Écoles : aux quatre coins du pays, mobilisation générale contre les fermetures de classe

Écoles. L’insoumission.fr et Informations Ouvrières s’associent pour proposer à leurs lecteurs des contenus sur les résistances et les luttes en cours aux quatre coins du pays. À retrouver sur tous les réseaux de l’Insoumission et d’Informations ouvrières. Aux quatre coins de la France, des classes ferment, dans un silence assourdissant. En 2024, le rectorat a […]

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Écoles. L’insoumission.fr et Informations Ouvrières s’associent pour proposer à leurs lecteurs des contenus sur les résistances et les luttes en cours aux quatre coins du pays. À retrouver sur tous les réseaux de l’Insoumission et d’Informations ouvrières.

Aux quatre coins de la France, des classes ferment, dans un silence assourdissant. En 2024, le rectorat a acté la fermeture de 110 classes à Paris. Parents, élèves et personnels se mobilisent dans la capitale, mais aussi à Dijon dans les Côtes d’Or, à Torsac à Charente, à l’école de Couffouleux dans le Tarn ou au collège de Grand Bourgtheroulde dans l’Eure.« Une classe qui ferme, c’est : des classes surchargées, une dégradation des conditions d’accueil et d’apprentissage de nos enfants (…). Il faut agir ! », dénoncent-ils en cœur.

Une situation délibérément ignorée par François Bayrou et son gouvernement. Pire : son budget, passé en force par 49.3 et adoubé par le RN et le PS n’ayant pas voté la censure, retire 200 millions d’euros au budget de l’Éducation nationale. Notre brève.

Dans l’Yonne, 45 écoles ont sauvé leurs classes

Dans l’Yonne la discussion se mène autour de la recherche de l’action efficace pour sauver les classes et les postes : la victoire de l’école d’Ouanne le 4 février dernier (mobilisation massive des enseignants et des parents qui avait conduit à l’annulation d’une suppression de classe, voir le numéro 844 d’Informations ouvrières), se répand comme une traînée de poudre.

Dès le lendemain, plus de 300 personnes représentant plus d’une trentaine d’écoles se réunissaient devant l’inspection avec leurs syndicats pour exiger l’annulation de toutes les suppressions de classe. Depuis, les actions de blocages d’écoles se multiplient partout, l’inspection est débordée… contraignant le directeur académique à reculer.

La France insoumise de l’Yonne qui est aux côtés des enseignants et parents mobilisés, écrit dans un communiqué de soutien : « Pour éteindre le feu dans les écoles, le directeur académique est contraint d’annoncer une liste de fermetures resserrée, réduite de 70 à 25 écoles, grâce aux mobilisations qui se sont répandues partout ! Dans nombre de situations c’est bien le blocage qui l’a fait céder ».

Certaines écoles sauvées maintiennent leur action en solidarité avec les écoles qui n’ont pas encore obtenu satisfaction. Des écoles, dans les quartiers ou sur des circonscriptions entières, s’organisent en « comités d’écoles mobilisées » pour des actions coordonnées. Pour exemple, le 11 février, se réunissaient près de 80 parents, enseignants et élus, de 6 écoles organisées conjointement, venant des quartiers de Sens et des villages de Sergines, Champigny et Courtois-sur-Yonne, avec les syndicats FO et FSU et la France insoumise, devant l’inspection de Sens pour exiger : « Aucune classe ne doit fermer, rendez-nous les postes ! »

La France insoumise, faisant le lien avec la politique brutale de Macron et Bayrou qui conduit à une situation catastrophique dans l’éducation (un nouveau budget qui entérine au moins 470 suppressions de postes dans les écoles) résume la situation dans son communiqué de soutien : « Ce budget Bayrou aurait dû être rejeté par la censure parlementaire : il le sera par la censure populaire ! », avant de conclure sur une liste d’actions prévues et d’appeler toute la population à y participer.

Pour aller plus loin : Le séparatisme scolaire – La stratégie macroniste pour saccager l’École publique

À Paris : 60 % de grévistes dans les écoles le 11 février

Ce 11 février, 170 écoles complètement fermées, 60 % de grévistes, et plus de 1 500 enseignants et parents se sont rassemblés devant le rectorat de Paris à l’occasion de la tenue du conseil social d’administration qui devait entériner les 110 fermetures de classes à la rentrée 2025 et la suppression des décharges de classe pour des directeurs d’école déjà submergés par leurs missions.

Étaient également présents quelques établissements du second degré ainsi que les députés LFI de Paris, Rodrigo Arenas, Aymeric Caron, Danièle Obono et Sarah Legrain. À l’issue du rassemblement, 250 professeurs des écoles se sont rassemblés en assemblées générales et ont décidé de poursuivre la grève après les vacances scolaires et de continuer d’organiser les choses en lien avec les parents d’élèves.

Pendant ce temps-là, la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, faisait sa com’ à ’école Parmentier (Paris 11ᵉ arrondissement). Les forces de l’ordre lui auront permis d’esquiver les manifestants, venus pour exiger le maintien de toutes les classes, en l’exfiltrant.

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Contre les fermetures de classes, mobilisation dans les Côtes d’Or, la Charente, le Puy-de-Dôme, l’Eure…

À Dijon (Côtes d’Or), une centaine de personnels en grève d’une dizaine d’écoles du département, mais aussi des parents et des élus locaux se sont rassemblés à l’appel des organisations syndicales pour exiger l’annulation des fermetures de classes dont ils étaient victimes.  En séance l’inspecteur d’académie a été contraint de renoncer à plusieurs fermetures ! Pour les écoles n’ayant pas obtenu satisfaction la mobilisation va se poursuivre dans les jours qui viennent.

En Charente, des parents, des élèves et des personnels se sont mobilisés devant l’école de Torsac contre la fermeture d’une classe. Dans le Puy-de-Dôme également, une mobilisation s’est organisée à l’école de Saint-Rémy-sur-Durolle contre la fermeture d’une classe : « Une classe qui ferme c’est : des classes surchargées, une dégradation des conditions d’accueil et d’apprentissage de nos enfants (…). Il faut agir ! »

Au collège de Grand Bourgtheroulde (Eure) le 6 février, les enseignants utilisent le rond-point pour déployer leurs revendications. À noter que ce rond-point était précédemment occupé par les gilets jaunes et que Macron s’était rendu à Grand Bourgtheroulde pour son « grand débat ».

Des dizaines de parents rassemblés le 6 février devant une école du Tarn pour dire non à la fermeture d’une classe. Suite à l’annonce d’une fermeture de classe à l’école de Couffouleux, les parents ont réussi à organiser en seulement deux jours un rassemblement devant l’école sur le temps du midi.  La grande majorité des parents ont répondu présents et ils ont décoré l’allée de l’école de banderoles : « pas touche à ma maîtresse », « en classe comme des poissons dans l’eau, pas comme des sardines en boîte ! », etc.

Par Jo Calathéa

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