Marseille. « Hématome crâne mou évocateur d’une probable fracture du crâne ». C’est la description de l’examen clinique d’un des deux militants insoumis agressés physiquement à Marseille que l’Insoumission a pu consulter. Samedi 18 janvier, les deux jeunes, âgés de 23 et 26 ans, collaient des affiches devant l’école Saint-Henri Raphaël. Deux individus membres du Parti socialiste se sont avancés vers eux ainsi qu’un groupe de 10 à 15 individus. « Niquez-le ! » somme Sébastien Jibrayel, adjoint au maire socialiste de Marseille, donnant l’ordre au reste du groupe d’agresser les deux jeunes insoumis.
Le député de Marseille, Sébastien Delogu, a demandé par courrier à l’adjoint à la sécurité au Maire de Marseille de transmettre les images de la caméra de vidéosurveillance située juste devant le lieu de l’agression. Condamnant des « violences intolérables », l’élu insoumis a conclu : « Vous ne nous ferez jamais baisser les yeux. Marseille et les quartiers nord finiront par se débarrasser de ces méthodes et le plus tôt sera le mieux. ». Un rassemblement pacifique en solidarité des deux jeunes militants est organisé ce samedi 25 janvier à 14h30 à Marseille. Notre article.
« Niquez-le » – Un élu socialiste a ordonné l’agression des deux jeunes insoumis
En plein collage, les deux jeunes insoumis ne s’attendaient pas à un tel déferlement de violence à leur encontre. « Ils étaient environ 2 ou 3 au début, mais ils étaient vite 10 ou 15 » décrient les deux jeunes dans leurs plaintes pour violences volontaires que l’Insoumission a pu consulter. Après des insultes nourries, les deux jeunes ont tenté de fuir pour éviter le pire : « J’ai répété à plusieurs reprises qu’on ne voulait pas de problème et qu’on part de suite. Je me suis vraiment senti menacé » raconte l’un d’eux.
À ce moment précis, Sébastien Jibrayel, l’adjoint socialiste au maire de Marseille, donne l’ordre au reste de son groupe de passer à l’assaut : « Niquez-le ! » s’exclame-t-il, comme l’Insoumission a pu vérifier dans le dépôt de plainte. Des coups sont portés au visage des militants : « J’ai senti mon corps trembler », nous raconte l’un d’eux sous anonymat. Prenant la fuite sous un flot d’insultes « PD » ; « Bâtard » ; « On va t’attraper », les deux jeunes s’échappent de leurs assaillants.

10 jours d’ITT et une fracture du crâne
À la suite de l’agression, les deux jeunes consultent un médecin à Saint-Louis. Un certificat médical mentionnant 10 jours d’ITT leur est délivré. La description de l’examen clinique, que l’Insoumission a pu consulter, est accablante : « Hématome Crâne mou évocateur d’une probable fracture du crâne » peut-on lire. Des examens complémentaires (scanner cérébral sans injection) ont été prescrits.
Pour la presse aux ordres, les insoumis et le PS « s’accusent mutuellement » et passe sous silence l’intensification des agressions contre LFI
En dépit des éléments matériels – 10 jours d’ITT et diagnostic médical accablant – des titres de presses évoquent des « accusations mutuelles » entre insoumis et socialistes et relativisent ainsi la portée de l’agression physique à l’encontre des deux jeunes insoumis.
L’attaque intervient pourtant dans un contexte d’intensification des menaces portées contre les insoumis. Il y a une semaine, le député LFI Sébastien Delogu a reçu une balle d’arme à feu accompagnée d’un courrier de menace de mort signée par le comité « 732 », un groupe d’extrême droite. Comme lui, une dizaine de députés insoumis sont menacés de mort quotidiennement. Même chose pour Jean-Luc Mélenchon qui a déjà échappé à deux tentatives d’assassinat de l’extrême droite et dont la maison a été récemment saccagé.
Les militants insoumis n’échappent pas à cette violence inouïe comme le rappelle cette agression. Le député de Marseille, Sébastien Delogu, a demandé par courrier à l’adjoint à la sécurité au Maire de Marseille de transmettre les images de la caméra de vidéosurveillance située juste devant le lieu de l’agression. Condamnant des « violences intolérables », l’élu insoumis a conclu : « Vous ne nous ferez jamais baisser les yeux. Marseille et les quartiers nord finiront par se débarrasser de ces méthodes et le plus tôt sera le mieux. ». L’Insoumission apporte tout son soutien aux deux jeunes insoumis de Marseille.
Sylvain Noël, rédacteur en chef