Arrêts maladie. Dénoncée par la France Insoumise et les syndicats, la saignée sur le financement de la Sécurité sociale actée à l’Assemblée nationale produit ses premiers effets concrets. Dans le but de soutirer aux Français 600 millions d’euros, c’est une indemnisation des congés maladies revue à la baisse qui est entrée en vigueur dès le premier avril. De poisson, il n’est hélas cependant pas question, et l’indemnité journalière sera désormais plafonnée à 41 euros contre 53 euros jusque-là. Le 1er mai, contre la guerre sociale et pour la paix, la France insoumise appelle une manifestation de masse et de classe aux côtés de syndicats. Notre brève.
Coup de canif en plein sur les arrêts maladie : l’austérité, mais pas pour tout le monde
Bien sûr, le gouvernement a beau jeu de dire que les salariés les plus précaires, ceux gagnant moins de 1,4 SMIC, ne sont pas concernés. Toutefois, 1,4 fois le SMIC correspond à environ 1957, euros mensuels net. Or, en 2025, le salaire médian était de 2183 euros. Ainsi, c’est une majorité de Français qui vont payer ce volet de la cure d’austérité imposée par le gouvernement, qui avait déjà réduit de 100 % à 90 % la rémunération des fonctionnaires en arrêt maladie en mars. Les intérimaires, les travailleurs saisonniers, les salariés de particuliers employeurs, subiront une double peine, n’ayant en général pas de complémentaire santé susceptible de prendre en charge cette baisse d’indemnisation.
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Comme d’habitude, il y a décidément une injustice évidente aussi bien dans l’objectif que dans les moyens utilisés. 600 millions d’euros, c’est, à titre d’exemple, environ 13 fois moins que le coût du crédit impôt recherche, dont l’inutilité s’agissant de stimuler la recherche n’est égale qu’au délice des entreprises qui reçoivent ce coûteux cadeau fiscal chaque année. En somme, ce n’est décidément pas l’austérité pour tout le monde, et c’est encore une fois aux français de payer la générosité coupable de l’État macroniste envers ses alliés de classe.
Par Nathan Bothereau