C’est un sondage Viavoice pour Libération qui fait trembler les néolibéraux. Paru ce mercredi 1er avril, il donne une vue d’ensemble sur les aspirations des Français et leur vision du monde suite à la crise du Coronavirus. Résultat ? Une très large majorité de personnes souhaite des changements importants dans notre mode de production, notre économie et demande une meilleure protection de nos biens communs. Des idées qui rejoignent très largement les propositions de la France insoumise.
Nationaliser les activités stratégiques et réduire l’influence de la finance
Interrogés sur la société de marché, les Français considèrent à 69% qu’il est indispensable de « ralentir le productivisme et la recherche perpétuelle de rentabilité ». Ils sont également 70% à vouloir « réduire l’influence de la finance et des actionnaires sur la vie des entreprises », un point qui figurait noir sur blanc dans le programme de la France insoumise (proposition n°20 : « Définanciariser l’économie réelle»). Des chiffres qui invitent à revoir notre modèle économique et nos modes de production.
Concernant l’industrie française et le rôle de l’État, les Français sont une majorité (68%) à souhaiter « nationaliser des activités stratégiques pour la vie du pays ». C’est une véritable sanction contre la politique du gouvernement après les multiples ventes des fleurons de l’industrie ces dernières années. En pleine crise du Coronavirus et alors que la pénurie menace de nombreux secteurs stratégiques comme le médicament ou les équipements médicaux, la nationalisation de certaines entreprises semble se poser plus que jamais. La France insoumise demande, par exemple, de nationaliser l’usine Luxfer Gerzat, seule capable de produire des bouteilles d’oxygène sur le sol européen et qui a fermé l’année dernière, ou l’entreprise Famar qui pourrait nous permettre de produire 12 des médicaments actuellement en tension.
Les propositions de la France insoumise largement soutenues
Nationalisation des secteurs stratégiques, réduction de l’influence de la finance dans l’économie : l’enquête d’opinion indique une véritable volonté des Français d’envisager « un autre monde » après la crise du Coronavirus. Des mesures qui rejoignent celles qui sont portées depuis plusieurs années par le mouvement de la France insoumise et son programme L’Avenir en commun.
Même conclusion concernant la défense des biens communs. Ils sont ainsi 91% à souhaiter protéger l’hôpital public et 82% l’Éducation nationale. Des services publics particulièrement mis à mal par la politiques austéritaire des derniers gouvernements, et qu’avait d’ailleurs dénoncé Jean-Luc Mélenchon dans plusieurs de ses discours de candidat à l’élection présidentielle et notamment celui de Châteauroux le 2 avril 2017 où il anticipait un véritable « krach sanitaire ». Les députés insoumis à l’Assemblée s’opposent eux aussi depuis leur élection à la casse des services publics. Ils demandent également la protection de nos biens communs concernant l’accès à l’eau et à un air de qualité, sujets qui préoccupent 88% des Français.
Autre point intéressant, qui rejoint la proposition de la France insoumise de création d’un pôle public du médicament (proposition n°67 de L’Avenir en commun : « Faire passer la santé d’abord et pour tous ») : 60% des Français déclarent que « Les industries du médicament devraient être nationalisées, compte tenu de leur caractère stratégique » contre seulement 25% qui déclarent que celles-ci « ne devraient pas être nationalisées, ce n’est pas à l’État de produire des médicaments »
Enfin le baromètre politique Viavoice-Liberation met en lumière l’inquiétude des Français face à la gestion de crise du gouvernement. 52 % estiment que le Président de la République a « mal géré » la situation liée au Coronavirus. C’est principalement l’impréparation et le manque de mesures concrètes qui semblent avoir déçu. 85% des personnes pensent qu’il « aurait fallu davantage expliquer les risques du virus, de manière à éviter les rassemblements dans les lieux publics et les parcs » et 83% qu’il fallait « prendre des mesures de confinement beaucoup plus tôt et plus sévères ». Des chiffres qui confirment la mauvaise image actuelle du gouvernement qu’indiquaient déjà plusieurs sondages précédents.