Loin du brouhaha médiatique, LFI remporte des victoires à l’Assemblée nationale

LFI. Le champ médiatique tourne en rond depuis quelques jours. Au-dessus de la mêlée des répondeurs automatiques de l’appareil médiatique, le mouvement insoumis travaille sur le fond et décroche des victoires, notamment contre la récente loi Duplomb examinée en commission. Comme en attestent les rapports d’activité de l’Assemblée nationale, les parlementaires insoumis se distinguent dans […]

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LFI. Le champ médiatique tourne en rond depuis quelques jours. Au-dessus de la mêlée des répondeurs automatiques de l’appareil médiatique, le mouvement insoumis travaille sur le fond et décroche des victoires, notamment contre la récente loi Duplomb examinée en commission. Comme en attestent les rapports d’activité de l’Assemblée nationale, les parlementaires insoumis se distinguent dans un travail fourni et constant contre les politiques macronistes et leurs alliés d’extrême droite.

Leur but ? Passer outre les agendas imposés par le Gouvernement et la galaxie médiatique pour se concentrer sur les grandes problématiques rencontrées par la population. L’Insoumission revient sur les victoires insoumises de ces dernières semaines. La matérialité même de l’action des insoumis, de leur programme, de leurs valeurs, se retrouve d’abord dans leur travail. Notre article.

L’écologie au service de la société défendue âprement par LFI au Parlement

Aux avertis, il n’aura pas échappé que les politiques de préservation et de protection de l’environnement sont en ce moment vivement attaquées. Et comme un signe avant-coureur de la crise, c’est le sénateur Duplomb qui donne son nom à la proposition de loi visant à revenir (au moins !) 15 ans en arrière sur les faibles politiques publiques environnementales qui prévalaient jusqu’alors. Soit dit en passant, Duplomb a été président FNSEA de la chambre d’agriculture de Haute-Loire, président régional du groupe laitier Sodiaal et membre du conseil de surveillance de Candia. Sa proposition de loi ne viserait-elle pas plutôt à « lever les contraintes à l’exercice du métier » d’agro-industriel, plutôt que d’agriculteur ? 

Au prix de batailles à l’Assemblée, les parlementaires insoumis ont pu d’abord supprimer la réintroduction des néonicotinoïdes (les insecticides tueurs d’abeille, de papillons, d’oiseaux, souris, taupes, mulots, chauve-souris…). Bien que souvent réintroduits par dérogation, ces pesticides sont bien interdits dans la loi. Et une remise en cause de cette interdiction serait une catastrophe pour la biodiversité des sols, pour les agriculteurs eux-mêmes (qui verraient leurs rendements s’effondrer davantage encore qu’aujourd’hui) et pour notre santé.

Pour aller plus loin : Pesticides : un rapport dérangeant enterré par la macronie

Par ailleurs, les députés Insoumis ont également empêché la mise sous tutelle de l’ANSES, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’environnement et du travail. Là encore, si l’article de loi était passé, notre santé et celle du vivant auraient eu… Duplomb dans l’aile ! Plus sérieusement, entrons dans le détail.

L’article L1313-5 du Code de santé publique dispose que les décisions du directeur général de l’ANSES (sur la protection de l’environnement, de la santé, du bien-être animal, etc.) « ne sont susceptibles d’aucun recours hiérarchique ». L’agro-industriel Duplomb propose par sa bonté que le Ministre de l’agriculture puisse « suspendre » par simple arrêté toute décision (Proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur dite « Duplomb », texte n°108 rectifié, déposé au Sénat le 1er novembre 2024.). Celui-ci serait alors conseillé par un sombre « conseil d’orientation pour la protection des cultures ».

En bref : donner à l’agro-industrie les moyens de ses pressions sur notre santé et celle du vivant. Plus encore, les députés LFI-NFP ont pu faire adopter un amendement renforçant le rôle de l’ANSES dans les procédures d’évaluations de mise sur le marché des produits réglementés. Un amendement travaillé avec l’association Pollinis, qui se bat contre les néonicotinoïdes !

Ce bref épisode de la bataille qui se joue en commission développement durable – notamment par la députée Mathilde Hignet, agricultrice de profession, n’est que le début d’un travail important du mouvement Insoumis dans la destruction de la proposition de loi écocidaire Duplomb. Ainsi, les députés LFI-NFP ont réussi à faire adopter les amendements suivants (déposés par elles et eux) : 

  • Suppression de l’article 3 visant à réduire la consultation publique et favorisant la création, l’extension ou le regroupement d’élevages intensifs ;
  • Suppression de l’article 5 visant à favoriser le déploiement de méga-bassines ;
  • Vote d’un moratoire sur les méga-bassines ;
  • Suppression de l’article 6 visant à mettre l’Office français de la biodiversité (OFB) sous la tutelle des préfets ;
  • Suppression de l’article 8 habilitant le Gouvernement à légiférer par ordonnance lui permettant de modifier la législation relative aux dangers phytosanitaires.

