Aly Diouara nouveau front populaire législatives 30 juin 7 juillet

Portrait – Qui est Aly Diouara, investi par le Nouveau Front populaire en Seine-Saint-Denis ?

Aly Diouara, un militant de terrain investi par le Nouveau Front populaire

L’Insoumission publie un nouvel article de sa série consacrée aux nouveaux candidats investis par LFI pour le Nouveau Front populaire dans la perspective d’élargir toujours plus le bloc populaire.

Pour ce nouveau portrait, l’Insoumission vous présente aujourd’hui Aly Diouara, président fondateur du collectif Seine-Saint-Denis au cœur, investi par la France insoumise dans la quatrième circonscription de Seine-Saint-Denis. Ce militant des quartiers populaires, franco-gambien, fonctionnaire territorial à la ville de Bobigny puis à la mairie de Drancy, mène la lutte depuis des années dans son département pour l’accès à une école égalitaire et à un logement digne. Notre portrait.

La Seine-Saint-Denis au cœur

En 2020, aux côtés d’une poignée de militants associatifs et d’élus locaux, Aly Diouara participe à la fondation d’une organisation politico-citoyenne, « La Seine-Saint-Denis au cœur » (SSDC) pour défendre les habitants du département. Il en est rapidement désigné porte-parole. La Seine-Saint-Denis ? « Ma terre natale, une terre de rencontre, une terre de partage, une terre de solidarité » dit-il.

Avec les autres membres du collectif, Bakary Soukouna, éducateur spécialisé et responsable de l’association Nuage à Saint-Denis, ou encore Diangou Traoré, militante associative à Saint-Denis et candidate sur la liste de Bally Bagayoko (LFI), aux municipales 2020, il milite pour défendre les droits des habitants.

Aux municipales de 2020, le collectif présente des listes dans la plupart des villes du département, et obtient des mandats de conseillers municipaux à Saint-Denis, Villepinte, Bobigny et Pierrefitte. Son président s’investit particulièrement dans la lutte contre l’abstention : « L’idée pour nous, c’est de vulgariser la vie publique, afin que les citoyens prennent conscience que l’ensemble des décisions aujourd’hui prises par les politiques les concernent et peuvent avoir un impact significatif sur leur vie quotidienne » déclare-t-il au Bondy Blog.

En 2020, la crise sanitaire et le confinement viennent accentuer une urgence sociale déjà bien présente dans les quartiers populaires. De nombreux habitants se retrouvent au chômage partiel, voire totalement démunis et sans ressource. Les dépenses liées à la nourriture, ou à la garde des enfants augmentent. La situation est critique. Inquiet, Aly se mobilise pour obtenir l’exonération des loyers à la Cité des 4000 de La Courneuve. Une réponse d’urgence pour éviter « la spirale négative de l’endettement » à des populations déjà fragiles.

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« Du plus haut sommet de l’État jusqu’à la plus petite commune du Vaucluse, gouverner c’est prévoir. (…) Si on nous parle de guerre et qu’on ne donne pas les moyens aux populations les plus en difficulté, qui sont en première ligne, il faut nous expliquer ce qu’on entend par le mot guerre » dit-il à France 24. En parallèle, Aly Diouara est également investi dans l’association ASAD qui agit pour les jeunes, et dans l’ONG Go Gambia.

En 2022, il est invité par StreetPress à un débat avec Raquel Garrido et Sandrine Rousseau sur le thème « La gauche défend-elle toujours les pauvres ? ». L’échange, passé relativement inaperçu à l’époque, ressurgit aujourd’hui sur les réseaux sociaux. Les internautes pointent l’ironie de l’histoire, alors que Raquel Garrido déclarait «des candidatures à la place d’une autre, y’en a toujours, c’est le principe des désignations. (…) Le coté mauvais perdant des désignations internes, y mettre un vernis théorique, je suis pas d’accord avec ça ». Dont acte !

