Hier, le bureau de l’Assemblée nationale a jugé recevable la proposition des insoumis visant à destituer Emmanuel Macron. « Le président de la commission des lois, Florent Boudié (macroniste), doit maintenant la faire examiner. S’il refuse, il bafouerait notre droit constitutionnel strict de choisir les textes de notre niche », a déclaré la présidente du groupe parlementaire LFI, Mathilde Panot.
En octobre dernier, la proposition insoumise pour destituer le chef de l’État n’avait pas pu donner lieu à un débat dans l’hémicycle. La responsable ? Marine Le Pen, qui s’est abstenue au moment d’un vote déterminant au bureau de l’Assemblée nationale. Affaibli, le RN n’a cette fois pas pu servir de cran de sûreté pour le chef de l’État. Fort d’une pétition recueillant déjà plus de 364 000 signatures, les insoumis se félicitent pour l’avancée de la motion. « Panique en macronie ! Le bureau de l’Assemblée a déclaré recevable notre proposition de destitution du Président Macron ! Comme parti autoritaire, la macronie cherche comment empêcher le vote », a déclaré Jean-Luc Mélenchon. Notre brève.
Destitution de Macron : la procédure lancée par les insoumis passe les étapes que tout le monde déclarait… infranchissables
Qui aurait pu prédire ? Après un rejet par le bureau de l’Assemblée nationale en octobre dernier à cause de l’abstention de Marine Le Pen, celui-ci a finalement validé la proposition de loi des insoumis visant à destituer le chef de l’État. Un débat va bien avoir lieu en hémicycle le 28 novembre prochain, jour de la niche parlementaire des insoumis. Après des débats en commission de début octobre, un nouveau palier historique va être franchi. Les livres d’histoire politique vont devoir être réécrits.
Les critiques et les railleries contre la proposition des insoumis sont les mêmes depuis des mois : « volonté de chaos institutionnel », « attaque contre la République », « procédure infaisable »… Les opposants de LFI leur reprochent, ni plus, ni moins… d’utiliser un article de la Constitution. En effet, l’article 68 est dédié à la destitution du chef de l’État. La procédure est certes longue, mais aucunement irréalisable, contrairement à ce que certains veulent faire croire.
La démarche des insoumis est cohérente avec ce qu’ils affichent comme position sur le vol du résultat des législatives. Il serait paradoxal de dénoncer un « vol des élections », une « trahison des urnes », un « coup de force antidémocratique », sans utiliser tous les outils constitutionnels à leur disposition, pour s’opposer au responsable premier de ce qu’ils dénoncent, non ?