d’action, permettez-moi juste d’en rire…

Leur capacité à fixer une partie significative des personnes engagées pour changer le monde et la vie constitue en revanche un gros problème en stérilisant ainsi une force pourtant indispensable à la construction d’une véritable alternative sociale, écologique et démocratique. »