L’ancien éducateur spécialisé répondait avec son expérience de militant des quartiers populaires. « C’est pas la question des noirs et des arabes (…) J’aimerais qu’on prenne la question des quartiers populaires sous le prisme du social. Des difficultés sociales, et pas de la couleur de peau des uns et des autres.» 

Le rapprochement avec le bloc populaire

En 2024, le paysage politique a changé. La progression du Rassemblement national dans les sondages, la répression féroce des révoltes ayant suivi la mort du jeune Nahel l’année précédente, et l’extrême droitisation constante des médias et du débat public assombrissent l’horizon du pays et des quartiers populaires en particulier.

Consciente du danger et de la nécessité de mobiliser largement, la France insoumise enclenche déjà un élargissement politique, en constituant une liste pour les européennes à l’image du pays. C’est donc logiquement que Seine-Saint-Denis au cœur et Aly se rapprochent de la France insoumise. Laetitia Rigaudiere, agente de la fonction publique administrative et membre du collectif, fait son entrée sur la liste.

« À une période où l’extrême droite gagne en puissance politique et médiatique, et où les quartiers populaires sont perpétuellement stigmatisés sur les plateaux de télévision, il est très important pour nous de visibiliser dans la vie politique des personnes issues de ces quartiers » déclarait Aly, ajoutant que « les quartiers ne se mobiliseront que s’ils voient de la diversité au sein du personnel politique. »

C’est à la Courneuve, où Aly Diouara s’est beaucoup investi, que la liste menée par Manon Aubry a récolté ses meilleurs scores ce 9 juin. Le militant voulait déjà se servir de cette élection européenne comme plateforme pour mettre à l’agenda la question de la rénovation énergétique du parc social.

« Dans le parc privé, les propriétaires de passoires thermiques vont devoir geler leurs loyers. Ce n’est pas le cas pour les bailleurs sociaux. Pourquoi ? », s’interrogeait-il devant les journalistes du Nouvel Economiste. « Si la France ne fait rien de ce côté, on espère pouvoir faire bouger les choses au niveau européen. » Un combat essentiel alors même que l’ignoble loi Kasbarian, votée il y a peu, conduit à des expulsions massives des plus vulnérables.

Pour aller plus loin : Loi Kasbarian : cette locataire de Seine-Saint-Denis expulsée de son logement pour 60 euros d’impayés

Il doit désormais remporter cette circonscription pour porter ses revendications au Parlement. La bataille sera dure : la dissidente Raquel Garrido a d’ores et déjà reçu le soutien du président socialiste du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel en dépit de l’accord conclu et signé par toutes les formations politiques de gauche.

Comme Amal Bentounsi, autre candidate d’ouverture investie par la France insoumise, il est d’ores et déjà trainé dans la boue par ses opposants, qui n’hésitent pas à lancer encore une fois l’infamante accusation d’antisémitisme. Attaqué sur Twitter par le droitier Dominique Sopo, Aly Diouara a reçu le soutien de Rokhaya Diallo. Les médias d’extrême droite s’acharnent déjà sur lui, suivis par les BFM et consorts. La bourgeoisie et la classe médiatique, obsédées tant par leur racisme que par leur mépris de classe, repeignent tous les militants des quartiers populaires en indigénistes, lorsqu’ils ont l’inélégance de ne pas avoir la bonne couleur de peau à leurs yeux.

Voilà qui est Aly Diouara : un militant des quartiers populaires, un homme de terrain, combattif, qui lutte pour l’amélioration concrète des conditions matérielles d’existence des travailleurs et des travailleuses relégués dans les quartiers populaires. Une belle illustration de l’élargissement réalisé par la France insoumise dans ses investitures pour le Nouveau Front populaire. Il incarne la Nouvelle France décrite par Jean-Luc Mélenchon : populaire, diverse et solidaire. Élu député, Aly porterait à l’Assemblée nationale ses combats pour l’école et le logement.