« Remettre la République dans notre organisation collective »

Au-delà encore, cette semaine à l’Assemblée, c’est une loi transpartisane de lutte contre les déserts médicaux qui a été adoptée avec le concours des députés LFI-NFP. En effet, la proposition de loi déposée par le député socialiste Guillaume Garot permettra une meilleure distribution des médecins sur l’ensemble du territoire français au début de leur carrière. Une loi qui n’aurait pu être adoptée sans l’appuie des 23 voix insoumises.

Revendiquer la complexité dans l’affaire Boualem Sansal, au nom des valeurs progressistes

Sans le citer, on comprend aisément qu’un soi-disant journal de gauche (cheval de Troie du Printemps républicain, mouvance instrumentalisant la laïcité au profit d’une supposée lutte contre les « islamo-gauchistes ») puisse relayer une tribune aussi abjecte qu’absurde, reprenant sans état-d’âme le mythe de la Dolchstoßlegende. La légende du coup de poignard dans le dos (utilisée par les mouvements d’extrême droite nationalistes des années 1920-1940) fut ici froidement relayée afin de qualifier le vote des Insoumis sur la résolution concernant la situation de Boualem Sansal en Algérie (pour la « nuance » tant revendiquée par ce journal, on repassera).

Mais les députés de la France Insoumise n’auraient-ils pas justement trahi leurs valeurs en votant une résolution admettant que « les autorités françaises ont œuvré au maintien d’un dialogue constructif avec l’Algérie » ? Une résolution qui de surcroît « appelle le Gouvernement à nommer M. Boualem Sansal ambassadeur de la francophonie » ? La France Insoumise s’opposera toujours à ce qu’un écrivain – puisse-t-il répandre sans vergogne les théories identitaires de l’extrême droite et faire lui-même partie de médias nationalistes – soit détenu en raison de ses propos ou de ses idées.

Mais la libération de Sansal ne doit jamais être un prétexte afin de couper tout lien diplomatique avec un pays avec lequel la France partage tant, l’Algérie. Les députés Insoumis ont ainsi déposé un amendement afin de supprimer les mentions visant à exacerber les tensions avec l’Algérie, que les macronistes ont rejeté. Une situation incompréhensible pour les idiots utiles de l’islamophobie et du racisme, qui ne souhaitent que la rupture entière des relations avec le peuple algérien. 

À l’Assemblée et ailleurs, les Insoumis défendent la libre expression dans les Universités françaises contre l’instrumentalisation de l’antisémitisme

Enfin, plutôt que de nourrir des fantasmes autour d’un « antisémitisme d’atmosphère » au sein des Universités françaises, revendiqué par les médiocres servant à la montée du fascisme, donnons directement la parole à celles et ceux qui animent l’Université. Ainsi Guillaume Mazeau, Maitre de conférences en Histoire moderne à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne fustige-t-il l’adoption de la proposition de loi « relative à la lutte contre l’antisémitisme, le racisme, les discriminations, les violences et la haine dans l’enseignement supérieur » du 7 mai 2025.

Dans un poste LinkedIn, l’universitaire le martèle : « Proposer une loi contre l’antisémitisme spécifique à l’Enseignement supérieur revient à braquer artificiellement le projecteur sur les Universités pour les censurer. […] Ce ne sont là ni la sagesse ni la raison qui parlent. Mais une idéologie qui a motivé Valérie Pécresse à suspendre les subventions à Sciences Po et, aujourd’hui même, Laurent Wauquiez à supprimer celles qui sont allouées à l’Université Lyon-2. C’est tout simplement le chemin du Trumpisme. » (LinkedIn, 7 mai 2025).

Plus encore, cette loi induisant que les manifestations légitimes et courageuses des étudiants pour la paix en Palestine seraient antisémites sert justement l’amalgame entre les Juifs et Israël, « constituant une menace pour la sécurité des Juifs dans le monde » selon l’Union juive française pour la paix qui l’affirme dans une tribune signée par de nombreux universitaires (UJFP, 26 avril 2025).

Ainsi cette proposition de loi aura rencontré le vote « contre » des députés Insoumis et communistes, et le refus constant et ferme d’instrumentaliser une fois de plus l’antisémitisme au profit de la répression d’une expression libre dans les Universités françaises. Là se trouve la véritable lutte contre le « trumpisme ».

La députée LFI d’Ille-et-Vilaine Mathilde Hignet le dit elle-même sur son compte X, concernant la proposition de loi Duplomb : « La bataille pour une agriculture respectueuse des agriculteurs, des habitants et de l’environnement n’est pas terminée. Il nous faut désormais concrétiser ces victoires en commission des affaires économiques, puis en séance ». À celle-ci s’ajoutent les batailles « pour le partage des richesses, pour la paix, pour la bifurcation écologique, pour la 6e République ». Celles-ci sont rudes, mais la auto-satisfecit des arrogants et le bruit médiatique n’empêcheront en rien les députés Insoumis de bien faire ce travail essentiel dont l’efficacité parle d’elle-même.

Par Alain Bloyé

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