Bardella police racisme

« Ta casquette de p*dé qui se fait enc*ler par des migrants » – Ces policiers pro-Bardella se lâchent

Bardella. L’extrême droite n’est même pas encore au pouvoir que la police se lâche déjà. Mediapart révèle par un article du 20 juin qu’un homme de 31 ans, arrêté pour un tag sur un mur, a été copieusement insulté et reçu au commissariat par des policiers ouvertement pro-RN. La préfecture de Paris annonce l’ouverture d’une enquête administrative. Notre brève.

Arrêté pour un tag anti-Bardella, il est accueilli au commissariat… par une chanson pro-Bardella

Lundi 10 juin, le lendemain du résultat des élections européennes, Camille rentre chez lui après la manifestation Place de la République. En colère, il s’arrête pour écrire sur un mur au feutre, à quelques pas de chez lui « Bardella meurt ». À peine a-t-il terminé qu’une voiture de police s’approche de lui. Il s’enfuit en courant jusqu’à chez lui et claque la porte, mais les policiers enfoncent celle-ci et l’interpellent dans la cage d’escalier. C’est alors le début d’un festival fasciste.

« Trou du cul de gaucho », « Fils de pute de gaucho », « Avec ta casquette de pédé qui se fait enculer par des migrants »; « Quand ta mère et ta grand-mère se seront fait violer par des migrants, tu comprendras » : Voilà ce que les policiers lui hurlent depuis l’extérieur de la voiture, alors qu’il est menotté dans le véhicule.

L’un d’entre eux le saisit par la veste, puis à la gorge. Peu après, une policière lui glisse « Pas de chance pour toi, au commissariat, on a tous voté Bardella ». À son arrivée au commissariat, il est accueilli par « une enceinte Bluetooth posée par terre, à côté de la porte, diffuse à fond une reprise de la chanson Angela, de Hatik, qui dit « Bardella, j’vais voter pour toi, pour que tu contrôles la zone »

Amené au sous-sol un peu plus tard, « environ cinq autres policiers [l]’ont accueilli en agitant chacun un drapeau bleu-blanc-rouge, en chantant la chanson et en criant : « Ouaaaaaais! Super ! » Ils étaient morts de rire. C’était complètement lunaire, ils m’ont fait une kermesse. Une policière qui agitait son drapeau m’a redit : « Qu’est-ce que vous lui voulez à Bardella? Ici, on a tous voté pour lui ! » »

Sollicitée par Mediapart, la préfecture de police de Paris a annoncé que ces allégations « vont faire l’objet d’une enquête administrative qui devra permettre de confirmer ou infirmer les faits ».

« Ces faits graves révèlent, s’ils étaient confirmés, un manquement majeur de la part de policiers à leur obligation de neutralité. Ils révèlent en outre le sentiment très inquiétant de ce que des policiers pourraient se sentir autorisés à manifester leurs opinions politiques en cas d’arrivée de l’extrême droite au pouvoir », a déclaré à Mediapart l’avocat de Camille, Raphaël Kempf. Celui-ci est ailleurs candidat d’ouverture, investi par LFI pour le Nouveau Front populaire dans la première circonscription de Paris, en vue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet.

Ce témoignage est inquiétant. Personne ne découvre que la majorité des policiers sont d’extrême droite. Le débauchage par le RN du syndicaliste policier Mathieu Valet sur sa liste aux européennes il y a quelques mois en était déjà un bon exemple. En outre, dans certaines régions, il semble que des policiers livrent des informations à des groupuscules d’extrême droite violents.

Si ces policiers fascisants se permettent de se comporter ainsi après un bon score du RN aux élections européennes, comment se comporteront-ils si l’extrême droite parvient au pouvoir le 7 juillet prochain ? On n’imagine que trop bien la gravité des crimes qu’ils pourraient commettre. Les arrestations arbitraires ciblant les militants de gauche ou antiracistes, ou basées sur la couleur de peau ou la religion supposée, voire les meurtres, comme on l’a déjà vu trop souvent.

Pour aller plus loin : Romans-sur-Isère : la Police a-t-elle renseigné des néo-nazis pour organiser leur ratonnade ?