« C’est inutile à ce stade ». En octobre, la réponse du Rassemblement national à la censure du Gouvernement était claire. Un grand « non ». Pas touche au Premier ministre, dont la nomination actait un pacte entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Un mois après avoir sauvé le Premier ministre usurpateur de la censure et Emmanuel Macron de la destitution – les deux portées par LFI – la colère et le doute grondent chez les électeurs lepénistes.
Inquiet, le parti de Marine Le Pen décline une recette dont il a le secret, des « avertissements » en direction de l’exécutif. Sébastien Chenu déclarait ainsi ce matin que le Premier ministre « crée toutes les conditions de la censure ». Un copié collé du « chemin vers la motion de censure » qu’annonçait Jean-Philippe Tanguy le mardi 15 octobre sur France Info, trois jours avant que le Rassemblement national décide de… ne pas censurer le gouvernement.
Empêtré dans ses affaires de détournements de fonds et d’emplois fictifs, le Rassemblement national traverse une période de turbulences qui n’en finit pas. Les multiples opérations de sauvetage de la Macronie, dont une série de votes communs contre les propositions de LFI sur le budget, comme l’ISF, achèvent de le rendre complice actif de la Macronie. Sur France 3 ce dimanche, Jean-Luc Mélenchon le rappelait en ces termes : « S’ils ne soutiennent pas la prochaine motion de censure, les députés RN seront la meilleure béquille du gouvernement ! ». Notre article.
Le RN fonctionne comme une béquille pour le gouvernement… jusqu’à quand ?
Jusqu’à quand le parti lepéniste protègera-t-il le Premier ministre ? Le RN compte-t-il trahir ses électeurs une nouvelle fois, après avoir voté contre l’abrogation de la retraite à 64 ans, contre des taxes sur les plus riches et une baisse des factures d’électricité, empêché l’Assemblée nationale de débattre de la destitution d’Emmanuel Macron, refuser de censurer le gouvernement par une première motion de censure ? Selon une enquête de l’IFOP, 57 % des sympathisants du parti lepéniste sont favorables à ce que leurs députés votent la motion de censure.
Pour aller plus loin : À l’Assemblée nationale, Marine Le Pen empêche la destitution d’Emmanuel Macron
Deux scénarios sont sur la table, une fois atteinte la fin de l’examen du budget à l’Assemblée nationale, après un passage du texte de loi au Sénat. Soit le RN ne vote pas la censure et un budget d’austérité passe en force, sans vote des parlementaires. Soit le parti de Marine Le Pen vote la censure, alors l’exécutif sera renversé, le budget rejeté. Ainsi s’ouvrirait une nouvelle séquence politique.