Suite au mandat d’arrêt émis par la Cour Pénale internationale contre le criminel de guerre Benjamin Netanyahu, les Etats-Unis d’Amérique ont sanctionné lourdement toutes les personnes ayant un lien avec ce mandat d’arrêt. En effet, le département américain du Trésor a annoncé le 13 février 2025 des sanctions contre Karim Khan, Procureur de la Cour Pénale internationale (CPI) ayant émis ce mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyhau, entre autres.
Cette décision le visant personnellement fait suite à un décret présidentiel signé par Donald Trump la semaine précédente, fustigeant les actions « illégitimes et sans fondement » de la CPI, ciblant « l’Amérique et notre proche allié Israël ». Ce décret interdit l’entrée sur le sol américain au personnel de la CPI, leurs familles, et à quiconque ayant possiblement contribué à ses travaux d’enquête. Sans parler du gel de leurs avoirs détenus aux États-Unis.
Les États-Unis d’Amérique et ses dirigeants va t’en guerre s’enfoncent plus que jamais dans leur complicité avec Netanyahu et le génocide qu’il mène en Palestine. « La Cour pénale internationale condamne la publication par les États-Unis d’un décret exécutif visant à imposer des sanctions à ses fonctionnaires et à nuire à son travail judiciaire indépendant et impartial », a réagi la Cour Pénale internationale par voie de communiqué. Notre article.
Sanctions contre la Cour Pénale internationale et son Procureur : Trump attaque frontalement le droit international et s’enfonce dans la complicité avec le régime de Netanyahu
Si une décision de justice est désapprouvée, autant sanctionner directement l’institution qui l’a prononcée et le Procureur qui l’a ordonnée ? Voilà la conclusion à laquelle a dû arriver Donald Trump, se demandant comment rendre service à son allié Benjamin Netanyahu, contre lequel un mandat d’arrêt a été émis contre crimes de guerre et crimes contre l’Humanité en novembre 2024. Ainsi, le président américain a décidé de sanctionner la CPI, ses agents et leurs familles. Cette semaine, c’est Karim Khan, le Procureur de la CPI en personne, qui a fait l’objet de sanctions émanant du Trésor américain : interdiction d’entrée sur le sol américain et gel de ses avoirs sur place, entre autres.
En réponse au décret présidentiel publié la semaine dernière, 79 États signataires du Statut de Rome instituant la CPI, dont la France, ont publié un communiqué condamnant les sanctions prononcées par la Maison-Blanche et affirmant leur soutien plein et entier à l’institution. « Ces mesures augmentent le risque d’impunité pour les crimes les plus graves et menacent d’éroder l’État de droit international […] En tant que fervents défenseurs de la CPI, nous regrettons toute tentative visant à porter atteinte à l’indépendance, à l’intégrité et à l’impartialité de la Cour », peut-on y lire.
Une simple déclaration d’intention ? Que la France soit signataire de ce communiqué laisse perplexe. Souvenez-vous, fin novembre 2024 : le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot avait affirmé que la France respectera ses obligations internationales, au sujet des mandats d’arrêts émis contre Netanyahu. Néanmoins, il avait évoqué des « questions d’immunité », lorsqu’il était interrogé sur une possible arrestation de Netanyahu sur le sol français. Une déclaration confirmée par la suite par un communiqué du Quai d’Orsay. Nous avions expliqué comment, par une telle déclaration, la France s’enfonçait une nouvelle fois dans la complicité avec Netanyahu en s’éloignant ainsi de la décision de la CPI.
Pour aller plus loin : Victoire – La Cour Pénale Internationale (CPI) émet un mandat d’arrêt contre Netanyahu
Est-ce vraiment étonnant de la part de Donald Trump et de son administration ? En 2018 déjà, le président américain décidait du transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem. À peine retourné à la Maison-Blanche en ce début 2025, Trump a signé un décret pour lever les sanctions contre des colons israéliens auteurs de violences contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée.
La semaine dernière, il a fait part de sa volonté d’achever ce que Netanyahu en affirmant vouloir prendre le « contrôle » de la bande de Gaza et pourquoi pas de la transformer en « Côte d’Azur du Moyen-Orient ». Si la plupart des États européens n’avaient pas autant alimenté le sentiment d’impunité de Netanyahu depuis bientôt 1 an et demi, l’ordre des choses aurait pu être bien différent. Embargo sur les armes, reconnaissance de l’État de Palestine et et suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël : ces solutions, avancées depuis de longs mois par les insoumis, étaient et sont toujours connues.
Crédits photo : « ICC Bar Association President Karim Khan moderating the Closing Panel at the ICTY Legacy Symposium. December 19, 2017 », UN International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia, Wikimedias Commons, CC BY 2.0, pas de modifications apportées.

