C’est une enquête inédite, la plus grande jamais réalisée sur la jeunesse scolarisée. Tout a commencé par une vidéo visionnée plus de 3 millions de fois en moins de 24 heures par laquelle le député LFI Louis Boyard a lancé une grande consultation des collégiens et lycéens au sujet de leur santé mentale et de leur emploi du temps surchargé.
Aussitôt publié, le compteur s’agite. Toutes les 5 à 10 secondes, un nouveau jeune participe à la consultation et répond aux questions. Au total, en 48 heures, plus de 220 000 ont déjà participé. Du jamais vu. Les résultats révèlent des chiffres édifiants et inquiétants, notamment sur l’état mental de la jeunesse française. Près de 75 % d’entre eux jugent leur santé mentale mauvaise, voire très mauvaise. La moitié d’entre eux confient dormir moins de 6 heures par nuit. Pour 80 % d’entre eux, Parcoursup et le contrôle continu sont une immense source d’angoisse. Et les autres statistiques sont du même ordre : terrifiantes et révélatrices d’une jeunesse en souffrance.
Cet après-midi, le député insoumis a lancé un appel solennel et puissant à la ministre de l’Éducation nationale, lançant l’idée d’un plan d’urgence avec une grande journée consacrée à la jeunesse en souffrance prévue pour décembre 2024. Notre article.
La grande consultation de Louis Boyard révèle les chiffres édifiants de la santé mentale des jeunes
Un ensemble de questions était posé à chaque participant de l’enquête, sur tous les sujets de la vie quotidienne, de la santé, des conditions d’études vécus par les collégiens et les lycéens. Les résultats de l’enquête sont autant édifiants qu’inquiétants.
Près de 75 % des collégiens et lycéens jugent leur santé mentale mauvaise, voire très mauvaise. La moitié d’entre eux confient dormir moins de 6 heures par nuit. 99 % des jeunes disent être épuisés après une journée de cours et 87 % jugent leur emploi du temps chargé ou surchargé. 22 % n’ont qu’une demi-heure pour déjeuner et la moitié des jeunes déclarent se priver d’activités extra-scolaires, faute de temps libre.
Il ne faut pas prendre ces chiffres avec mépris, ils expriment une souffrance réelle : celle d’être projeté de force dans un monde angoissant.
Parcours sup, un système cruel, absurde et générateur d’angoisses
Angoissés au quotidien, les étudiants ne sont pas le moins au sujet de leur avenir. Près de 81 % d’entre eux affirment que Parcoursup est une source d’angoisse. La même proportion trouve que le contrôle continu exerce une pression sur eux.
Les lycéens sont mis en concurrence, doivent mentir en série pour répondre aux exigences de formations qui ne justifient parfois pas leurs choix de recrutement, pour obtenir des métiers qu’ils ne veulent pas toujours exercer et ne donnent pas de sens à leur vie.
Cette année, 950 000 candidats ont reçu une première réponse à leur choix de formation. Pour une grande majorité, ce premier jour de résultat n’est que le début de l’angoisse : celle de la liste d’attente interminable. Interminable, pour des milliers d’étudiants qui devront attendre parfois la veille de la rentrée pour apprendre qu’ils sont acceptés dans une formation. L’enquête de Louis Boyard confirme l’analyse des insoumis sur ce système injuste et cruel.
Chaque année, plus de 100 000 lycéens n’obtiennent pas de formation dans la filière de leur choix et sont évincés de l’enseignement. Cette année encore, seulement 23 000 formations sont proposées pour 917 000 candidats : un ratio qui rend impossible le droit à la formation pour toutes et tous. En cause de cette pagaille : le refus du gouvernement d’investir massivement dans l’enseignement supérieur. C’est pourtant la seule façon de garantir l’accès à l’enseignement pour tous les citoyens. Ouvrir 150 000 nouvelles places permettrait à chacun d’accéder à une formation.
Pour l’heure, Parcoursup n’est autre qu’une machine à tri des élèves, donc. Et surtout, un tri social : seulement 10,9 % des étudiants sont issus de la classe ouvrière dans l’enseignement supérieur. L’égalité républicaine s’étiole face aux politiques macronistes visant la marchandisation de l’éducation et refusant à l’enseignement supérieur les moyens humains et financiers qu’il mérite.
La France insoumise, débouché politique des aspirations de la jeunesse
La moitié des lycéens et collégiens interrogés dort moins de 7 heures par nuit, à des âges où 8 à 10 heures sont conseillées. 41 % ne pratiquent pas d’activité extra-scolaire par manque de temps, 61,1 % trouvent leur emploi du temps chargé et 20 %, surchargé. L’école pousse à bout la jeunesse, qui attend des réponses concrètes. C’est pourquoi la France insoumise propose dans son programme l’abolition de Parcoursup, une prise en charge de la précarité étudiante, notamment par l’allocation d’autonomie de 1100 euros par mois et la bifurcation écologique.
Et les jeunes ne s’y trompent pas. La France insoumise est le premier choix des électeurs entre 18 et 24 ans. À l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon écrase la concurrence. 34,8 % des votes chez les 18-24 ans. Aux européennes, une élection où la jeunesse précaire qui forme le cœur de l’électorat insoumis s’abstient beaucoup plus que les autres jeunesses, la France insoumise récolte toujours 20 % des voix.
Les jeunes Français n’ont pas besoin de promesses de marché enrobées dans le racisme crasse, mais d’une attention à leurs problèmes et des solutions politiques collectives.
Point d’appui pour le repas universitaire à 1 euro : Louis Boyard déjà sur le front
Dans l’immédiat, réduire cette souffrance de la jeunesse mise en évidence par cette grande consultation passe par la possibilité de réduire l’angoisse de remplir le frigo. 20 % des étudiants doivent aller aux Restos du cœur pour se nourrir. Derrière ce chiffre, les images. Celles des files d’attentes jusqu’à parfois 200 mètres dans toutes les villes du pays, bondées par des étudiants pris à la gorge. La question du repas CROUS à 1 euro, que les macronistes ont supprimé l’année dernière, revient donc sur la table.
C’est encore une fois Louis Boyard qui est aux avant-postes. Le député du Val-de-Marne a impulsé une grande campagne des jeunes insoumis pour atteindre le seuil des 500 000 signatures sur une pétition sur le site de l’Assemblée nationale. Si ce seuil est atteint, les députés seront obligés d’inscrire la proposition de loi pour les repas CROUS à 1 euro à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Pour signer la pétition, cliquez ici.